Chalon sur Saône

La fibromyalgie s’est insidieusement introduite en vous ? Vivez avec en minimisant son emprise

La fibromyalgie s’est insidieusement introduite en vous ? Vivez avec en minimisant son emprise

Placée sous l’égide du Grand Chalon avec sa Direction des Solidarités et de la Santé, la 22ème journée mondiale de la fibromyalgie, également consolidée par la CARSAT et la CAMIEG, a décliné son identité ce mardi 12 mai au Clos Bourguignon de Chalon-sur-Saône, où près de quatre-vingt-dix personnes sont venues se fortifier. Une belle réussite populaire qui a sans nul doute revigoré l’état-major –présidente régionale Martine Picinelli en tête- de l’élément moteur qu’est la F.A.C.E. (Fibromyalgie Association du Centre-Est, qui édite un journal semestriel, assure des permanences téléphoniques, couvre neuf départements, quatre de Bourgogne, quatre de Franche-Comté, l’Ain), laquelle n’a de cesse de vouloir que soit pris au sérieux ce syndrome par les autorités compétentes.

Une touche-à-tout « Mieux vivre la douleur avec les médecines naturelles », c’était le thème disséqué par Dominique Tenaille, masseur spécialisé en réflexologie (actions sur les organes, la circulation, l’énergie) à Longvic. Incroyable parleuse que ce petit bout de femme diserte au tonus, à la verdeur jamais pris en défaut, et à la foi en l’existence d’une telle acuité, qu’elle n’aura pu que galvaniser une assistance en proie à des affres sournois. Dominique est pluridimensionnelle, et le croisement de ses connaissances fait de l’érudite un pilier digne de foi. « En médecine chinoise il n’y a aucune maladie, que des dysfonctionnements. Elle ne sépare nullement le physique de l’émotionnel. Je m’en sers, j’essaie vraiment d’écouter la personne sans laisser mon mental parler. J’ai choisi d’autres disciplines : la phytothérapie, l’aromathérapie, la nutrition. La nutrition cellulaire active notre organisme, va tout trouver dans notre alimentation. Notre corps est une formidable machine. L’alimentation est notre premier médicament. Cette fameuse assiette est devenue un très grand plaisir, mais il ne faut pas trop pécher, car on va faire du mal à notre organisme. Diététique et nutrition, ce n’est pas la même chose. »

Haro sur le vilain stress

Celles et ceux qui venaient pour entendre que la fibromyalgie (un état récurrent d’endolorissement avec ses défaillances tendino-musculaires, son asthénie continuelle, sa pénible sensation d’éreintement) était une affection dûment reconnue en haut lieu notamment, en ont été pour leurs frais. La preuve. « Pour moi la fibro n’existe pas, ce n’est pas une maladie, mais un état du burn-out du corps. Tous les organes sont en train de dysfonctionner, il y a une souffrance globale du corps. Emotionnellement à la suite de plein de choses, à un moment donné un organe va s’arrêter. Quand on a une grosse peine par exemple, les reins peuvent se bloquer », a-t-elle asséné, avant de sortir de son chapeau une révélation choc.

« En 2015 on est sûr que les intestins sont le deuxième cerveau. Il y a 5000 ans, les Chinois disaient la même chose ! Ca veut dire que les deux cerveaux vont fonctionner ensemble. En période de gros stress notre tête ira mal, et ça engendrera des désordres, ainsi qu’une hyperinflammation de notre corps. »

Le grand mot est lâché, le fautif est poussé dans ses retranchements : le stress dans ce qu’il a de mauvais.

Cette agression interne avec ses trois phases (alarme, adaptation et son excès de production, la surconsommation, et l’épuisement, le déficit des neuromédiateurs). « Le stress est un état d’urgence. Le problème de notre société est qu’il devient quasiment permanent. Il y a une origine psychique, c’est de plus en plus difficile, on est de plus en plus sollicité. En ce qui concerne l’origine physique, elle touche les gens qui vont trop courir (famille, profession, sport extrême…). Enfin, n’oublions pas l’origine chimique (pollution, accumulation de médicaments…). La réponse du corps est la cascade du stress, alors que ses réactions sont soit instinctives, soit actives (combat, fuite, peur). »

Les recommandations sont tombées dru.

