Chalon sur Saône

Kendji Girac en Seigneur des ados à Chalon

Kendji Girac en Seigneur des ados à Chalon

Il n’aura pas eu à forcer son talent kendji Girac, mardi dans une salle Marcel-Sembat remplie de1500 spectateurs, entièrement acquise à sa cause avant même la première note ou la première syllabe. L’effet démultiplicateur du petit écran a parfaitement réalisé son œuvre, et au vu des réactions, et démonstrations d’amour inconditionnel, la soirée a pleinement fait son office.

Du rythme, du punch, et en face un enthousiasme toujours vaillant

Des verres d’eau distribués au public, des affiches et drapeaux à la gloire de leur idole, des « Kendji », « Kendji », « Kendji » en veux-tu en voilà, une forêt de smartphones, des tablettes qui figent le caractère unique du moment, l’ambiance était à la joie débordante pour le jeune homme de 18 ans vainqueur il n’y a même pas un an, au mois de mai dernier, de la saison 3 de The Voice. Une année tout bien considéré à la progression fulgurante, puisqu’au mois de décembre le jeune artiste devait lors des NRJ Music Awards, être vainqueur à deux reprises : en recevant le prix de la révélation francophone de l’année, ainsi que la distinction afférente à la chanson francophone de l’année « Color Gitano ». Alors, fort de ce charisme et de cette idolâtrie, le chanteur à l’unique album, « kendji », sorti en septembre, n’avait plus qu’à passer d’un titre à l’autre pour que la mayonnaise prenne et déclenche l’hystérie collective. « Color Gitano », « Andalouse », « Mi Amor », « Bella », « Elle m’a aimé », la reprise personnalisée de « La bohème d’Azanavour », etc. ont fait florès sans sourciller. Si le gros son généreusement balancé dans l’espace imparti a pu desservir la bonne compréhension du phrasé de l’interprète, ça n’a pas eu l’air de pénaliser ses ouailles, connaissant par cœur les paroles, donc à fond dedans. Qu’importait la nature du flacon, pourvu qu’il y ait l’ivresse des sens ! De la chaleur humaine il y a eu avec cette voix rauque et mature inféodée aux pères spirituels Gipsy Kings et Manitas de Plata. Les guitares endiablées ont à cet égard merveilleusement traduit ce courant musical à nul autre pareil. Sous l’emprise des impacts de la pop, du flamenco, gitans, l’embrasement initié par kendji et ses musiciens aura su entretenir en permanence la domination du bloc monolithique, teinté aussi de ballade sentimentalo-romantique. Et cette configuration solaire ne pouvait que ravir de bout en bout les aficionados sachant pertinemment ce qu’ils allaient y trouver en venant s’abreuver à l’énergie vitale dispensée sur scène.

                                                                             Michel Poiriault