Opinion

Pour la CGT, le gouvernement veut désintégrer AREVA et saborder la filière nucléaire française

Le gouvernement veut désintégrer AREVA et
saborder la filière nucléaire française.
Un chapelet de mensonges...


Décidemment ce gouvernement n’est pas à un mensonge prêt. Emmanuel Macron avait pourtant déclaré le 22 mai dernier qu’aucune décision ne serait prise à l’issue de la réunion à l’Elysée prévue le 3 juin. Il n’en a rien été. Probablement surpris et inquiet de la mobilisation de la veille où des milliers de salariés du groupe ont battu le pavé, exprimé leur inquiétude mais aussi leur attachement au modèle intégré Areva, et sans aucune concertation avec les organisations syndicales, le gouvernement a annoncé dans la précipitation la fin de ce même modèle et se prépare à servir la filière sur un plateau d’argent à cette même finance qu’il était pourtant censé combattre.
(Pour info le 22 mai la CGT a remis un document de 8 pages de propositions à E Macron et à la presse).
Ce gouvernement dit vouloir réindustrialiser le pays. Il crée chaque jour avec ses partenaires du Medef de nouvelles friches industrielles et s’apprête à détruire l’une des 2 dernières filières industrielles d’excellences que possède encore notre pays avec celle de l’aéronautique. Ainsi il poursuit l’affaiblissement de notre nation...
Il dit vouloir faire de la lutte contre le chômage sa priorité. Il confirme ET VALIDE la suppression de 4000 emplois dans le groupe en France. 4000 suppressions qui en entraineront à minima au moins autant chez nos fournisseurs et sous traitants, et encore au moins le même nombre dans les emplois indirects !
Il dit vouloir faire du social sa préoccupation. Il confirme ET VALIDE la remise en cause de tous nos acquis collectifs. Seul sujet où la direction semble savoir réellement ou elle veut aller, parce que sur la stratégie industrielle c’est une autre histoire. Sur ce point nous rappelons que nous étions la seule organisation du site à avoir porté cette problématique lors des élections professionnelles d’avril dernier. Il est dommageable qu’à ce moment nous n’ayons pas davantage était écouté...
Il dit vouloir être soucieux de l’équité et de la justice sociale. Il confirme ET VALIDE la retraite chapeau de 300 000€/an de M Varin qui pourtant est toujours en activité. PIRE peut être encore, il soutient ET VOTE à la dernière assemblée des actionnaires du 21 mai dernier des indemnités et des avantages conséquents susceptibles d’être dues à M Knoche en cas de départ ou de changement de fonction. Bref un beau parachute doré !
Il dit vouloir être très attentif aux questions de sûreté nucléaire. Il s’apprête à lâcher à des investisseurs français et/ou étrangers des participations financières, parle de possible mise en bourse de cette nouvelle filiale crée par le rachat de NP par EDF et crée aussi les conditions pour accélérer les transferts de technologie. Participant de fait à la création d’un probable nucléaire « low cost » si cher à M Varin.
...qui n’engage que ceux qui veulent bien y croire.
Pourtant, autour de nous, nous croisons encore de « doux rêveurs » qui pensent que tout va très bien aller. Alors effectivement pour une très petite minorité il est probable que cela aille bien, surement d’ailleurs pour les responsables de la situation d’aujourd’hui. Ceux qui ne juraient que par Areva et fustigeaient celles et ceux qui émettaient des doutes sur le groupe et qui déjà retournent leur veste et nous expliquent que l’herbe sera plus verte ailleurs. Mais pour la plus grande masse, c’est-à-dire nous tous, cela ne va pas être la même histoire et des réveils risquent d’être bien difficiles...
NON, si le projet devait être mené à son terme nous n’aurons surement pas le statut de salariés d’EDF. (Savez-vous d’ailleurs qu’à peine 1 salarié sur 3 travaillant dans une centrale à ce statut ?)
