Chalon sur Saône

L’impro théâtrale louche sur un enracinement chalonnais en rameutant de nombreux émules

L’impro théâtrale louche sur un enracinement chalonnais en rameutant de nombreux émules

Le théâtre d’improvisation était jusqu’alors à Chalon-sur-Saône réduit à l’état de chimère, à l’inexistence totale. Ce n’est plus le cas. Avec la compagnie du oui, appellation créée tout récemment, en fait un changement de désignation d’une compagnie existante, on va voir ce que l’on va voir, et entendre ce que l’on va entendre. Cette résurrection ne devrait manquer ni de sel, ni de piment…

Cours réguliers, stage, spectacle à deux reprises, ça bourgeonne dans la cité de Niépce!

Auparavant Elisabeth Andres et Pascal Roubaud « sévissaient » plus souvent qu’à leur tour au Creusot, et dans une autre vie c’est dans une école d’impro située à Avignon que les duettistes se sont fait les dents en se forgeant une identité. Avec sept-huit années de pratique derrière eux, ils sont à présent dotés d’une réserve de bons coups à jouer ne pouvant que les honorer. Le tandem (qui se fond dans le clownesque dans d’autres circonstances) a jeté son dévolu sur Chalon-sur-Saône, nouvelle terre d’élection où les comédiens comptent bien démocratiser au maximum leur art. Afin de planter les graines, semence annonciatrice de végétaux plantureux, les contributeurs ont délimité les frontières de leur terrain à fertiliser. Le jeudi (les grands débuts ont eu lieu le 9 avril) de 20h à 21h30, les faiseurs d’émotions instinctives mèneront le bal au moyen d’un atelier d’improvisation réservé aux personnes âgées d’au moins 16 ans, à l’annexe de la Maison de quartier des prés Saint-Jean (près du Skate Park). « C’est dynamique et positif. Les gens ont la banane souvent quand ils sortent », soulignent les deux protagonistes doué d’un moral d’enfer.Au bout d’un certain temps de familiarisation, sans qu’il n’y ait le moindre caractère obligatoire, d’aucuns, si affinités, seraient en mesure de jauger leurs capacités à l’occasion d’épreuves d’impro dans la région. Par ailleurs, un projet avec la Maison verte (Maison de quartier du plateau Saint-Jean) consistera en un stage découverte le samedi 9 mai, suivi du spectacle « Les Voyants Allumés » (inscriptions préalables à la Maison verte) dont Elisabeth et Pascal seront les uniques pièces maîtresses. A signaler qu’ils l’auront joué le vendredi 17 avril à 21h à l’Indus Café, au n°61 de la rue aux Fèvres à Chalon. Deux personnages entreront à l’intérieur du cerveau des gens. Ceux-ci donnent des sujets, et ils se retrouvent au cœur d’une histoire où on les met en scène. Un bruiteur (Frédéric Peltier) sera là. L’avantage, c’est que ce spectacle peut se jouer partout. Avis aux organisateurs de tout poil…

Le « non » a été banni à tout jamais

Les possibilités d’aiguiser son appétit dans le département ne foisonnent pas. A part Le Creusot, Mâcon, et plus loin, Dijon…d’où la bonne idée de la fée qui s’est penchée sur le berceau chalonnais. « En impro, on ne dit jamais « non », c’est la première règle ». Implacable logique donc qui se répercute sur le patronyme de la Cie néo-chalonnaise. Le quidam moyen est-il le bienvenu aux séances de travail, ou l’engagement requiert-il des aptitudes dans lesquelles il faut puiser allègrement ? « Il faut d’abord avoir envie d’en faire. Et puis ça met la pêche, ça oblige à se surpasser. Tout s’apprend, il y a beaucoup de règles, mais il y a moins besoin d’avoir de véritables qualités théâtrales. Il faut savoir s’amuser, oublier le jugement des autres, arrêter de se juger», analysent ceux qui font partie de la Ligue d’improvisation professionnelle de Bourgogne, implantée à Dijon.

Un match d’impro, c’est sportif !

Cette discipline, originaire du Canada, permet de comprendre pourquoi les pratiquants revêtent une tenue de hockeyeur. Une rencontre a une durée similaire à un match de foot (2 X 45 minutes). Il y a un arbitre, et un maître de cérémonie pour veiller au grain. Une équipe est composée de cinq à six joueurs qui opèrent en alternance au cours d’improvisations mixtes (les deux formations évoluent ensemble) ou comparées (dans le cas présent elles se succèdent). Le rite est immuable, à chaque fois c’est le vote du public qui détermine les vainqueurs. L’an prochain il y a de fortes chances qu’une (ou des) opposition(s) ai(en)t lieu à Chalon. Avant toutefois il aura fallu faire ses preuves et enfoncer le clou. « Nous devons réussir à nous implanter localement, avec les théâtres et les habitants, nous rendre accessibles comme auprès des collégiens, des lycéens », escompte le duo, aux compétences validées par le réseau professionnel.  

 

Par ici pour les renseignements

Pascal au 06.11.78.94.67, ou [email protected]  

                                                                                         Michel Poiriault