Opinion

L’Etat valide le démantèlement d’AREVA

En séparant les activités réacteurs de celles du cycle, l’Etat et le gouvernement ont purement et simplement fait disparaitre d’un trait toutes les raisons qui avaient présidé à la construction du groupe en 2001.
La CFDT AREVA considère que l’Etat fait une erreur en séparant l’ingénierie des activités gros composants, base installée et combustibles.
Si la CFDT, dans l’intersyndicale, avait largement demandé que l’Etat fixe une stratégie pour AREVA et la filière, la déconvenue est énorme au regard du schéma retenu. Le modèle intégré du groupe AREVA est amputé de l’activité Réacteur et Services. Les impacts emplois seront aggravés par des suppressions massives supplémentaires dans les effectifs du fait de doublons dans l’ingénierie et les services supports. L’Etat pourra-t-il respecter sa « parole » de non licenciement dans AREVA ?
La CFDT en doute et n’a pas l’intention d’attendre que cette réalité devienne effective, contrairement à certains…
La CFDT AREVA note que ses propositions n’ont pas retenu l’attention de l’Etat qui, une fois de plus, néglige les analyses concrètes qui émanent des salariés. L’Etat n’a pas daigné faire entrer des industriels minoritaires dans les filiales du groupe comme nous le préconisions, choix qui aurait maintenu le périmètre et la cohérence d’AREVA. L’Etat a laissé le poids de la dette sur les seules épaules d’AREVA, mécanisme qui affectera le groupe et restera potentiellement mortel pour des activités qui n’auront plus de lien avec les activités réacteur et le projet OL3, notamment. L’Etat prépare donc l’office funèbre du groupe AREVA tout en criant haut et fort qu’il l’a sauvé et en ayant pris soin d’en signer l’acte de décès avec EDF. L’histoire retiendra donc qu’Areva est né d’une décision de la gauche et que cette même gauche en a entrainé la chute, validant ainsi la volonté de détruire AREVA initiée par le précédent gouvernement associé au Président Directeur Général d’EDF de l’époque.
La CFDT AREVA est en complet désaccord avec la décision prise de démanteler le groupe AREVA. Elle enjoint l’Etat à renoncer à ce projet destructeur d’emplois et d’activités, de compétences et de richesses. Elle demande qu’on réponde point par point à ses propositions dans le cadre d’un dialogue loyal et respectueux. La CFDT AREVA ne se satisfera pas de la dialectique gouvernementale comme réponse à ses questions. Le dialogue social n’est pas le rince-doigts des gouvernants à la fin d’un banquet financier pris aux dépends des salariés du groupe AREVA.
La CFDT AREVA engagera toute action nécessaire à la défense des emplois, des compétences, des conditions de travail et au maintien de l’intégrité du groupe AREVA.