Chalon sur Saône

« Gens de Gaza » : un film, une sentinelle, un éveilleur de conscience

« Gens de Gaza » : un film, une sentinelle, un éveilleur de conscience

Mobilisation à Chalon-sur-Saône en juillet dernier à cause du pilonnage de Gaza, manifestation pacifique, rassemblement statique, participation en novembre à la Semaine de la solidarité internationale, soirée cinéma…le Collectif Chalon-Palestine ([email protected]) fait tout ce qui est en son pouvoir en restant dans les clous pour ameuter les foules sur le sort peu enviable des Palestiniens. Lundi soir au Clos Bourguignon, une cinquantaine de personnes ont assisté à la projection du film « Gens de Gaza » (d’une durée de 52 minutes). L’un des coréalisateurs du collectif de réalisateurs-producteurs Foumonde.info animait le débat ensuite, à la fois en recueillant l’avis des intervenants sur le documentaire, et en donnant des éléments de compréhension quant à l’imbroglio en vigueur dans ce coin du Proche-Orient.

L’agresseur sioniste en ligne de mire

Prise en tenaille entre l’Egypte et Israël, Gaza, cette bande littorale de 40 km de long pour 9 de large, minuscule territoire contrôlé par la mer, les frontières terrestres et dans les airs, contient 1.800.000 Palestiniens. « Il faut essayer au travers du film de percevoir le discours collectif qui se construit peu à peu. C’est un récit avançant par cycle », a prévenu le coréalisateur au cours de ses propos liminaires. La ligne directrice consiste à octroyer la parole aux gens du peuple de toutes conditions et de tous âges. Comment vivent-ils l’occupation malgré le retrait des colons en 2005 au quotidien, ont-ils un rêve, etc. On y entend cette dame signifier qu’en 1948 la population s’est éparpillée dans le Monde ; ailleurs ce sont les violations des lois internationales, les conséquences désastreuses des bombardements, le blocus qui n’a pas été instauré il y a six ans, mais 64 ans en fait, les crimes commis en 2008 et 2012…A Gaza, où 70 % des habitants (l’âge moyen est de 17,6 ans), sont des réfugiés, 40% de la population active était au chômage en 2010, on manque de tout. Et pourtant, autrefois le sol se montrait fertile, avec les agrumes, les pêches, l’artisanat et le commerce fonctionnaient. Quel contraste saisissant avec les visions d’horreur, de destruction ! Malgré la désolation endurée, le mode de pensée n’est pas vindicatif. » Les Palestiniens veulent une paix globale et juste », a-t-il été transmis.

De l’émotion, de la colère, des interrogations

Le coréalisateur est revenu sur les conditions de tournage. «En 2013, c’était tendu et difficile. On n’a pas pu filmer tout et n’importe où. Ce sont les palestiniens qui exprimaient la légitimité de leur résistance. On s’est concentré surtout sur les choses qu’ils avaient à dire, avec cette occupation de type colonial. J’ai ressenti le poids général, c’est une situation de guerre. Gaza, c’est une prison à ciel fermé. » La prise de conscience devant les faits avérés ainsi que les états d’âme ont été évoqués par quelques auditeurs. «J’ai ressenti beaucoup d’émotion et de la colère. Grâce à ces témoignages on parle bien de guerre, et pas de conflit israélo-palestinien comme en l’entend en France. Aujourd’hui, quand on dénonce, on est presque taxé d’antisémitisme, et ça, il faut que ça cesse. » Ou alors : « On sortira de là en disant : qu’est-ce qu’on peut faire ? »

Mouvement Solidaire avec « B.D.S. » pour essayer de gripper le nerf de la guerre

Une militante du Collectif Chalon-Palestine avait justement anticipé, et indiqué qu’il était souhaitable de porter le combat sur un autre terrain. « Il faut vraiment les aider, car ils sont coincés, démunis. » Alors le groupement a ciblé une action avec B.D.S. (Boycott Désinvestissement Sanctions) touchant à la partie économique. « Nous allons intervenir prochainement auprès d’une grande surface qui fait de l’escroquerie sur les étiquettes en masquant la provenance d’Israël, et on incitera les consommateurs à être attentifs à leurs achats. Notre travail au Collectif, c’est de sensibiliser la population. Le terrorisme, c’est Israël qui le pratique. Les Palestiniens nous disent que la paix ne viendra que par la pression internationale. Il faut vraiment continuer. »

Un DVD devrait être prochainement mis en vente

Tous renseignements pour diffuser le film « Gens de Gaza » sur le site gensdegaza.info, au cas où vous n’êtes pas hermétique à ce qui se passe là-bas, sachant par ailleurs qu’un DVD verra le jour assez vite si aucun grain de sable n’enraye la mécanique.

                                                                                          Michel Poiriault