Aide-toi… « Il faut apprendre à écouter notre corps pour simplement en prendre soin. S’il nous parle, il faut se demander pourquoi. Afin de faire face au stress aigu ou chronique, il convient de se préparer, de gérer, récupérer. Tout ce qui se passe dans notre tête il faut l’accepter. On ne peut pas être dans le nirvana en permanence. Il est important d’accepter ce que nous sommes. Quand on subit un stress aigu celui-ci consommera beaucoup plus de nutriments, avec beaucoup plus d’importance. Si l’alimentation n’est pas adaptée, à un moment donné vous vous épuisez. D’u seul coup il y a une oxydation, car vous avez accumulé des toxines. » Même imperceptible, le boulet, n’a pas d’accointances avec une vue de l’imagination, et les contre-attaques synthétiques ne trouvent pas grâce à ses yeux. »Vos douleurs sont réelles, mais ce n’est pas l’antidépressseur qui va vous soigner, au contraire ! La fatigue chronique est la traduction de la détérioration de votre corps. » « Si vous avez envie de vivre, vous avez envie de guérir » Pugnace en diable, Dominique Tenaille enfonce le clou question leçons de vie, à l’aide d’une philosophie empirique. «Je m’en fous qu’on ait posé une étiquette. Vous avez plein de choses à faire : la conscience de l’amour de soi, il y a un travail personnel à effectuer, des thérapeutes peuvent vous aider. Il faut se dire que tout est positif dans la vie. Modifier son mode de pensée, mais si vous vous l’imposez tout deviendra agréable, ça va jouer sur votre stress. Ca va changer quoi de vous ronger la rate ? Au lieu de me nourrir de mal, je vais me nourrir de bien. L’énergie que vous allez développer quand vous êtes en joie, vous allez la communiquer aux autres. C’est de l’égoïsme sain. On aurait tort de ne pas vouloir se faire du bien. La solitude, ça ne devrait pas exister. Tout ce que nous vivons, c’est toujours un partage dans les deux sens. »

L’oratrice a par ailleurs suggéré des échappatoires.

« Pour moi l’humour est très important, rire, c’est la meilleure des thérapies. Vous pouvez vous orienter vers des psychothérapeutes, le Taï-chi-chuan, le Qi gong ((absolument essentiel), les réflexologues, nutritionnistes, naturopathes, le sport (randonnée, natation en milieu naturel). Choisissez la discipline et le thérapeute qui vous conviennent. Plus vous serez cool, et moins vous souffrirez. Les hyper-perfectionnistes sont des psychorigides. Votre médecin intérieur sait ce qui est bien pour vous. » Dominique Tenaille a jeté le discrédit sur le sucre, le lait de vache, (« On est triste, on mange du sucre. Je ne vous parle pas des dégâts, c’est une acidité terrible »). Sur un autre facteur aussi. «Les fameux régimes draconiens et complètement imbéciles où il fallait supprimer toutes les graisses sont une des causes de cette fibro. Or, notre corps, notre cerveau, ont besoin de consommer du gras. On revient à une alimentation naturelle. Revenons à une alimentation vraie, réapprenons à cuisiner. » Des questions disparates Au terme de l’exposé mené sans temps mort, la conférencière s’est mise au diapason des interrogations hantant certaines personnes de l’assistance. Le magnésium et le potassium (éponges à acidité), le jeûne (intéressant une fois par semaine, ou plutôt la monodiète, avec des recommandations : ne sautez jamais de repas, il faut se nourrir trois fois par jour), l’obésité, la vaccination et ses impondérables ont fait saliver…

Même en sortant du cadre initial strict le public a bu les paroles de la causeuse. L’unique médecin (généraliste à la retraite) de la F.A.C.E, apte par conséquent à provoquer la progression de la qualification de la fibromyalgie, a également fait valoir son argumentation : « On ne peut pas utiliser d’anti-inflammatoires, de cortisone, d’antalgiques. C’est un domaine difficile. Il faut réapprendre au malade à vivre avec ses douleurs. » La conclusion appartenait à l’intervenante. « A partir du moment où on est différent, on réagit d’une façon différente. Des gens ont une extrême sensibilité, et vont réagir beaucoup plus. L’acceptation de soi, c’est très important. » Mathilde Cornaz, déléguée du Chalonnais, est à votre écoute A Chalon un groupe de parole fonctionne une fois par mois. D’autre part du shiatsu a de fortes chances d’être mis en place, avec parallèlement, mais rien n’est formalisé, de la sophrologie. En complément, citons des journées ou demi-journées à thème, des échanges. Pour contacter la responsable : [email protected], ou au 07.82.47.01.84

Michel Poiriault