Saône et Loire économie

Pour de meilleures pratiques quotidiennes dans le secteur viticole en Saône et Loire et en Bourgogne

Pour de meilleures pratiques quotidiennes dans le secteur viticole en Saône et Loire et en Bourgogne

Le Vinipole Sud Bourgogne a proposé jeudi 2 avril une matinée technique consacrée à la consommation d’énergie, dans le cadre de la semaine pour le développement durable. Lors de deux tables rondes destinées aux viticulteurs et aux professionnels du vin, les intervenants ont pointé la nécessité de meilleures pratiques au quotidien.

Une centaine d’auditeurs a participé ce jeudi 2 avril à la demi-journée d’information du Vinipole Sud Bourgogne consacrée à l’énergie. Encourageant les participants à une consommation modérée, la matinée invitait viticulteurs et professionnels à évaluer et diminuer leur consommation et à envisager dans le futur une production d’énergie, autoconsommable.

Jérémie Nobs, de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or a présenté divers moyens d’utiliser au mieux les enjambeurs. « La puissance inutile entraîne une surconsommation de gazole » a détaillé le jeune homme sur la base d’une étude conduite pendant deux ans sur le terrain. A la clef, des conseils pour une optimisation de ces appareils longs sur pattes dont une grande proportion de viticulteurs en Chalonnais et Mâconnais s’est équipée depuis trente ans.

Laurence Lipp, de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne, a présenté une étude pertinente sur la consommation d’énergie dans les chais, portant sur l’électricité, le fioul et le gaz au cours de l’année. 21 volontaires en Côte d’or, 15 en Saône et Loire, 8 dans l’Yonne aussi bien producteurs de rouge que de blanc ont servi de cobayes. Couleur du vin et méthodes de vinification ont des incidences sur la consommation d’eau et d’énergie. « La consommation est extrêmement variable d’un site à l’autre, on passe de 5 à 350 kWh par hectolitre vinifié ou encore de 0, 4 litre d’eau à 17, 6 litre à l’hectare. ». Une différence de consommation qui a beaucoup étonné. La période des vendanges ou de la fermentation malolactique restent des pointes de consommation d’énergie chez les producteurs de rouge.

Julien Ducruet, professeur en technologie de cave et œnologie a invité le public à prendre en compte l’énergie dans l’écoconception des chais, afin de livrer quelques astuces. « La meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas. L’écoconception utilise au mieux les ressources naturelles qui l’entourent. » Elle privilégie la lumière et la ventilation naturelle, encourage par exemple des murs végétalisés ou des matériaux naturels. Un projet européen, baptisé Ecowinery et facilement accessible par internet permet déjà formation et documentation. Des solutions concernant l’utilisation des sarments pour produire de l’énergie sur les domaines ou encore la méthanisation des marcs de raisin ont aussi été présentées.  Joël Rochard, du Pôle développement durable de l’institut Français du vin, a rappelé en conclusion qu’à terme « on devra se passer des énergies fossiles ». Une connaissance précise de sa consommation d’énergie est aussi le premier pas vers une rationalisation de l’énergie dans les caves. Il a aussi encouragé les viticulteurs à adopter des solutions naturelles pour les effluents de cave. Pascal Gaguin, viticulteur à St Gengoux-de-Scissé et responsable du comité technique interprofessionnel du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) revenant sur l’explosion de consommation de gazole pour les machines à vendanger a incité ses collègues à de meilleures pratiques. Il a rappelé l’autodiagnostic développement durable proposé par le BIVB aux professionnels. Un questionnaire qui les aide à une mise au point pour leur consommation d’énergie, d’intrants, d’eau et peut déboucher sur des économies conséquentes.

 

Florence Genestier

(photos F. G. et BIVB)

 

Liens :

Ecowinery : http://www.ecowinery.eu/index.php?lang=fr

BIVB http://www.vins-bourgogne.fr/qui-sommes-nous/le-bivb-porte-parole-des-professionnels-des-vins-de-bourgogne,2305,9291.html