Du lourd, du très lourd même pour les Théâtrales 2015-2016 à méditer en pleine conscience

Les Théâtrales du Grand Chalon 2015-2016 de Pascal Legros Productions réceptionnées par A Chalon Spectacles seront fortes, tout comme pour la saison précédente, de huit pièces. Elles passeront cette fois de l’Histoire à la comédie, de la comédie à la politique. La prochaine saison s’annonce avec une plus grande profondeur de champ pendant laquelle bien évidemment l’on se gondolera, mais pas seulement. La légèreté et l’immédiateté s’effaceront parfois au profit du discernement et de la gravité, histoire de corser une planification multidimensionnelle que nous vous proposons de consulter par le menu.

Le maire en émissaire des Théâtrales

Ce lundi soir en la salle Marcel-Sembat les organisateurs ont innové en mettant l’eau à la bouche des spectateurs avant l’heure, présentation orale ainsi qu’extraits projetés gonflant d’aise, plus de cinq mois avant les trois coups. Pour donner le ton de la soirée, ainsi que de la future aventure culturelle, appel avait été fait à l’invitée vedette, Chantal Ladesou. D’emblée l’humoriste qui nomme un chat un chat devait plonger l’assistance grâce à ses saillies verbales, dans un climat bon enfant. Le premier cependant à donner vie au micro a été le premier magistrat de Chalon-sur-Saône, Gilles Platret, complètement en phase avec cette manifestation véhiculant le gratin du théâtre de la capitale jusqu’à la ville qu’il administre. « Je voudrais remercier Pascal Legros du bien-fondé du théâtre parisien avec toutes les lettres de noblesse qui s’y rattachent. Chalon-sur-Saône se doit de soutenir ces initiatives, car elles répondent à une attente, une envie du public. L’année dernière vous avez été pratiquement huit mille à remplir les salles. Cette programmation  a trouvé toute sa place dans le paysage chalonnais. En très peu de mois il y a eu trois cents abonnés. Vous êtes le bienvenu à Chalon-sur-Saône, comme le sont l’ensemble des artistes qui s’y produisent. Il y aura de l’émotion, du rire, de la détente, une façon assez intime de nous retrouver nous-mêmes dans des situations cocasses qui nous prennent aux tripes. Quand on regarde jouer, c’est un miroir que l’on a sur scène. Je souhaite un plein succès, j’en suis éminemment convaincu. C’est le rayonnement de notre territoire qui se joue pour l’intérêt général. »

De magnifiques têtes d’affiche : Chantal Ladesou, Michel Bouquet, Thierry Frémont, Laurent Baffie, Eric Elmosnino, Guillaume de Tonquédec, François Berléand,  Lorànt Deutsch, Edouard Baer, Léa Drucker…

