Questions à Christian Villeboeuf, conseiller municipal d'opposition à Chalon sur Saône

Il répond aux questions d'info-chalon.com

Photo Laurent Guillaumé - Info-chalon.com

Christian VILLEBŒUF, vous êtes intervenu lors du dernier Conseil Municipal sur un sujet qui concerne l'éducation et plus précisément les Nouvelles Activités Périscolaires, comme depuis plus d'un an d'ailleurs... Vous avez donné un satisfecit à la Municipalité. Tout va bien ?

Je veux d'abord souligner l'énorme rétropédalage de Monsieur le Maire sur ce sujet. Après avoir refusé de reprendre le projet finalisé par l'ancienne équipe municipale quitte à le faire évoluer, comme le lui proposait d'ailleurs Monsieur le Préfet, voilà qu'il nous propose un "copié-collé version light" du dit projet. C'est ce que je lui ai exprimé, soulignant au passage pour nos petits écoliers l'année scolaire 2014/2015 sacrifiée au nom de la politique politicienne... Nous nous sommes abstenus en constatant une délibération qui allait dans la bonne direction mais qui manquait de précision à propos de l'aide aux apprentissages et de l'abandon de la tarification à la demi-heure pour la garderie.

Ce "rétropédalage" vous satisfait globalement, donc ?

Dans une certaine mesure, oui : il prouve le rôle important d'une opposition dans un Conseil Municipal. Notre rôle est d'inciter à la réflexion de fond sur des sujets qui pourraient faire unanimité avec un peu de bon sens...

En revanche, difficile d'obtenir un consensus concernant les -25% de subvention aux associations... ?

Impossible, voulez-vous dire ! Monsieur le Maire décide et annonce, le 20 janvier, cette baisse drastique alors que les budgets prévisionnels des associations ont été réalisés sur d'autres bases. Il change la donne au milieu de la partie. De plus, il ne différencie absolument pas les regards que l'on se doit de porter sur le monde associatif. Celui-ci est divers et très complexe. Il le devient de plus en plus. Il aurait été judicieux de recevoir et d'analyser les situations des associations employeurs qui ne se frottent pas aux même problématiques que les autres ! La masse salariale ne peut pas diminuer pour celles-ci, sauf à licencier ou diminuer fortement leur activité.

Comme l'Arrosoir l'a annoncé récemment ?

Je me suis promis de ne plus parler de l'Arrosoir... Il faut lire leur communiqué. Je m'interdis d'en dire davantage.

On vous sent blessé de leur réaction à votre propre communiqué... ?

J'ai fait réponse à leurs administrateurs. Ceci s'arrête là. Je préfère en sourire. Les musiciens de jazz m'ont beaucoup soutenu, c'est pour moi l'essentiel. Je suis désormais placé de facto dans l'impossibilité politique de défendre cette association...

La culture est l'un de vos sujets de prédilection au Conseil Municipal. Elle est menacée à Chalon aujourd'hui ?

Je pense que la situation est difficile. Je ne veux pas jouer le chat noir et préfère rester optimiste, mais tout de même il y a des signes qui obligent chacun à approfondir sa réflexion à ce sujet...

Quels signes ?

Concernant la Régie Autonome Personnalisée des Arts de la Rue, lors du dernier C.A., la DRAC Bourgogne, qui représente le Ministère de la Culture, a prononcé le mot de "délabellisation" ce qui est inquiétant tout de même...

Concernant l'Espace des Arts porté par le Grand Chalon, lors du dernier C.A., la DRAC Bourgogne et Monsieur le sous-Préfet se sont abstenus sur le budget... C'est, pour Chalon, un coup de semonce tout de même...

Et l'Arrosoir qui ne programme pas de septembre à décembre ?

No comment... Vous êtes tenace...

Et la Fédération des Arts de la Rue qui s'en prend au Maire de Chalon, le menaçant d'un Chalon dans la Rue perturbé ?

Je ne commente pas cette situation. Elle est en cours de traitement. Je ne doute pas que Monsieur le Maire fera ce qu'il faut pour que les échanges s'organisent rapidement. Nous ne sommes pas dans le procès d'intention.

Pourtant le Maire vous accuse de mener un travail de sape pour faire échouer certains aspects de sa politique ?

Vous faites allusion à l'annulation du repas et du bal napoléoniens ? Honnêtement c'est plus risible qu'autre chose... Insinuer que cet événement n'a pas réussi à rassembler 200 convives à cause de l'opposition, c'est grotesque ! C'est aussi nous donner une importance phénoménale ! Là encore, je préfère en sourire... Cela me rappelle lorsque le premier magistrat avait annulé un Conseil Municipal en affirmant que c'était pour protéger Christophe Sirugue ! Il lui arrive de déraper quelquefois, c'est dommage car il perd en crédibilité à chaque fois.

Cette annulation révèle en fait un "flop"... Pour qu'une manifestation rencontre un succès populaire, il faut réunir trois facteurs : l'intérêt, la météo, la gratuité ! La preuve, les manifestations napoléoniennes gratuites ont rencontré le succès... On peut en déduire que le repas et le bal se sont heurtés à un gros manque d'intérêt et à un tarif élevé... Il serait juste de parler juste, mais Monsieur le Maire n'aime pas reconnaître ses faiblesses ou ses échecs. Nous sommes là pour les pointer, non pour les provoquer...

Les commémorations napoléoniennes ? Vous y étiez ?

Je n'étais pas disponible. Toutefois, je veux bien en dire un mot. Chalon a commémoré le bicentenaire de sa légion d'honneur : c'est bien. Le problème que nous avons et que chacun peut comprendre, c'est le paradoxe étalé à la face de tous comme quoi la ville serait ruinée et que l'événement revenait à 60000€, de la bouche même du premier magistrat. Au Conseil Municipal du 26 mai, Monsieur le Maire nous explique qu'il a économisé 79000€ sur les fêtes de Noël pour payer les commémorations du 70e anniversaire de la Libération de Chalon en septembre 2014 ! Je rectifie car il est bon de placer les choses en ordre : en septembre, il a dépensé pour une commémoration énorme, puis en décembre il a rectifié en rabotant le budget consacré à Noël. De tous temps, septembre a été placé avant décembre... Bref, les choix sont clairs.

Le Bal des Gueux, vous y étiez ?

Je n'étais pas disponible. Aujourd'hui, les citoyens s'organisent beaucoup par l'intermédiaire des réseaux sociaux. Je suis présent sur ces réseaux. Néanmoins, j'ai préféré observer une nécessaire réserve à ce sujet.

Benjamin Griveaux démissionne, vous avez un commentaire ?

Benjamin était absent depuis de longs mois. Nous en connaissons les raisons car il les a honnêtement exprimées. Je lui souhaite tout ce qu'il désire pour lui et sa famille. Je salue l'arrivée de mon amie Françoise Verjux-Pelletier au sein de notre groupe municipal d'opposition. Son expérience, son "passé" de première adjointe, son "présent" de Conseillère Départementale réélue, son "avenir" prometteur, elle sera une voix précieuse au Conseil !

Un dernier mot ?

Non, seulement évoquer le décès de Marc Boit, maire de Marnay, homme de convictions et d'une grande probité... homme de Bien.