Opinion de gauche

La Vice-Présidente du Conseil Régional de Bourgogne, Nisrine Zaïbi, déplore la décision du maire de Chalon sur Saône sur la garantie-jeunes

La Vice-Présidente du Conseil Régional de Bourgogne, Nisrine Zaïbi, déplore la décision du maire de Chalon sur Saône sur la garantie-jeunes

Le 26 Mars dernier, l’entreprise Schneider Electric fêtait les 10 ans du programme 100 chances 100 emplois à Paris. Ce programme qui consiste à mettre en relation les jeunes et les entreprises a été lancé en 2005 à Chalon sur Saône, grâce et sous l’impulsion de la mission locale du Chalonnais. 

Aujourd’hui 100 chances 100 emplois est présent dans 13 régions. Une centaine d’acteurs économiques (Saint Gobain, La maison LVMH, Leroymerlin, Gardy, B2S pour ne citer qu’eux) et des dizaines de missions locales se sont investis et sont impliqués dans la réussite du projet. Ce sont plus de 1800 jeunes qui ont trouvé un emploi stable ou ont repris une formation à la suite de ce programme. 

J’apprends aujourd’hui que le soutien financier de la collectivité de rattachement risque de disparaître malgré le succès de ce dispositif.  J’ai été aussi particulièrement surprise de ne voir aucun élu chalonnais représenter la Ville et le Grand Chalon à cet événement. Deux ministres, les dirigeants d’entreprises partenaires, les acteurs de l’insertion, les jeunes eux-mêmes et les collectivités locales étaient réunis pour saluer l’initiative chalonnaise.  Peut-être étaient-ils trop occupés à gagner les élections départementales plutôt que de valoriser les réussites émanant du territoire?

J’apprends aujourd’hui que le maire de Chalon sur Saône fait une nouvelle fois parler de lui en refusant catégoriquement de mettre en oeuvre la mesure « Garantie jeune » à destination des 18-25 ans sur le chalonnais. 

Mr Platret agit une fois de plus au service des intérêts partisans au détriment de l’intérêt général. Pense t-il que cette mesure portée par le gouvernement, initiée et soutenue financièrement par l’Europe serait de l’assistanat ? 

Je veux ici dire qu’il en est rien, cette initiative européenne fondée sur le « donnant-donnant » octroie une allocation aux jeunes les plus éloignés de l’emploi et en situation de grande précarité qui ne sont ni étudiants, ni en emploi ni en formation. Pour être éligible, les 18-25 ans doivent vivre hors du foyer de leurs parents et ne pas disposer d’un niveau de ressources supérieur au montant du RSA socle. 

Ces jeunes susceptibles d’être touchés par cette mesure signeront un contrat d’un an les engageant dans un parcours d’insertion sociale et professionnelle intensif. L’allocation qui leur sera versée leur permettra de subvenir aux besoins primaires tels que se nourrir, se loger ou se vêtir.  A la suite de cet accompagnement individualisé que propose la Garantie Jeune, le jeune aura acquis les bases nécessaires notamment en terme de savoir-être pour s’insérer plus facilement dans le monde de l’emploi.

Après les cantines scolaires, la suppression des activités périscolaires des quartiers nord chalonnais, Monsieur le maire balaye d’un revers de main une mesure qui a fait ses preuves sur 10 territoires en expérimentation. 

Je déplore cette décision qui ne fera qu’accentuer les inégalités d’accès au droit commun. Cette prise de position dogmatique et populiste me semble injuste et intolérable au vu des chiffres du chômage, de la précarité grandissante et des problèmes d’insertion que vivent un bon nombre de jeunes chalonnais.

En stigmatisant une nouvelle fois une frange précise de la population, monsieur Platret n’est décidément pas le maire de tous les chalonnais. 

C’est un nouveau coup porté au vivre ensemble.

 

Nisrine ZAIBI, vice présidente du Conseil régional en charge de la Jeunesse.