Chalon sur Saône

Quand est-ce qu'on arrête de tricoter les nouilles ?

Quand est-ce qu'on arrête de tricoter les nouilles ?

L'édito du jour d'info-chalon.com.

Cette expression de "tricoter de nouilles" m'a profondément marqué au détour d'une discussion avec un candidat aux élections municipales de mars 2014 devenu depuis élu de la majorité. Une expression certes populaire mais tellement pragmatique lorsqu'il s'agit de se pencher sur les vrais sujets. Alors que le chômage ne fait que croître malgré un timide retour de la croissance, alors que les plans sociaux se multiplient, alors que les annonces de suppressions d'emplois se reproduisent... celles et ceux qui disposent entre les mains des leviers pour faciliter notre quotidien... nous occupent jour après jour avec du "tricotage de nouilles". Certes, les médias et on en sait quelque chose, sont les premiers responsables de cette occupation de surface... sauf qu'on ne le dira jamais assez, ce ne sont pas les médias qui font l'info... ce sont les politiques et les acteurs publiques qui de part leurs actions quotidiennes permettent de remplir ou pas nos pages. 

Evidemment qu'on peut pointer du doigt les méchants médias qui ne comprennent rien à rien, qui transforment la réalité des faits et qui se contentent de publier ce qui les intéressent. Mais si c'était aussi simple... ! Plutôt que de chercher un bouc-émissaire, certains feraient mieux de balayer devant leurs portes, et d'évaluer leurs choix politiques. Se coucher le soir.. en se disant qu'ai-je fait pour l'intérêt général ? Voilà la question qui devrait être sur toutes les lèvres de celles et ceux qui ont le pouvoir de faire bouger les choses. Vous me direz .. nous avons tous ce pouvoir entre les mains ! Sauf que je persiste à croire que l'exemple nous vient du haut, de celles et ceux que nous plaçons au-dessus, de celles et ceux à qui nous déléguons notre pouvoir le temps d'un mandat. Alors oui, on peut s'étriper sur la réforme des programmes d'histoire au collège, sur le port de l'uniforme, sur l'abaissement des vitesses sur les routes départementales... mais lorsqu'il ne nous restera plus que quelques coquillettes dans l'assiette, on se posera enfin la question "si seulement on s'était penché sur les vrais sujets au lieu de tricoter des nouilles !".

Laurent Guillaumé