NON, si le projet devait être mené à son terme nous n’aurons aucune garantie. A la CGT nous pensons que ce plan de suppression d’emplois et de remise en cause de nos acquis n’est que la « 1ère lame », Areva étant chargé de « faire le ménage » avant la cession de NP à EDF et de « rassurer » les investisseurs qu’ils soient français, chinois ou autres. Mais nous pensons qu’il y aura la « 2ème lame ». Car malheureusement dans les ventes il y a toujours de la casse. Si vous ne nous croyez pas allez demander à nos anciens collègues de T&D par exemple. Alstom T&D a été cassé par Areva au moment de son rachat à Alstom. Areva T&D a à nouveau été cassé par Schneider Electric et Astom lors de son rachat à Areva. Résultat des opérations : 3 sites fermés, 2 autres en cours, des ventes par appartement d’activités complètes et l’affaiblissement jusqu’à presque leur disparition des capacités industrielles.
NON, les décisions annoncées ne règlent en rien, ni les problèmes propres à NP, ni encore moins ceux du groupe, qu’ils soient industriels ou financier.
OUI, nous risquons de perdre des compétences et des savoirs faire indispensables à la pérennité de nos activités et de notre site.
OUI, nos conditions de travail vont considérablement se dégrader. Accentuant un mal vivre, des risques d’accidents et des risques pour la sureté.
OUI, la direction locale a dans ses cartons, tout prêt, un projet de flexibilité et de modulation des horaires qu’elle sortira quand elle en aura le feu vert de la direction générale.
Ne nous laissons pas faire !
Mais il n’y a pas de fatalité à ce que cela arrive. Rien n’est sur pour peu que nous, salariés, prenions conscience de ce que nous pouvons réaliser et du poids que nous avons. Les lignes peuvent bouger ! N’écoutez pas ceux qui vous disent que le modèle intégré fonctionne mal. S’il y a eu des ratés ce n’est pas parce que c’est un mauvais choix c’est par la faute de décisions qui ont privilégiés l’intérêt de quelques uns aux détriments de celui du pays , et du plus grand nombre.
N’écoutez pas ceux qui vous disent qu’Areva ne vaut plus rien, que les salariés de ce groupe ne sauraient pas ou plus travailler. Si tel était le cas ces rapaces libéraux et capitalistes n’attendraient pas avec autant d’impatience le moment de pouvoir en récupérer un bout comme un chasseur sa proie.
Refusez les sacrifices que l’on veut vous imposer ! Indignez-vous face aux injustices auxquelles nous sommes confrontées !
L’impérieuse nécessité de poursuivre l’action.
Le succès de la journée du 02/06 est indéniable. La CGT est plus que favorable à la poursuite de l’action dans un cadre syndical le plus large et unitaire possible. Cependant nous pensons qu’il va falloir que certaines organisations clarifient leurs positions politiques sur le sujet. Nous nous en expliquerons avec elles. D’autre part on ne peut plus décider des modalités des journées d’actions la veille de celles-ci alors que, par exemple celle du 2 juin était connue depuis plus de 10 jours.
Sur ce point les syndicats CGT de St Marcel, Chalon et du Creusot réfléchissent à une action regroupant les salariés des 3 établissements d’ici fin juin début juillet. Entre temps d’autres initiatives seront prises.
La responsabilité de la CGT : donner des perspectives.
Comme nous l’avons toujours dit la CGT est un outil à disposition des salariés. La CGT a aussi des responsabilités. Notamment celles de donner des perspectives au monde du travail et être force de propositions.
Le 11 juin la CGT a tenu au Creusot les assises de la filière nucléaire bourguignonne.
Vous trouverez d’ici le 15 juin un aperçu de ces assises dans nos panneaux syndicaux. Vous trouverez également dans ces mêmes panneaux une déclaration de notre syndicat sur la venue de Pierre Laurent responsable du PCF devant et dans notre entreprise le 5 juin dernier.
A noter aussi que le 23 juin à Paris la CGT va organiser les assises nationales de la filière nucléaire qui vont rassembler plus de 200 militants.