Chalon sur Saône

A Chalon.... Nous ne célébrons pas Napoléon....!

A Chalon.... Nous ne célébrons pas Napoléon....!

Vive polémique ce mardi soir à l'occasion du conseil municipal de Chalon sur Saône... quelques jours seulement après l'annonce de l'annulation du repas et du bal napoléonien. Visiblement agacé par la situation, Gilles Platret a accusé opposition et presse locale d'être à l'origine du désamour chalonnais.

Visiblement très remonté, Gilles Platret a justifié l'annulation du repas et du bal Napoléonien... qu'il qualifiera au final de "repas dansant" par l'attitude de l'opposition municipale et de la presse chalonnaise. Sur le banc des accusés, la presse chalonnaise s'est vue pointer du doigt et d'être à l'origine de faux chiffres et de rumeurs. Des accusations qui nous paraissent un peu faciles quand on sait que le seul et unique chiffre pour notre part qui a été publié (lire notre article), c'est le chiffre fourni par le maire en personne... à savoir le coût de l'opération avoisinant les 60 000 euros. 

Responsable du fiasco de l'événement ? qui n'a pas séduit les Chalonnais, disons-le tout simplement... Gilles Platret s'en est pris à l'opposition municipale après l'intervention de Nathalie Leblanc, pour le groupe Chalon Autrement. 

"... C'est un homme que vous avez souhaité mettre en avant à Chalon sur Saône. Napoléon Bonaparte est le fossoyeur des principes révolutionnaires, celui qui s'est emparé du pouvoir par un coup d'Etat, qui a muselé la presse... c'est un tyran que vous choisissez d'honorer qui a mis l'Europe à feu et sang durant 15 ans... Ces commémorations démontrent votre vision à géométrie variable des finances de notre ville. Au bord de la faillite pour l'éducation, les associations et la culture, vous avez annoncé le coût de 60 000 euros. L'annulation de votre bal d'opérette démontre que nous ne sommes aucunement dans l'attractivité de notre territoire, bien loin de l'histoire locale. Quel sera le coût de cette annulation ? Dilapider l'argent public pour commémorer un tyran et satisfaire l'égo de quelques-uns, nous y sommes fermement opposés". 

"Nous ne célébrons pas Napoléon !"

"Vous vivez dans un fanstasme ! Il n'a jamais été quesiton de célébrer un Homme. Vous avez de l'histoire une vision sélective mais c'est tellement à la mode en ce moment" a lancé Gilles Platret avant de s'en prendre au gouvernement et à la réforme du collège. "Je  ne sais pas ou vous êtes allés trouver que nous célébrions Napoléon alors même qu'on célèbre les Chalonnais et la légion d'honneur. Je pense que vous avez trouvé un ennemi imaginaire qu'est Napoléon. Vous ressucitez un mort qui n'est pas au coeur de ce dispositif". 

On a une politique d'animation qui en vaut bien d'autres. Vous avez mis en place le Festival des Soupes et les Baignoires Games...nous ont met en place des reconstitutions de bataille à la Prairie Saint Nicolas. Ca vous dérange ? Ca ne vous plait pas ? C'est une affaire de goût et de couleurs.Ca dérange parce que ça gratte un petit peu cette frange de la population qui est querelleuse, qui cherche des ennemis imaginaires, qui trouve des tyrans partout sauf quand elle va leur serrer la main comme à Cuba. En matière de démocratie, dire qu'on soutient des tyrans alors que votre chef suprême est allé saluer Fidel Castro qui a encore du sang sur les mains qui n'a pas sêché, je trouve cela fort de café. Dans les soutiens qui font de grands communiqués, on trouve de grands maoïstes chalonnais, qui ont soutenu l'un des plus grands tyrans de l'Histoire de l'humanité et qui nous font des leçons, les bras m'en tombent. Balayez devant votre porte !". Des propos qui ont soulevé la réaction de Nathalie Leblanc, soulignant qu'à l'époque Nicolas Sarkozy, soutenu par Gilles Platret, accueillait Khadafi à Paris en grandes pompes... 

