Chalon sur Saône

Après un exposé sur les déchets, des lycéens de Niépce ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas…

Après un exposé sur les déchets, des lycéens de Niépce ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas…

Qu’est-ce qu’il y aurait à dégoiser sur nos détritus, preuves irréfragables de nos modes de consommation ! Dans le cadre d’un cours d’instruction civique, une classe de seconde générale du lycée Niépce a été tout ouïe face à l’avalanche d’informations corrélatives à ce sujet ingrat, dispensées en une petite heure par Isabelle Rieutort, responsable Plans d’actions Développement Durable au sein de la Direction de l’environnement propre au Grand Chalon, agglomérat de 38 communes pour plus de 105.000 habitants. Attention jeunes gens, il y aura une évaluation sous forme de questionnaire d’ici peu de temps…

Le Grand Chalon œuvre dans quatre directions

Isabelle Rieutort est déjà venue à plusieurs reprises en ces lieux deviser sur un thème pas des plus sexy, mais dont l’administration est d’une importance capitale. Les élèves ont entre autres appris que depuis 1975 les communes étaient placées devant l’obligation de s’occuper de leurs déchets, qu’en 1992 sortait la loi sur le recyclage, que les lois Grenelle 1 et 2 avaient été votées en 2008 et 2010, reprenant ce qui a été réalisé en Europe. Les directives européennes adoptées résident dans la prévention, le réemploi, le recyclage, les autres formes de valorisation (incinération ou méthanisation), et en ultime recours l’élimination pure et simple sans réorientation (stockage, incinération). Enfin, du point de vue législatif, la dernière en date au plan français (2015), à savoir la loi transition énergétique pour la croissance verte. A une échelle bien plus réduite, le territoire du Grand Chalon, les missions incombant à la structure dans ce domaine d’activité comprennent quatre axes : la collecte des déchets (quasiment tous ont une filière en aval), la gestion et l’exploitation des déchetteries, l’administration des bacs et redevances, le tri et la prévention. Soixante-quinze agents sont habilités à leur bonne gouvernance, indépendamment des prestataires.

 

En deux ans, quinze kilos de moins par tête de pipe

Bonne nouvelle, les efforts des grands chalonnais ont été récompensés : en 2012 le total par habitan/an représentait 605 kilos (addition des bacs, des colonnes à verre, des dépôts en déchetterie). En 2014 le poids global a été revu à la baisse : 590 kilos, soit une réduction de quinze kilos. Selon l’intervenante, « on en dépose pratiquement autant près de chez soi qu’en déchetterie ». Il y a d’un côté le résultat net, mais on n’a nullement conscience par ailleurs qu’avant, un certain nombre d’étapes font état de quantités énormes pour arriver au résultat final. La preuve par les nombres. Pour 500 kilos de déchets, il a fallu 3500 kilos de déchets industriels (construction et rebut), 16.000 kilos de matières premières provenant de ressources, etc. Exemples plus parlants en considérant tout ce qui a été utilisé. Pour la fabrication d’un portable, 75 kilos auront été nécessaires, 1,5 kilo pour une brosse à dents, 1500 kilos pour un PC…De quoi méditer…

 

Idem pour les ordures ménagères

L’an dernier 22.643 tonnes (    avec 1/3 de produits biodégradables) ont été récupérées, soit 215 kilos/habitant/an. Là aussi l’embellie est de mise, puisque la décroissance est de 8% à compter de 2010. Jusqu’à la fin de l’année 2014 les ordures ménagères n’avaient d’autre choix que d’être enfouies. A partir du mois de janvier 2015 les choses ont changé, grâce à l’usine de tri-méthanisation-compostage ECOCEA située à Chagny, laquelle a une visée organique avec le compost, et une fonction énergétique, de par la production de biométhane.

Le nourrissement ne passe pas au travers

Parmi les questions posées aux lycéens, celle-ci : comment réduire ses déchets ? Eh bien en accordant ses faveurs au compostage, et en restreignant le gaspillage alimentaire, thème qui n’est pas inconnu des apprenants. Le gâchis (produits périmés, restes jetés, fruits et légumes dégradés, pain…) a été calculé, il est de 20 kilos/par an/par habitant. Ce qui a été précité pèse 13 kilos, tandis que, pire encore, les sept kilos restants sont le fait des produits non déballés…Et encore vous évite-t-on la face cachée de la gabegie comestible…Toujours est-il que par foyer la perte sèche oscille annuellement entre 200 à 500 euros par foyer, rien que sous cet aspect-là, car l’enlèvement et le traitement du déchet ne s’effectuent pas à titre gracieux par l’opération du Saint-Esprit…Pour la petite histoire, 1/3 de la nourriture produite à l’échelle internationale s’en va rejoindre la poubelle sans être passée du tout par la case ingestion…Au lycée la dilapidation des victuailles a surtout trait au pain et à certains légumes. A ce niveau aussi Le dommage a été évalué : 200 grammes par personne et par repas, divisés en 50 grammes lors de la préparation, et 150 grammes à la destruction consécutivement à la non-absorption. On commente ce déséquilibre par le manque de temps, la méconnaissance des aliments, les grandes portions, la présentation du pain en début de chaîne…

                                                                                          Michel Poiriault    .