Chalon sur Saône

Rencontre avec Catherine Jeannin-Naltet, Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France

Rencontre avec Catherine Jeannin-Naltet, Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France

Ce vendredi 10 avril 2015 à l’Hôtel Ibis Styles de Chalon-sur-Saône, conférence publique de la Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France sur le thème « Femme et Franc-Maçonne au 21e siècle »

info-chalon.com a rencontré Catherine Jeannin-Naltet afin de faire un point sur sa venue à Chalon-sur-Saône, ainsi que la place de la Franc-Maçonnerie féminine dans la société d’aujourd’hui. Un premier aperçu de sa conférence à laquelle sont conviées toutes les personnes désireuses de mieux comprendre le sens donné à une telle démarche.

info-chalon.com : En venant présenter votre Obédience féminine, quel message souhaitez-vous faire passer auprès des auditrices potentielles qui seront présentes ?

Catherine Jeannin-Naltet : «  On parle souvent des Francs-Maçons mais rarement des Francs-Maçonnes. Il existe bien une Franc-Maçonnerie féminine et la Grande Loge Féminine de France  (GLFF) est une obédience uniquement composée de femmes. Il y a des obédiences mixtes. 

La Maçonnerie féminine existe avec des femmes depuis le 18e siècle. Cependant c’est en 1945 que l’on voit naître la première Loge féminine sous le nom du « Libre Examen » et ce au sein de l’Union Maçonnique de France qui aboutira à la création de la Grande Loge Féminine de France en 1952.

Les femmes étaient en droit, je dirais enfin, de découvrir cette voie initiatique qui fait la force de la Franc-Maçonnerie, dans une méthode qui a traversé plus de trois siècles. C’est ce cheminement que je souhaite faire mieux connaître dans mon intervention publique. »

A qui s’adresse cette Franc-Maçonnerie féminine ? Est-ce réservé à des catégories sociales ? Faut-il avoir des convictions politiques ou religieuses, disons confessionnelles ? Il y a-t-il une sélection particulière ?

« Le fait de vouloir entrer en Maçonnerie implique des droits et des devoirs. Le premier devoir c’est d’avoir les mêmes droits entre les femmes qui composent une Loge. Deux grandes notions font notre réflexion : que les droits des femmes soient les plus justes possible, en harmonie et en confiance mutuelle, sans esprit partisan ou conviction politique.

L’autre notion c’est la laïcité. Les religions ont le droit d’exister. Nous respectons chacune d’entre-nous dans leur croyance. Force est de constater que les femmes ont subi la dure loi des religions qui veulent imposer leur dogmatisme. Cela existe encore de nos jours. A la Grande Loge Féminine de France nous tenons à faire prévaloir les droits des femmes. 

Nous nous voulons une obédience ouverte, rassemblant des cultures et des horizons différents comprenant aussi bien des manuelles, des artisans-commerçants, des cadres ou chefs d’entreprise, des intellectuelles. Toute une société diverse qui a pour objectif de travailler sur le symbolisme. C’est un travail personnel sur soi avec l’aide de toutes. C’est le fondement d’une vie de Maçonne. »

Qu’elles sont les conditions d’admission dans une Loge de la GLFF ? Il semble difficile d’y entrer.

« Entrer en Franc-Maçonnerie au sein de la Grande Loge Féminine de France, c’est un choix personnel. Une démarche volontaire pour la personne qui veut franchir ce pas, mais surtout en étant en compréhension avec soi-même, dans une démarche humanitaire, humaniste. On ne rentre pas au couvent.  Nous sommes des « cherchants » avant tout.

Bien évidemment il y a une démarche à respecter afin d’être admise dans une Loge. Il faut chasser des têtes le fait que nous sommes une secte. C’est tout le contraire de ce que l’on peut penser car s’il y a une procédure pour entrer, chacune peut en sortir quand elle le veut. Entrer en Franc-Maçonnerie est avant tout pour donner un sens à sa vie. »

On ne peut faire autrement que d’aborder le coté secret d’une Loge. Qu’en est-il exactement et cela ne représente-t-il pas une gène pour celles qui voudraient faire la démarche ou tout simplement mieux connaître le sens de la Franc-Maçonnerie ?

« La Franc-Maçonnerie n’est pas une question de « secret », mais essentiellement de discrétion sur notre façon de travailler. C’est comme cela que s’est écrite l’Histoire de la Franc-Maçonnerie.

Le secret c’est tout l’intérêt de la démarche, laquelle se doit de préserver l’intimité de l’autre. On ne peut imaginer que cette réflexion mise en commun, relevant du domaine privé, puisse être mise sur un plan public.

Rien de dogmatique dans ce que nous faisons. Nous travaillons sur des rituels qui nous servent de fil conducteur. Ce que nous sommes et ce que nous pensons en commun fait notre force. Nous n’agissons pas au nom d’une vérité révélée, à chacune d’entre nous de choisir le sens de sa vie en la matière.

Nous avons une méthode pour explorer le champ de l’intime, dans la dynamique du partage et qui nous donne les clefs pour combattre les préjugés, les carcans sociaux et les stéréotypes.

L’initiation maçonnique est une démarche spirituelle laïque. »

 

Entretiens reçus par JC Reynaud

 

Conférence publique ouverte à toutes et à tous. 

Vendredi 10 avril 2015, accueil à partir de 18h30, conférence à 19h, Hotel Ibis Styles (ex-Mercure), avenue de l’Europe à Chalon-sur-Saône.

Entrée libre