Givry

Ca a jazzé sec au Domaine Desvignes avec un Joseph Lapchine Quartet qui n’a pas perdu son latin

Ca a jazzé sec au Domaine Desvignes avec un Joseph Lapchine Quartet qui n’a pas perdu son latin

Samedi 9 et dimanche 10 mai de 10h à 19h il fera bon être à Poncey au Domaine Desvignes, au motif de ses « Journées gourmandes » à appréhender goulûment. Pour la première fois il y a eu vendredi soir un avant-goût, tout de musicalité, incarné par le Joseph Lapchine Quartet, avec son jazz porteur d’exotisme à tout va, gage de sa typicité. Sous le chapiteau planté en lisière des vignes, on a en nombre communié à l’aune de la rythmique imprégnant les moindres coins et recoins.

L’influence cubaine omniprésente Né en 2006 à l’initiative de Joseph Lapchine, avec un premier concert à Charnay-lès-Mâcon, le quatuor est resté soudé comme les doigts de la main, les musiciens se connaissant déjà d’avant. Dès le départ la ligne directrice était tracée : le latin jazz, avec une prédilection pour les thèmes traditionnels cubains. « Ce que l’on essaye de faire passer, c’est le côté festif. On a envie d’amener le mouvement, que les gens puissent danser. C’est une musique gorgée de soleil », nous confiait à l’entracte Joseph, le leader de la formation, saxophoniste de son état. Avec Frédéric Nardin au piano, Florent Guillamin aux percussions, et Merwan Djane à la basse, la prestation d’ensemble aura délivré ce surcroît de chaleur que la fraîcheur nocturne n’était pas en mesure d’apporter via ce swing incontrôlable. Se remuant tous azimuts, les airs de cette île des Antilles empiétant sur le domaine afro-cubain, auront fait voyager plus que de raison les personnes éprises de ce style musical se trémoussant sur leur chaise, unifiées également par les tapas charolaises agrémentées d’un givry blanc ou rouge, façon de joindre l’utile à l’agréable. Exit les assujettissements sur scène, place au lâcher prise, d’autant plus qu’il y avait hier soir un tiers de compositions personnelles, dues à Merwan, Frédéric et Joseph. Du cousu main avec un semblant de modus vivendi affranchi de servitude. « Le jazz, c’est pouvoir s’exprimer à travers nos sensibilités, nos émotions, une partition qui n’est pas écrite, selon notre humeur. On a le droit d’être libres », revendiquait en aparté un Joseph Lapchine rayonnant. Mission remplie haut la main. Apprenez que dans le cadre de « Bissy sous les étoiles », le Quartet deviendra Quintette grâce à la venue du batteur Denis Desbrières le vendredi 10 juillet à 21h, dans la cour du château Pontus de Tyard de Bissy-sur-Fley. Si vous avez envie de vous relier à la même longueur d’onde…

Michel Poiriault