Opinion de gauche

Bourgogne Franche-Comté, renouveau politique pour la nouvelle région ?

C O M M U N I Q U É  D E S  J E U N E S  E L U S  D U  PA R T I  R A D I C A L  D E  G A U C H E

 

Les élections régionales qui se tiendront en décembre prochain inaugureront l’action de collectivités renouvelées tant dans leurs compétences que dans leurs géographies. Trente-quatre ans après sa création, la région porte l’ambition d’une politique décentralisée, dépasse une taille critique qui doit lui permettre la mise en place d’actions cohérentes et efficaces pour ses territoires et ses populations. Outre l’ambition confiée par la loi, la région cristallise les attentes de nos concitoyens. Elle constitue à la fois une source d’identité locale et d’action de proximité à travers des politiques concrètes présentes quotidiennement dans nos vies : transport, éducation, formation, recherche et innovation, développement économique, environnement, agriculture…
En tant que jeunes acteurs politiques, engagés pour nos territoires, nous avons à coeur de consacrer le débat qui s’engage aux enjeux déterminant de l’avenir de la région ; et d’empêcher tous détournements de l’élection vers des polémiques nationales, des ambitions ou des luttes personnelles.
En tant que radicaux de gauche, nous militons pour l’exercice de cette institution nouvelle, dans l’esprit de la République, relais dans les territoires de ses principes au service de l’intérêt général, de la justice sociale et des libertés individuelles. Tel est l’esprit avec lequel nous formulons notre appel.
A peine la trêve des élections départementales s’achève-t-elle que les manoeuvres politiciennes reprennent au son du seul mot d’ordre de « rassemblement », pour l’union d’un camp contre un
autre. La confiance dans la mécanique de l’alternance conforte les uns, simplement agités par la question du chef de file. De l’autre côté, les instruments partisans s’agitent pour accoucher de listes dont ils tiennent les recettes secrètes. Elles assureront quelques places confortables à leurs.
D’autres places, moins favorables, seront ouvertes à des cautions pêchées dans la société civile. Et dans cette effervescence, le projet politique passe à la trappe. La défense d’un bilan, le contexte national s’ils peuvent suffire pour faire campagne ne poseront pas les choix que nous aurons à faire pour l’avenir de notre région.
Il existe une réelle diversité dans les territoires que nous rassemblons, qui s’étendent de la frontière Suisse aux franges du Bassin Parisien. Ces différences, leurs complémentarités, la position stratégique aux coeurs des flux européens sont autant de forces que le politique doit convoquer dans une vision cohérente. Cette vision doit être celle du destin commun qui lie ces territoires et les populations qu’ils abritent. Nier ce destin commun, c’est insulter l’avenir.
Nier notre capacité à construire un projet, c’est vouloir faire de la Bourgogne Franche-Comté une périphérie. C’est laisser triompher les réflexes de replis des territoires sur leurs tropismes habituels, reflexes de dépendances aux grandes métropoles (Paris, Lyon) et aux territoires frontaliers. C’est aussi abonner les territoires ne disposant pas de ces atouts et les laisser se rabougrir sur eux-mêmes. Notre destin commun doit donc se traduire dans un projet politique assurant la solidarité entre nos territoires.

 


L’échelle de la région n’est pas un frein à la proximité de son action. Cette proximité doit être la volonté politique de la future assemblée qui pour y parvenir doit se doter de moyens pour agir au plus près des populations.
Ces moyens passent par la mise en place de services publics régionaux agissant au coeur des territoires, pour assurer leur solidarité et un développement en autonomie. Ces services devront être portés notamment sur l’économie et la formation avec :
- La création d’un «Service Public Régional de la Formation Professionnelle» qui permettra, dans une logique de parcours et de certification, la réalisation d’un « Parcours d’Activité Sécurisé» pour les étudiants et les salariés ;
- La création d’un Service Public de la « Création Reprise d’Entreprise ». Il s’agira de réunir en un même lieu (guichet unique) les services ayant pour mission de proposer des aides à toutes les structures économiques et individus en matière d’aide ou de création d’entreprise.
La promotion par la région de l’Economie Sociale et Solidaire constitue une opportunité à saisir pour cet échelon institutionnel, afin de favoriser les projets ancrés dans les territoires et intégrant les utilités sociales et environnementales comme finalités équivalentes aux enjeux économiques.
Elle pourra utilement porter de nouvelles innovations en la matière.
Enfin, nous estimons que le partage des savoirs, des pouvoirs et des responsabilités est un gage de la démocratie. Afin de développer une culture territoriale et citoyenne forte, il nous semble impératif d’introduire de nouveaux modes d’évaluation et de renforcer le dispositif de l’action politique. A l’heure de la généralisation des nouvelles technologies, il nous faudra inventer de nouveaux modes de consultation des citoyens par l’utilisation des réseaux sociaux par exemple.