Opinion

Le racisme, poison mortel de la République

Etre républicain et démocrate ne va pas de soi : c’est le résultat d’une éducation à la Constitution, aux lois de la République, à la déclaration universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen. Il est donc indispensable de revenir sans cesse sur les textes fondateurs de notre République pour les expliquer.

La France a adopté depuis longtemps une législation contre les discriminations, considérée partout dans le monde comme un modèle. Les lois françaises sont fondées sur l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen selon laquelle «  les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » (août 1789). De ce fait, toute parole ou tout acte raciste est considéré, par la loi, comme un délit.

La charte des Nations Unies, adoptée à l’unanimité après la 2ième guerre mondiale (octobre 1945) préconise «  le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de langage ou de religion ».

Pourtant, en ce début de 21ième siècle, il est utile de rappeler encore et toujours ces textes. Il est également indispensable de lutter au quotidien contre les soi-disant dérapages, contre le racisme ordinaire et décomplexé  qui s’installe, contre les stigmatisations de tous ceux qui peuvent être différents dans leur couleur, dans leur corps, dans leur mode de vie ou de pensée.

Depuis quelque temps, la société française respire un air nauséabond chargé d’intolérance, de haine, de racisme, alimenté par des causes et des calculs politiques indéfendables qui devraient faire honte à leurs auteurs.

Rien, absolument rien, ne peut excuser le racisme sous toutes ses formes, tout simplement parce qu’il ne peut pas être la solution aux problèmes de société. Une société des apartheids raciaux, sociaux ou culturels deviendrait vite invivable.

En 2015, il est inadmissible qu’un homme, une femme ou un enfant, ne soit pas accepté parce qu’il est noir, sans abri, pauvre, qu’il ne parle pas le français, qu’il ne mange pas de porc, qu’il n’a pas de travail, qu’il est en situation de handicap , c’est à dire tout simplement différent.

Ne pas accepter les différences, penser racisme, c’est s’appauvrir soi-même, c’est cultiver la peur et la bêtise, c’est s’enfermer dans une misère intellectuelle contraire au progrès social et au développement du genre humain. C’est détourner les plus faibles des raisonnements nécessaires à la compréhension des problèmes et à la recherche des solutions intelligemment humaines.

En ce jour de 1er mai, journée internationale de solidarité des travailleurs, porteuse de progrès social, d’émancipation et d’idéal humaniste, la lutte pour un monde où le travail serait réellement consacré au bonheur de tous sans distinction de sexe, de croyance et de race, est plus que jamais d’actualité.

1er mai 2015

Lucien Matron