Chalon sur Saône

C’étaient les derniers soubresauts du Malade imaginaire au lycée Niépce

C’étaient les derniers soubresauts du Malade imaginaire au lycée Niépce

Les trois premiers mois de 2015 toute la classe de seconde 3 du lycée Niépce aura, à un degré ou à un autre, fait montre d’un bel esprit d’entreprise pour que la battle théâtrale du mercredi 25 mars en la salle Marcel-Sembat soit un fruit mûr à consommer avec délectation. Ce jeudi en début d’après-midi c’est dans leurs locaux que les apprentis comédiens ont devant des camarades de leur établissement et des membres du personnel, joué à nouveau partiellement Le Malade imaginaire, forçant très certainement le respect de Molière, quelque part aux premières loges…

L’unique groupe à avoir intégralement pris le parti de réécrire son dû

Elément moteur de ce séduisant projet, la Bibliothèque municipale de Chalon-sur-Saône, laquelle avait délégué des représentants, à l’instar du lycée Pontus de Tyard, lors de l’amicale confrontation de la fin mars n’ayant eu pas d’autre finalité que celle de réorchestrer les scènes 7, 8, 9 et 10, selon le bon vouloir des différents protagonistes grâce à l’octroi d’une carte blanche, quand Argan fait croire qu’il est défaillant du poumon. Pris en main par Mme Ravidat, prof de français, appuyée par ses deux assesseurs que sont Iris Gasc (professeure documentaliste) et Anne Caradec (prof au lycée Julien de Balleure, par ailleurs metteur en scène), l’ensemble des élèves (une trentaine) ont fait œuvre commune, qu’ils aient été comédiens (au nombre de six, indépendamment des réservistes), accessoiristes (deux), ou bien constructeurs des décors, dans ce cas précis d’après les conseils avisés de l’artiste plasticienne Morgane Parvati Ward. Pour la petite histoire, il eût été dommage pour les apprenants de passer à côté de cette magnifique opportunité, l’étude du théâtre du XVIIème siècle figurant dans leur programme de l’année scolaire. Ce qui s’avère remarquable chez cette classe de seconde 3, c’est qu’elle a constitué la seule formation parmi les cinq qui ont opéré salle Sembat, à avoir totalement évincé l’écriture originelle de Molière, au profit de la sienne, à l’hypocondrie saillante mâtinée de contemporanéité au contraste saisissant. Toute peine méritant salaire, au terme de leur prestation à Niépce, les saltimbanques de circonstance ont chacun été récompensés par une place de cinéma, de même que par des pâtisseries, également absorbées par le public de lycéens présents dans la salle audiovisuelle. Reste désormais à assimiler cette ode à l’inventivité et à la laisser reposer. Il se murmure déjà que la bibliothèque chalonnaise remettrait le couvert pour la saison prochaine, avec cette fois de la besogne à abattre sur le roman…Un défi de plus à relever pour le lycée Niépce…

                                                                                                Michel Poiriault