Chalon sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Deux frangins avaient tabassé un client dans un bar d'Ouroux sur Saône

TRIBUNAL DE CHALON - Deux frangins avaient tabassé un client dans un bar d'Ouroux sur Saône

Ils n'avaient pas accepté, dans un bar, qu'on leur demande de parler moins fort... Mais avec 6 ou 7 Ricard dans le col, ils avaient perdu beaucoup de leur conscience...

Deux des trois auteurs d'une bagarre, survenue le 6 juin 2014, dans un restaurant d'Ouroux-sur-Saône, étaient mercredi poursuivis pour violence par le tribunal correctionnel de Chalon dans le cadre d'une procédure de comparution immédiate. Il s'agit de deux frères, âgés de 28 ans et de 26 ans et demeurant en Bresse. François, l'aîné, a été condamné à 12 mois de prison, dont 6 mois avec sursis, assorti d'une mise à l'épreuve de 2 ans, avec obligation de se soigner et d'indemniser les parties civiles. 
Michel, le cadet, a écopé de la même peine, peine à laquelle sont venus s'ajouter 2 mois de prison, suite à la révocation d'un sursis antérieur. Les deux frères devront en outre payer solidairement 500 € de dommages-intérêts. Quant au troisième homme impliqué dans la bagarre, il n'a toujours pas été identifié. Et, comme on pouvait s'y attendre, les deux prévenus n'ont pas aidé à son identification, en refusant tout bonnement de donner son nom. « Vous le couvrez » a fait remarquer le vice-procureur Charles Prost.
Drôle de soirée pour Gérard, la victime, qui, venu dîner en famille, s'est retrouvé un peu plus tard aux urgences du centre hospitalier de Chalon, afin de se faire soigner les nombreux coups reçus. Installé en cette belle soirée de printemps sur la terrasse du restaurant en compagnie de ses proches, Gérard n'avait eu qu'un seul tort, celui de demander à François, à Michel et au troisième individu de parler un peu moins fort. Une demande qui n'avait pas plu à Michel, lequel s'était mis à insulter copieusement son interlocuteur. Prémices d'une bagarre, au cours de laquelle les deux mis en cause et leur complice s'en sont donnés à cœur joie. Visiblement éméchés- ils avaient bu dans ce seul établissement six-sept ricard - ils n'étaient pas d'humeur à plaisanter. Coups de pied, coups de poing, chaises qui volent, jet d'un verre brisé en direction de la victime. François n'a pas hésité à décrocher un extincteur et à asperger de mousse la gérante du restaurant, venue à la rescousse de son client. Le troisième homme s'est ensuite emparé de l'extincteur et a tenté de camoufler la plaque minéralogique du camion, dans lequel les fauteurs de troubles se sont enfuis. Au final, onze jours d'ITT pour Gérard et une belle peur rétrospective pour lui et toute sa famille. « Je ne croyais pas que c'était aussi grave » a reconnut Michel à la barre.
Comme l'a souligné le vice-procureur Charles Prost, François et Michel n'ont été retrouvés qu'après une longue et minutieuse enquête des services de gendarmerie. Après avoir souligné la lâcheté des bagarreurs, qui se sont mis à trois pour taper sur une seule personne, le représentant du ministère public a notamment requis 12 mois de prison, assorti d'un mandat de dépôt à l'encontre des deux mis en cause.
Conseil de François et de Michel, Me Sophie Corneloup a fait observer que, contrairement à ce que  laissaient supposer les dires du magistrat du parquet, ses clients avaient exprimé des excuses sincères et a signalé que les faits remontaient à presque un an et que depuis ce mois de juin 2014 ils n'avaient pas fait parler d'eux pour des faits de violences. L'avocate a également plaidé qu'un mandat de dépôt n'était pas très judicieux, puisque les deux prévenus travaillent comme maçon, l'un comme artisan, l'autre comme salarié et qu'ils sont donc parfaitement insérés. Un argument, dont le Tribunal a tenu compte, en ne les envoyant pas directement derrière les barreaux du centre pénitentiaire de Varennes-le-Grand.


Gabriel-Henri THEULOT