Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Au guidon d'un scooter avec 1,63 g d'alcool

TRIBUNAL DE CHALON - Au guidon d'un scooter avec 1,63 g d'alcool

Après vingt-six années de vie commune, dont les dix dernières marquées par des violences conjugales, Nathalie a entamé une procédure de divorce. ..

Mais la séparation se passe très mal, son mari venant la harceler jusque sur son lieu de travail et son lieu de domicile. Pour tenter d'oublier tous ses ennuis, cette quadragénaire, mère de 3 enfants, et qui habite actuellement la Côte chalonnaise, s'est mise à boire. Comme n'a pas manqué de le souligner son conseil Me Clotilde Carle-Lengagne, elle est passée de l'alcool festif à l'alcool d'habitude.
Le 26 février dernier, elle a eu un accident de la circulation à Buxy. Au guidon de son scooter, elle a glissé sur la chaussée rendue humide par la pluie. Mais il n'y avait pas que les mauvaises conditions météorologiques. Un dépistage effectué par les gendarmes de la localité a en effet révélé un taux de 1,63 g d'alcool dans le sang. Aux enquêteurs Nathalie a expliqué que ce jour-là elle était cafardeuse, qu'elle avait bu pas mal de rosé et qu'afin qu'elle « prenne l'air » son nouveau compagnon lui avait demandé d'aller chercher un bidon d'essence pour son quad.

Jugée lundi dans le cadre d'une procédure de comparution immédiate, la prévenue tombait sous le coup de la récidive pour avoir été condamnée pour des faits similaires par le tribunal correctionnel de Villefranche-sur-Saône le 13 mars 2014.

« Je n'aurais jamais du prendre l'engin ce soir-là » a reconnu Nathalie devant ses juges, avant d'indiquer qu'elle souhaitait avant tout aller au centre d'addictologie de Chalon, « où il y a de bons psys ».

« Même si manifestement elle a pris la mesure de son problème, il semble que Madame n'ait pas pris la mesure de ses interdictions » a confié le vice-procureur Aline Saenz-Cobo. « En surface elle a un discours rassurant, mais dès qu'on gratte un peu... ». La représentante du parquet a ensuite fait remarquer qu'elle avait choisi pareille procédure, afin de mettre la mise en cause enfin devant ses responsabilités. Et de requérir pour peine principale 6 mois de prison avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans, ainsi que 2 ans d'interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur.

Après avoir rappelé que sa cliente avait été confrontée à « toutes les misères de la vie » et qu'elle ne pouvait compter que sur elle-même, Me Carle-Lengagne a signalé que celle-ci était « quelqu'un de sensé et de raisonnable ». L'avocate a également demandé au Tribunal de ne pas prononcer d'interdiction. « Madame est actuellement à la recherche d'un emploi. Elle habite dans un tout petit village et pour continuer ses démarches elle a besoin de pouvoir conduire. Une interdiction serait pour elle un obstacle trop lourd».
Une demande à laquelle a répondu favorablement le Tribunal, qui a quand même infligé à Nathalie  6 mois de prison avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans, avec obligation de travailler, de se soigner, et de payer le Trésor Public et 100 € d'amende.
 

Gabriel-Henri THEULOT