Chalon sur Saône
Jean-Marie De Bonte, une vision différente de la photographie
Publié le 21 Mai 2015 à 10h58
Photographe d’Art installé à Tournus, Jean-Marie De Bonte explore la nature qu’il considère comme l’essence de la vie et la transpose, à sa manière, sur du papier photographique.
Le photographe, par essence, est quelqu’un qui saisi une tranche de vie dans un instant précis que seul son oeil peut comprendre afin de donner un sens et un reflet d’une personne, d’un objet, d’un lieu, de la nature. Un ressenti qui se transforme en Art.
Jean-Marie De Bonte a choisi un créneau bien particulier pour exprimer son ressenti, sans doute lié à un parcours professionnel et personnel antérieur, pour ce Belge d’origine qui travaillait dans un secteur d’assistance sociale auprès des enfants, qui fit un jour un changement de vie en venant s’installer en Ardèche « pour faire pousser des chèvres » dit-il avec ce petit coté humour propre à nos amis belges. Une vie qu’il a mené du coté de chez Jean Ferrat qu’il côtoya régulièrement. Une maison qui brule en terre ardéchoise, une séparation et l’homme décide de revenir à ses premières études qu’il fit en Belgique : la photographie.
Il s’inscrit dans une formation travaillant sur des photographies dans des procédés anciens à Lyon. De là il rencontre des gens comme Dominique Sudre lors des rencontres photographiques d’Arles de qui il reçoit des conseils et pas des moindres, quand on sait que ce photographe, trop vite décédé en 2011, fait partie des plus grands photographes d’Art de notre époque.
Fort de cette formation, Jean-Marie De Bonte monte son premier labo dans 19m2 qui lui sert également de logement. Sa méthode de travail est exclusivement basée sur l’argentique et essentiellement par l’expérimentation chimique. Son sujet de travail : la nature, uniquement le monde végétal : « J’ai renoncé à la photographie de l’être humain qui n’est qu’un cliché superficiel qui nait, qui vit et qui meurt. Il ne fait que passer et puis plus rien. Le monde végétal a contribué et contribue à toute l’histoire de l’Humanité. » souligne-t-il, avec comme axe de réflexion : restaurer la notion du temps dans une société qui va trop vite.
Un photographe voyageur puisque de l’Ardèche il vient vivre dans l’Ain, migre à Cluny avant de s’installer à Tournus en pensant arriver prochainement à Chalon-sur-Saône : « L’heure est au voyage » indique-t-il.
Sa technique peut paraître simple : cueillir de plantes; les poser sur un papier photographie, laisser réagir pour que soit « imprimer » la forme végétal, les noirs étant éliminés et traités, les gris travailler. Tout est dit ! Mais tout l’Art réside dans le seul le coup de main et la vision de l’artiste photographe pouvant entreprendre et comprendre afin d’arriver à une finalité : « Je m’exprime par cette écriture, car tout réside dans l’écriture que ce soit la peinture, le papier, la musique. Ce qui m’a surtout inspiré c’est la poésie japonaise. Je suis un adepte de Matsuo Baskô, qui écrivit près de 2000 haïkus, une poésie subtile du XVIIe siècle au Japon. Des petits poèmes qui parlent d’évanescence et traitent de la nature et des saisons. C’est pour moi une façon d’appréhender la vie sans dogme particulier car je considère que chacun d’entre nous est dieu. »
Ce que Jean-Marie De Bonte cache à juste titre, ce sont les solutions pour traduire ce qu’il voit et ressent : « J’ai des solutions techniques qui sont compliquées en argentique. J’ai inventé un appareil, une sorte de loupe, qui me permet cette traduction ressentie et lui rendre une visibilité. »
Bien évidemment Jean-Marie De Bonte expose. En début d’année il exposait à Cluny. Il prépare une exposition pour 2016 sur Mâcon et dans son pays d’origine et à Bruxelles particulièrement.
JC Reynaud
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