Maître de cérémonie, Jean-Claude Derry, par ailleurs directeur d’un Théâtre parisien, s’est employé à défricher le terrain des grands moments à venir via l’exercice oratoire. Samedi 31 octobre à 20h à l’Espace des Arts. « Le premier spectacle sera « Nelson » avec en particulier la formidable Chantal Ladesou, qui en est à sa douzième pièce, une véritable comédienne de théâtre. C’est une vraie comédie, avec toujours un succès monstre à Paris. » « Il s’agit de la confrontation de deux familles que tout oppose. Ca va se terminer très mal, mais il y a plein de rebondissements, on rit beaucoup, et on s’amuse aussi beaucoup du côté de la scène », a renchéri la fantasque Chantal, aux côtés de l’auteur, Jean-Robert Charrier, lequel dirige trois grands théâtres à Paris. Dimanche 22 novembre à 17h à l’Espace des Arts, « A tort et à raison », avec l’ambiguïté des relations du chef d’orchestre Wilhelm Furtwängler vis-à-vis du Führer, que le commandant américain Steve Arnold souhaite clarifier.« La pièce pose une question fondamentale : en période de crise, un artiste peut-il être apolitique ? Michel Bouquet tente d’expliquer la nécessaire autonomie de l’art. Nous allons parler humanité, liberté, justice. C’est une pièce admirable, avec un Michel Bouquet absolument fabuleux. » Samedi 5 décembre à 20h à l’Espace des Arts : « Les cartes du pouvoir » avec Thierry Frémont. « C’est une campagne électorale avec les primaires d’une élection présidentielle aux U.S.A. entre les républicains et les démocrates. » Le metteur en scène Ladislas Chollat a complété l’entrée en matière. « Cette pièce c’est comme un thriller politique. Il y a une vraie tension. Peut-être que la vraie réflexion, c’est : jusqu’où peut-on aller en politique ? C’est la politique américaine qui résonne avec la politique française », a-t-il indiqué. Samedi 16 janvier à  20h à l’Espace des Arts : « Sans filtre ». « C’est un retour à l’insolence, au franc-parler du sniper de la télé, acolyte d’Ardisson. C’est fou, c’est du Baffie. Il est égal à lui-même, avec son parler cru, obsédé par le sexe. Il est atteint d’un mal mystérieux, et ça permet de dire tout ce qui lui passe dans la tête avec un langage fleuri. On a l’impression que Baffie a voulu se payer le corps médical. Sincèrement c’est un spectacle impertinent, irrévérencieux, pas conseillé aux moins de12 ans. » Samedi 23 janvier à 20h à l’Espace des Arts : « Un dîner d’adieu », avec Eric Elmosnino et Guillaume de Tonquédec. « C’est une comédie, encore que…cette pièce aurait très bien pu s’appeler : « Comment se débarrasser de certains de ses amis ». Pierre et Clotilde décident de les inviter les uns après les autres pour un dîner d’adieu. Pourquoi donc voit-on certaines personnes ? Par habitude, gentillesse, lâcheté…C’est une satire drôle, décapante. » Dimanche 21 février à 17h salle Sembat : «Deux hommes tout nus », avec François Berléand et Sébastien Thiéry entre autres. Le metteur en scène Ladislas Chollat est à nouveau aux manettes, il donne la température. « C’est l’histoire d’un homme qui se  retrouve nu dans son salon avec un de ses collègues de bureau, et il ne sait pas pourquoi il en est arrivé là. C’est très, très drôle. Il y a beaucoup d’absurde, de surréalisme, c’est un peu la quatrième dimension. Ca a été un bonheur absolu, les comédiens n’arrivant plus à parler, tellement les gens riaient ! » Pour sa part, Jean-Claude Derry considérait que « c’est une vraie farce. Il n’y a pas du tout d’homophobie. Berléand a dit que c’était la pièce la plus drôle de sa carrière. » Samedi 26 mars à 20h à l’Espace des Arts : «Le système », avec notamment Lorànt Deutsch et Eric Metayer. « Louis XIV vient de mourir, le futur Louis XV est très jeune pour régner. L’Etat français est ruiné, au bord du gouffre. On se demande tout le long si on est en 1715 ou en 2015…Le régent préfère les femmes au pouvoir, et arrive un mathématicien écossais surdoué affirmant qu’il a la solution pour sauver la France de la faillite. C’est une partition sur les coulisses du pouvoir et de la finance, avec Lorànt Deutsch en érudit passionné de finance. C’est une pièce brillante, intelligente, qui nous fait rire. » Samedi 30 avril à 20h, à l’Espace des Arts : « La porte à côté », avec Edouard Baer et Léa Drucker. »C’est une comédie à la française, sentimentale, pleine d’esprit. Ils habitent dans le même immeuble, sont voisins de palier, aux antipodes. Lui léger, dans le dandysme, drôle, moqueur, elle, autoritaire, trop sérieuse. Ils se détestent cordialement, ne manquent pas une occasion pour s’écharper. Ils explorent les sites de rencontre, de l’amour avec un grand A, qui serait l’opposé de leur voisin de palier. C’est un vrai marivaudage moderne. »

Vous avez les cartes en main afin de prévoir sereinement un fauteuil  

On peut d’ores et déjà réserver, selon plusieurs formules. Hors abonnement, chaque spectacle coûte 55,00, 45,00 ou 35,00 euros. Ensuite ce sont les différentes formes d’abonnement qui se positionnent. Soit pour quatre spectacles imposés (« Nelson », « Les cartes du pouvoir », « Un dîner d’adieu », « Le système »), dont les trois tarifs sont 200,00 pour le carré or, 160,00 pour la 1^ère catégorie, et 120,00 euros pour la 2^ème catégorie. L’abonnement 6 spectacles, lui, concerne les 6 premiers par ordre chronologique (282,00, 222,00 ou 162,00 euros). Enfin, l’intégralité des 8 spectacles revient à 360,00 pour le carré or, 280,00 pour la 1^ère catégorie, et 200,00 euros pour la 2^ème catégorie. Infos et réservations : A Chalon Spectacles au 03.85.46.65.89 ; www.achalon.com; www.les-theatrales.com

                                                                                                        Michel Poiriault