Sans surprise, François Patriat ne briguera pas un nouveau mandat en région Bourgogne-Franche Comté

Il l'a annoncé ce lundi matin et s'efface au profit de Marie-Guite Dufay, pour le scrutin de décembre dans la nouvelle grande région Bourgogne - Franche-Comté.

François Patriat, président du Conseil Régional de Bourgogne, et Sénateur de Côte-d'Or, avait annoncé que c’est en juin qu’il ferait part de sa décision quant au prochain scrutin, à savoir les élections de décembre pour la nouvelle région Bourgogne - Franche-Comté. 
Il aura tenu parole, puisque c’est en effet ce lundi 1er juin, qu’il a annoncé sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat. Ce n'est pas vraiment une surprise. A l'occasion de la dernière session du Conseil Régional, échangeant avec la presse, il avait clairement laissé entendre qu'il n'était pas chaud pour repartir. Etant entendu qu'il aurait été très vite frappé par la loi sur le cumul des mandats, lui imposant de faire un choix en 2017.
«Moi j'ai envie de continuer mon mandat au Sénat, j'ai envie de travailler, de continuer à m'investir», avait lâché François Patriat. Les choses étaient donc claires. Restait à savoir quand l'annonce aurait lieu. C'est fait. 
A savoir aussi qui mènera la liste socialiste en Bourgogne - Franche-Comté. François Rebsamen, le Maire de Dijon et Ministre du Travail a été sollicité, dit-on par François Hollande. Mais François Rebsamen n'était pas chaud et c'est donc la président sortante de Franche-Comté, Marie-Guite Dufay qui mènera la liste du PS et la gauche.
Reste maintenant à savoir qui portera le flambeau de la droite. François Sauvadet devrait finalement être adoubé par Nicolas Sarkozy, même si Alain Joyandet tentera jusqu'au bout de rafler la mise. Mais l'ancien Président de la République et Président des Républicains, sait aussi qu'il doit s'assurer les faveurs de l'UDI das la perspective de 2017.

François Patriat : «Je ne prends pas
ma retraite, je prends de la hauteur...»
«Je voulais que cette déclaration soit empreinte de dignité et d'émotion.
Je veux mettre en-avant trois vertus : Lucidié, éthique et courage.
Je suis lucide sur une situation. La politique sans éthique je dis non.
Courageux, car même quand on pourrait être en situation, prendre une décision qui peut créer de la déception, j'ai voulu donner de la solennité.
C'est une décision libre pour préparer l'avenir. Pour permettre à mon camp de se mettre en ordre de marche. Pour une élection difficile», a déclaré François Patriat en ouverture de la conférence presse qu'il a donnée, ce lundi matin, au Conseil Régional à Dijon.
«Tout le monde était pressé. Mais n 2004, on avait commencé trois mois avant», a rappelé le Président du Conseil Régional de Bourgogne. Et d'ajouter : 
«J'ai pris le temps nécessaire du calendrier, de la réflexion.
Passion ou raison. Ce choix je l'ai eu jusqu'à ce week-end. J'ai rencontré le Chef de l'Etat samedi.
Je ne prends pas ma retraite, je prends de la hauteur Je change de rôle, pas de vie. Mais je ne change pas d'action».
François Patriat ne manque pas de rappeler que douze ans de présidence à la région, «c'est rare, cela n'avait jamais été fait. C'est rare, c'est bien. A l'heure où les Français souhaitent du changement, il faut savoir ouvrir la porte au renouvellement. Beaucoup d'amis m'incitaient à poursuivre. J'y ai été sensible. Un grand merci à ceux qui m'ont soutenir, aux militants, aux électeurs, aux service de la région.
Ce travail laissera des traces. On essayera dans les six mois de montrer ce que l'on a fait, dans bien dans des domaines.
Ce bilan aboutit à une décision qui est libre. En quittant la présidence je n'ai aucun remord. Des regrets oui».
Et de poursuivre : «Nos deux régions non unies entreraient dans une spirale du déclin.
Avec la rigueur d'un Carnot, le génie d'un Vauban, tout le terreau fertile est là. Placer la Bourgogne Franche Comté sur le cap de l'histoire. A une équipe rajeunie de réussir.
Notre héritage n'est précédé d'aucun testament, disait René Charles.
Je veux aussi reprendre un proverbe chinois : Il y a temps pour pêcher et un temps pour sécher les filets».
Mais François Patriat ne va pas stopper sa carrière politique pour autant : «Je siègerai au Sénat pour défendre les grands dossiers de notre belle région.
J'ai l'idée de travailler sur de grands sujets, notamment sur le cancéropole. Je veux m'impliquer dans les dossiers santé. Participer à ma place au développement économique».
Revenant sur la valeur de l'éthique, François Patriat est on ne peut plus clair : «Même si j'ai défendu le double mandat, je dois faire avec que dans 15 mois le non cumul s'appliquera. Pourquoi partir à une élection, quand 12 mois après il faudra choisir.
Ethique, encore parce que j'ai toujours pensé qu'il ne faut pas faire le mandat de trop. J'aurai pu être le candidat et beaucoup m'auraient soutenu. Je sais que je vais faire de la peine, décevoir, mais je sais qu'ils me comprendront».
L'élu socialiste précise encore : «Ma décision est politique, car je pense que d'autres sont sans doute mieux placés que moi pour réunir les composantes de la gauche. Ce sera une période de combat. Mais au-delà il y a le défi de la grande région. Car les compétences des régions vont être renforcées. Je me battrai pour aider la région. C'est le combat du futur budget.
Il y a cinq cents chantiers en attente. Réunir les personnels, les politiques, trouver les financements, dans une période où les économies sont la règle.
En 2010, j'étais le doyen d'âge de l'assemblée. Il faut donc savoir prendre de la hauteur et considérer qu'après 40 ans de vie politique, il faut faire de la place et accompagner.
Faire campagne sur 8 départements. 100.000 kms par an pendant 10 ans. 
Au Sénat on devra être trois jours par semaine. Quatre jours à la Région, cela fait beaucoup.
J'ai toujours pensé qu'il fallait du courage.
J'espère que pour la Bourgogne Franche Comté, qu'il puisse y avoir équité, égalité entre les territoires et les services. Que la logique soit respectée. Dijon doit être la capitale régionale et être le siège de la nouvelle région. Il ne faut pas que Besançon perde sa richesse humaine. Nous ferons en sorte qu'il en soit ainsi.
Tristesse et ambition. Je ne prends pas ma retraite, je prends de la hauteur, je reste un animal politique tel que vous l'avez connu».
Concernant la tête de liste, il semble clair et entendu que Marie-Guite Dufay sera désignée par le Parti Socialiste. «Il y a une procédure en cours, il y a une candidate. Si elle est candidate et désignée, elle aura tout mon soutien. Elle est sortante».
Concernant la place de la Bourgogne sur les listes et dans l'organisation, François Patriat estime que le chef de campagne doit être bourguignon. Michel Neugnot devrait l'être.