Chalon sur Saône

Devenir hébergeur d’artistes du off de Chalon dans la rue, une formalité que les purs et durs ne regrettent pas…

Devenir hébergeur d’artistes du off de Chalon dans la rue, une formalité que les purs et durs ne regrettent pas…

Ce sont des hommes et des femmes de l’ombre, Monsieur et Madame Tout-le-monde, mais pour les chevilles ouvrières du off du festival Chalon dans la rue, et plus encore pour les compagnies livrées à elles-mêmes quant à leurs moyens de subsistance et au logement, fût-il de fortune, durant le grand raout transnational, les hébergeurs, par excellence désintéressés, ont valeur à leurs yeux de sacrée providence. Aussi, pour les remercier en exhaussant leurs mérites, un pot les a réunis dans une chaleureuse ambiance, comme chaque année à semblable époque.

« On manque de beaucoup d’hébergeurs »

Une fois n’est pas coutume, le renvoi d’ascenseur a été délocalisé. Foin du Centre national des arts de la rue/L’Abattoir, mais le verre de l’amitié et les délicates attentions gustatives ont eu pour théâtre l’ancien collège de la Citadelle, là où précisément s’affairent les volontaires du projet participatif braqué sur l’atelier du manège, lequel manège est présentement en voie de construction, en attendant de jouer pleinement son rôle lors du Quartier de lune des Aubépins les vendredi 17 et samedi 18 avril. Joindre l’utile à l’agréable, et fédérer autant que faire se peut, tel était en substance la nature du message délivré jeudi soir en présence notamment de Pedro Garcia, directeur artistique dudit festival. « L’idée, en venant ici, c’est de mélanger le groupe des hébergeurs et les participants du manège, qui sont à peu près cent cinquante », devait déclarer Nadège Gauthier, chargée de coordination et de programmation du off, avant de se recentrer sur le motif du regroupement. «On manque de beaucoup d’hébergeurs. C’est un énorme soutien pour les compagnies. Certaines campent, dorment dans un camion, etc. »

L’altruisme et l’empathie en pole position

Ce système inestimable de gros coup de pouce attribué spontanément a en lui une opulence peut-être insoupçonnée. C’est une manière de découvrir le festival autrement, via une interactivité porteuse de sens. L’hospitalité, de toute façon, est d’une incroyable souplesse, à la carte. Ce peut être la mise à disposition de son chez soi, d’un divan, d’une parcelle de terrain, l’espace d’une poignée de jours...Pas de quoi fouetter un chat ! En 2014 ce sont soixante-dix-huit artistes qui auront eu la chance d’avoir un souci matériel de taille en moins sur la conscience, grâce à la volonté protectrice d’une trentaine de familles (on a même noté des bons samaritains à Sennecey-le-Grand !). En juillet 2015, pour la 29ème édition de Chalon dans la rue, il y aura entre 130 et 140 compagnies du off, représentant un peu moins de mille artistes. Instauré en 2006, l’accueil sous quelque forme que ce soit, n’a véritablement frémi par le biais d’une nette croissance qu’à partir de 2011. Cependant, il y a encore énormément à faire. »Si on pouvait héberger la moitié des compagnies, ce serait bien », imagine Nadège. Remarquez que ce, somme toute, relatif petit geste aux grandes et fructueuses conséquences, ne dépend que de votre bon vouloir, et de votre inextinguible résolution d’abouler votre quote-part à un ensemble culturel détenteur depuis des lustres d’indélébiles lettres de noblesse...Il y a tellement d’avantages à en retirer au plan humain : donnant-donnant, gagnant-gagnant ! Pour ce faire, il convient simplement de ne pas se mettre martel en tête. « Il faut être ouvert, avoir envie de la rencontre, et de prêter un peu de son temps. C’est toujours hyper clair entre les deux parties, c’est à nous d’adapter les conditions pour chacun », informe Nadège.

Il n’y a guère que le premier pas qui coûte…

Vous avez grosso modo jusqu’au début du mois de juin pour faire acte de candidature. Avant, rien ne vous empêche éventuellement d’aller à la pêche aux renseignements. Dans les deux cas, prière d’appeler le 03.85.90.88.76, ou d’établir une correspondance auprès de : [email protected]

                                                                                                       Michel Poiriault