Chalon sur Saône

Toujours le mot pour rire, Chantal Ladesou, et ça ne se tarira pas de sitôt grâce à « Nelson »

Toujours le mot pour rire, Chantal Ladesou, et ça ne se tarira pas de sitôt grâce à « Nelson »

Le samedi 31 octobre à 20h à l’Espace des Arts, l’humoriste Chantal Ladesou mettra son talent d’amuseuse publique au service d’un public en cheville avec son aura. Par le biais de la comédie « Nelson » dont elle sera la pierre angulaire, c’est l’assurance de l’hilarité qui prévaudra en toutes circonstances. Très coopérative et naturelle, Chantal a très gentiment ouvert la porte de sa loge pour un tour d’horizon.

Un contexte très antinomique

Elle avait en novembre 2011 dynamité à Chalon-sur-Saône la salle Marcel-Sembat, en déballant les tenants et les aboutissants de son one-woman-show « J’ai l’impression que je vous plais…Vraiment ! ». Alors qu’elle ouvrira le bal dans près d’un semestre les Théâtrales 2015-2016 concoctées par Pascal Legros Productions, Chantal Ladesou a pris part à la soirée de présentation en privilégiant par la force des choses « Nelson », avec son aplomb habituel et l’unicité de sa voix. Préliminaires. Au cours d’un dîner, deux familles sont l’antithèse l’une de l’autre. D’un côté une cellule familiale vénale et habitée par les goûts de luxe, cornaquée par la mère, avocate (Chantal), et en face un groupe diamétralement opposé de personnes mues par l’écologie en général, le végétalisme en particulier, la protection des animaux et les missions humanitaires. Un grand écart au contraste saisissant. Le comble dans l’histoire, c’est que Chantal Ladesou doit opérer un virage à 180° en se montrant sous un jour qui n’est absolument pas le sien…Mais chassez le naturel, il revient au galop, et immanquablement la dualité entre son moi et son faux moi ne manquera pas de faire des vagues…

Doctoresse ès décrispation

L’humoriste-actrice a goûté pleinement aux joies de l’incarnation des signes avant-coureurs de ces Théâtrales n’ayant de cesse de creuser leur sillon chalonnais. « C’est la première fois que je fais ça, c’est très sympathique. Ca crée le contact avec le public, le fait d’être ici, je donne le la des Théâtrales.» Circonscrivant son champ d’action dans « Nelson », elle s’engage délibérément : « Les gens ne seront pas déçus, c’est très drôle, c’est un marivaudage moderne.» Chantal a obtenu un régime de faveur.

« L’auteur de la pièce, Jean-Robert Charrier (en photo N.D.L.R.), m’a fait du sur-mesure, il m’aurait été difficile de ne pas accepter ! On a  adapté, tous les soirs l’auteur est là. Dès que j’improvise on en parle, il est d’accord ou pas, il s’agit vraiment d’un truc très agréable. » Aucune jérémiade ne sort de sa bouche, le bonheur s’avère constant. « J’ai toujours choisi ce que je voulais faire. J’espère que ça va durer le plus longtemps possible. Comme je suis one-man-chiste, j’ai toujours à l’intérieur ce one-man-show, c’est ma liberté. Le théâtre c’est une passion, le plaisir, le rire, l’amour. J’ai trente ans de carrière, et toujours le même enthousiasme. » Chantal Ladesou en est présentement à quelque deux cent vingt représentations de « Nelson » (deux cent cinquante sont programmées à Paris, où elle brûlera les planches jusqu’au 13 juin, avant d’honorer cent dates en tournée). Aurait-elle des astuces pour ne pas jouer, au fil du temps, machinalement ? « Il faut toujours retrouver cette fraîcheur, ne pas être en pilote automatique. Chaque public est différent, et il faut essayer de le surprendre, c’est mon moteur. » Qui dit Chantal Ladesou dit sérieux proscrit. Mais nager à contre-courant pourrait le cas échéant ne pas avoir les inconvénients d’un obstacle radical. « Pour l’instant j’adore ça de voir le public rire, les gens ont d’ailleurs encore plus besoin de rire maintenant, je suis capable de reconnaître celui de certaines personnes, même dans une salle de mille places, mais si on me proposait un rôle dramatique à ma convenance… » La comédienne aux douze pièces consommées, le cinéma, la télé (récemment elle a réalisé sa promo chez Ardisson et Drucke)r, la radio (aux Grosses Têtes depuis 2010), tout ça donne du corps à sa substantifique moelle artistique. Pour autant, à aucun moment elle ne prend par-dessus la jambe ses prestations. «Je m’autocritique très souvent, et j’essaie de m’améliorer chaque soir. C’est pour cette raison que je ne m’ennuie jamais. J’écoute, je suis à l’affût de tout. » Et si elle se trouvait un jour dans l’obligation de choisir entre le one-woman-show et le théâtre ? « J’aime les deux, j’adore l’esprit de troupe, la tournée. J’aime bien vivre, et je ne me prends pas trop la tête. » Chantal scrute sa boule de cristal, et y voit après « Nelson » un retour aux fondamentaux. « J’ai arrêté le one-woman-show en mars 2014. Il y en aura un nouveau. J’ai envie de revenir seule sur scène, toutefois il n’y a rien de formalisé. Pour l’instant j’attends un peu d’être sortie de la pièce, j’ai besoin d’un peu de vacances afin de laisser décanter. » Ce n’est cependant pas d’actualité. Dans un peu plus de cinq mois, Chantal, le retour. « J’adore venir en Bourgogne, j’aime bien le bon vin ». Si ce n’est pas une déclaration d’amour, ça y ressemble bigrement !

Infos et réservations pour « Nelson »

www.achalon.comwww.les-theatrales.com; A Chalon Spectacles au 03.85.46.65.89

                                                                                      Michel Poiriault