"L'annulation a été faite suffisamment à l'avance pour qu'elle n'ait pas d'impact sur le contribuable"

"Je suis désolé pour M. Burtin (le chef étoilé de l'Amaryllis à Saint Rémy qui réalisait le repas du bal) mais il était bénévole. Il a annulé les commandes passées. Nous ne paierons donc rien à M. Burtin. C'est ennuyeux pour lui et j'espère qu'on retravaillera ensemble. Je l'ai eu au téléphone contrairement  à ce que j'ai lu par ailleurs. Dans cette affaire, on a vu se déchaîner des contres-verités sans nom. On est allé à dire qu'il y avait obligation de se costumer, les costumes commandés ont été auprès d'élèves. Les chiffres annoncés dans la presse sont faux. Cette politique de sape a porté des fruits. Oui on n'a pas eu le nombre satisfaisant. J'en prends acte. Les autres événements ne sont pas annulés. Je trouve gravissime votre absence. C'est un pied de nez fait à la mémoire de ces Chalonnais qui se sont battus. 

On jette l'argent par les fenêtres ? 

Gilles Platret souhaitant mettre fin à la polémique du coût de l'opération a tenu à présenter le budget du pôle événementiel de la ville de Chalon sur Saône. En 2013, les sommes dépensées étaient de 486 000 euros. En 2014, on est tombé à 36 000 euros de mois et cette année on table sur 346 000 euros. On jette l'argent par les fenêtres ? Ce n'est pas acceptable. En 2014, on a organisé deux événements avec le budget que vous aviez fléché à un seul. Vous aviez prévu 175 000 euros de dépenses pour Noël et bien on a dépensé 96 000 euros et on a réussi par l'économie à financer pour 52 000 euros toutes les commémorations du mois de septembre. On a économisé 28 000 euros. On continuera d'imaginer de nouveaux événements. Vous avez choisi de saper par le mensonge. On a le sentiment que cette ville a perdu son rayonnement et nous on crée de l'attractivité et de la nouveauté. Peut-être que le prix était trop élevé... ? Mais c'est certain que le travail de sape a porté ses fruits".

Alors que retenir ? 

Visiblement, la majorité municipale a eu du mal à digérer le peu d'engouement des Chalonnais par rapport au bal. Car au-delà de toute accusation politicienne, il s'agissait pour le maire et sa majorité de réunir quelques 200 personnes "payantes" au bal. C'est dire que la mayonnaise a eu du mal à prendre. Certes, on peut accuser tout le monde d'être à l'origine du fiasco sans jamais poser sur la table, le fait tout simplement, que la proposition faite aux Chalonnais ne correspond tout simplement pas à ce qu'ils attendent. Accuser l'opposition d'être à l'origine du fiasco de l'événement, c'est d'un seul coup redonner du lustre à l'opposition, moins de deux ans, après les élections municipales qui avaient vu, Gilles Platret, l'emporter dès le 1er tour.  Si d'aventure l'opposition devait être responsable de la défiance des Chalonnais vis à vis de l'opération, il y a d'ores et déjà des questions à se poser sur le futur. 

En tout état de cause, en qualité d'observateur de la scène chalonnaise, on se contentera de dire comme l'indiquait les affiches estampillées un peu partout à Chalon, il y a quelques semaines, avec le fameux "il est de retour..."... que les Chalonnais n'ont pas adhéré... tout simplement. 

Laurent Guillaumé

La communication de la ville de Chalon avait clairement ciblé sur Napoléon ! Gilles Platret a essayé mardi soir de préciser que la ville de Chalon ne célébrait pas Napoléon... sauf que parfois l'image vaut plus que quelques longs discours. Le massif de fleurs de la Tour du Doyenné arbore quant à lui le bicorne Napoléonien... autant d'éléments qui viennent quelque peu compliquer l'argumentaire municipal.