Opinion de gauche

A propos du vote sur l'aménagement de la Loi Evin, les précisions du député de Saône et Loire, Christophe Sirugue

A propos du vote sur l'aménagement de la Loi Evin, les précisions du député de Saône et Loire, Christophe Sirugue

Photo Laurent Guillaumé - Info-chalon.com

Réaction publiée sur le facebook de Christophe Sirugue

Voilà qu'une nouvelle polémique surgit après le refus cette nuit des députés de voter une remise en cause d'un amendement adopté par le Sénat permettant un aménagement de la loi Evin.
Comme je suis l'un de ces votants, ce que j'assume et revendique, je me dois de dire ma surprise quant à la tonalité que prend cette affaire et il me semble qu'un peu plus de sérénité, ne nuirait pas à la bonne connaissance des enjeux. 
Premièrement, ce choix ne remet pas en cause la loi Evin. La lutte contre l'abus d'alcool reste pour nous tous un enjeu clé de santé publique. Notre choix ne remet nullement en cause cela. Il permet une distinction entre information et publicité.
Deuxièmement, pourquoi cette distinction était devenue nécessaire ?
Parce qu'il existe un flou législatif qui entourait jusque là le mot publicité (dans sa définition précisée par le Conseil constitutionnel en 2004). A tel point que diverses condamnations ont été formulées par les tribunaux contre des journaux pour des titres ou des articles sur le vin.
D'ailleurs on a pu constater une forme d'autocensure de certains médias confrontés au risque de contentieux de plus en plus prégnants.
Troisièmement, qu'est ce que permet cette clarification ? Tout simplement qu'il soit autorisé à des journalistes de faire un reportage sur le vin ou les territoires viticoles sans que cela ne soit assimilé à une publicité à consommer du vin. Ce qui reste interdit, c'est une communication donnant lieu à un lien commercial entre produit et annonceur. 
Quatrièmement, avons nous répondu au lobbying des professionnels du vin ? Assurément non ! 
Nous avons voulu permettre à des territoires culturellement construits autour de la viticulture de poursuivre leur valorisation. L'identité de ces territoires et la Bourgogne en est un exemple important, est une source de développement que nous portons tous lorsque nous soutenons l'oenotourisme par exemple. 
Cinquièmement enfin, retrouvons nous plutôt pour les vrais combats de santé publique, ceux qui s'attaquent non pas à l'évocation du vin mais à une surconsommation d'alcool en tous genres.