Chalon sur Saône

Mandragore : un avant-goût d’été avec la venue de Grégoire Delacourt à Chalon

Mandragore : un avant-goût d’été avec la venue de Grégoire Delacourt à Chalon

Remarqué pour le succès de son deuxième roman, « La liste de mes envies », qui s’est vendu à plus de 400 000 exemplaires, Grégoire Delacourt revient dans les librairies avec un roman qu’Info-Chalon a beaucoup aimé : « Les quatre saisons de l’été ». Il sera ce samedi 30 mai à La Mandragore, pour dédicacer ses romans. L’occasion de rencontrer un écrivain d’un incontestable talent.

Il n’y a pas très longtemps, pensant entamer la lecture de qui était présenté comme un roman par la couverture du dernier bouquin de Régis Jauffret, votre serviteur s’était un peu fait avoir et n’avait pu que constater que ce qu’il avait entre les mains était en réalité un recueil nouvelles qui ne disait pas son nom [1].

Avec Grégoire Delacourt, aucune espièglerie de cette sorte même si, au bout d’une centaine de pages, le lecteur peut avoir l’impression de dévorer une succession d’histoires qui, bien qu’ayant toutes un point commun – celui de parler de « la trajectoire de nos blessures intimes et de nos élans les plus fous » –, semblent se suffire à elles-mêmes. Le contenu correspond bien à ce qu’annonçait le contenant, à savoir un roman. Un roman pour le moins original puisqu’il se présente comme une mosaïque de récits écrits à la première personne du singulier, autonomes, mais néanmoins reliés entre eux par un lieu – le Touquet –, les alentours d’une saison estivale (l’été 1999) et, surtout, des personnages. Des personnages qui, après avoir pris toute la lumière, la reprennent à nouveau quelques récits plus loin à la façon d’un artiste remontant sur scène pour un rappel, ou alors apparaissent incidemment dans l’histoire racontée par un tout autre narrateur. 

Original de par sa structure formelle, Les quatre saisons de l’été [2] l’est peut-être un peu moins sur le fond. Quoique, abordant comme pas un les émotions travaillant durement l’humain en proie à la complexité et aux tourments de ses « affaires intérieures » - comprenez : sentimentales –, Grégoire Delacourt se révèle pour le moins ingénieux lorsqu’il s’agit de rendre visible, cette « invisibilité des choses » qu’évoque d’ailleurs fort bien l’un de ses personnages. Le tout avec un art de la narration qui n’a rien à envier aux meilleurs conteurs, un style dépouillé de toute fioriture, semble-t-il conçu pour distiller de belles et remuantes fulgurances, comme par exemple celle-ci : « on tombe amoureuse, puis on tombe enceinte, puis on tombe de haut ».

C’est, dans tous les cas, un roman qu’il faut certainement se procurer. Pourquoi pas à l’occasion de la séance de dédicaces à laquelle il participera ce samedi 30 mai, entre 10 et 12 h 30, dans les locaux de la librairie La Mandragore ?

 

S.P.A.B.

 

[1] Voir l’article d’Info-Chalon :

 HYPERLINK "http://www.info-chalon.com/articles/a-lire/2015/05/10/13510-bravo-a-regis-jauffret-.html" http://www.info-chalon.com/articles/a-lire/2015/05/10/13510-bravo-a-regis-jauffret-.html 

 

[2] Grégoire Delacourt, Les quatre saisons de l’été, JC Lattès, mai 2015, 268 p, 18, 50 euros