Chalon sur Saône

Chalon-sur-Saône : Expositions d'été à découvrir au Musée N.Niépce

Chalon-sur-Saône : Expositions d'été à découvrir au Musée N.Niépce

Vendredi dernier, une visite de presse était organisée au Musée N.Niépce en présence de François Cheval, Directeur du Musée et de Magdalena Vukovic, Commissaire de l’exposition Rudolf Koppitz. L’occasion d’y croiser quelques consœurs et confrères dans une ambiance certes détendue mais néanmoins des plus studieuses.

Comme toujours, c’est avec un peu d’avance que je suis arrivée, comme toujours dans pareil cas, je me suis mise à douter : est-ce la bonne heure ? Le bon jour ? Quand tout le monde est enfin là, la visite commence sous la houlette de François Cheval. Passionné – passionnant, personne ne perd une miette de ce discours ponctué d’anecdotes parfois insolites. L’attention de chacun est alors à son paroxysme.

La visite commence par l’exposition «  Blanc et Demilly, le nouveau monde », un Studio lyonnais très prolifique dont l’activité commerciale traditionnelle mais aussi la pratique artistique et inventive se sont étendues sur 38 années. En 1962, à la fermeture du Studio, toutes les photographies ont fini à la décharge. C’est la fille de Demilly qui a entrepris un long travail, allant de vides greniers en brocantes, pour reconstituer un fonds dont les clichés dégagent une étonnante poétique. Tout nous pousse, d’ailleurs, à aller au-delà de ce que l’on voit. La magie opère…

Avant de découvrir la photographie de Rudolf Koppitz qui magnifie le corps en mouvement m’assure-t-on, petit détour par l’exposition « Tous Azimuts » où il est question de rappeler ce qu’est la politique d’acquisition du Musée N.Niépce. Chaque année, c’est une moyenne de 25 000 pièces (dons et achats) qui viennent compléter les collections du Musée. Des ferrotypes américains de la fin du XIXème siècle aux autochromes publicitaires des années 20 / 30, en passant les pictorialistes mais aussi la photographie de propagande dont les institutions française refusent, bien souvent, de parler, « Tous Azimuts » vous propose de découvrir également quelques photographies d'artistes en résidence. A voir absolument…

La visite se poursuit donc avec l’exposition « Rudolf Koppitz [1884-1936] » et c’est au tour de Magdalena Vukovic du Photoinstitut Bonartes de Vienne de prendre la parole… en anglais. Stupeur et effroi parmi l’assistance puis l’atmosphère se détend lorsque nous constatons que nous avons encore de beaux restes de notre anglais scolaire (c’est à peine ironique) ; compréhension sans doute facilitée par la lecture récente (et en français) du dossier de presse consacré à cette principale figure du pictorialisme viennois. Son goût pour, la nature, la campagne et son authenticité paysanne, le corps façonné par l’exercice physique, régit les grands thèmes de son travail artistique et esthétique qui sera récupéré par le pouvoir austro-fasciste et le régime nazi.

Plus tard dans la soirée lorsque je cherchais Magdalena Vukovic pour la remercier, le « Thank you for this morning » que je lui adressai, certes impeccablement prononcé, m’arracha 3 litres de sueur tant mon anglais est approximatif. Je m’en retournais la chemise trempée et les joues rougies mais néanmoins satisfaite.

Les expositions « Blanc et Demilly, le nouveau monde » et « Rudolf Koppitz [1884-1936] » sont visibles jusqu’au 20 septembre, tandis que l’exposition « Tous Azimuts » joue les prolongations jusqu’au 3 janvier 2016.