Givry

Les Musicaves sur le sentier de la félicité en brandissant le calumet de la paix

Les Musicaves sur le sentier de la félicité en brandissant le calumet de la paix

Elles sont sur le point de repartir de plus belle, les Musicaves, ce n’est plus qu’une question de jours. Du mercredi 24 au dimanche 28 juillet, la magie engendrée par le melting-pot musical des orfèvres en la matière, va opérer comme à l’accoutumée, laissant pantoises les foules enclines aux voyages intérieurs. Il n’y a, tout bien considéré, aucune raison pour que cette 18ème édition ne soit pas de la même veine que ses devancières. Qui vivra verra !

Dans les clous pour les réservations

Fondateur et directeur artistique du grand raout givrotin, Philippe Perrousset se sent pousser des ailes à mesure que l’écart de l’échéance le séparant de l’événement majeur –dans les deux sens du  terme à présent- s’amenuise. « Je suis dans l’excitation positive habituelle, on est frais comme des gardons ! Nous avons un super état d’esprit, nous prions pour que la météo soit clémente, c’est la seule inquiétude! On a élargi le nombre de bénévoles, il y a un réservoir d’une bonne cinquantaine de personnes, avec des renforts sérieux nourris au bon grain du bénévolat. Nous allons évoluer avec la même équipe de techniciens sous la houlette de Jean-Marc Bonnot. Et puis il y a beaucoup de nouveautés.» Manifestement une fois de plus le capital enthousiasme ne s’est pas affadi, les rouages sont huilés, et prêts à fonctionner à plein régime. « A ce jour la frontière des 4000 réservations a été dépassée, c’est très bien. On est toujours à peu près à ce stade à quelques jours du début, et on attaque à 4500-4800, sur un total de 5.500 possibles (en règle générale légèrement plus de 20% du public sont extérieurs à la Bourgogne, constat simplement effectué sur les pré-ventes). Les jauges sont modulables, il y aura deux soirées avec 1500 personnes en comptant le staff, les musiciens, etc. Pour le samedi on approche des 1000, il faut se précipiter, car l’an dernier pour Les Tambours du Bronx c’était à guichets fermés. Concernant le vendredi on en est à 800 (les gens viennent de très loin). Il y a plein de nouvelles adresses, notamment  enfin des Côtes-d’Oriens, c’est dû je pense au contenu du vendredi. »

Un manque à gagner qu’il faut combler

S’agissant des places à pourvoir, ça commence à bouchonner pour certains spectacles, voire même à carrément être saturé. Ainsi, le tempo 8 –le Quatuor Appassionata- du dimanche matin est d’ores et déjà rempli. Au Domaine besson, les réservations des tempos 1 et 2 sont suspendues (jauge limitée à 500 à cause d’une éventuelle pluie), mais une liste d’attente a été ouverte avec chèque de caution. Priorité sera donnée à ces réservistes si besoin. Pour le concert de musique classique (François-Frédéric Guy) du vendredi à 19h, comme d’ailleurs celui du samedi à 17h (« C’est beau l’amour ! »), il reste dans les deux cas environ 80 places. Autres temps, autres mœurs. « Avant, on avait du mal à faire comprendre que c’était un festival autre que classique. Maintenant, c’est plutôt le contraire », s’en amuse Philippe. Alors que des rendez-vous similaires connaissent  les affres des coups d’arrêt, ou à tout le moins se trouvent dans l’obligation d’amoindrir leur retentissement culturel du fait de subsides accordés quantitativement en baisse, Les Musicaves (leur budget est de 170.000 euros) ont certes été touchées, mais pas coulées. « On a un fort taux d’autofinancement, mais comme beaucoup nous sommes impactés. Ca représente quand même 10.000 euros de moins, ces aides tant de fonds publics (diminution de 1500 euros de la région, en deux ans perte de 1000 euros de la commune de Givry, etc.) que provenant du sponsoring. Certains sponsors nous ont avertis bien en amont. On a réagi, on a un peu anticipé, on cherche des solutions. Le binôme Guillaume Le Bras-Jean-Marc Joblot est en quête de sponsoring. On a ajouté 3 euros pour le tarif unique du tempo 7 du samedi, qui est passé de 15 à 18 euros, et on a appliqué le même système pour le vendredi. » Le grand ordonnateur n’est pas peu fier de la spécificité de son bébé. «Il y a 0 frais de fonctionnement à l’année, ça n’existe pas ailleurs ! Nous avons des partenaires de proximité. Je voudrais citer le Grand Chalon, qui nous apporte un soutien pérenne, c’est rassurant pour nous. Ils essaient de nous trouver des pistes de partenariat privé. D’autre part nous nous sommes mis à l’écologie, avec Eco cup (des verres en plastique réutilisables), et avons investi avec les verres I.N.A.O., ce qui représente un coût total de 7.000 euros. »

Du renouvellement

Abordons maintenant les dernières trouvailles. « Nous avons arrêté le menu charolais, qui durait depuis quinze ans. Un événement très open se déroulera le dimanche : la paulée des Musicaves. Après le concert du tempo 8 et la dégustation de vins de Givry (à l’issue des tempos 1, 2 et 3, également)  l’église de Poncey, il y aura un pique-nique à partir de 13h, que l’on soit venu ou non aux Musicaves ! Il faut signaler une grosse nouveauté : on a boosté le versant bacchique. Autre chose nouvelle : le kioskavin (, ce sera la vitrine de l’appellation. Les viticulteurs vendront leurs vins avec trois tarifs. Si La promenade du verre à pied n’accepte plus aucun adepte (185 personnes ont été admises, 150, recalées, c’est clos depuis le 10 mai), elle offrira aux heureux élus un parcours novateur qui transitera par le Cellier aux moines. En revanche, une autre innovation verra le jour, appelée « 1 vin, 1 vigneron, 1 terroir ». « On part avec un œnologue, et on va jusque sur la parcelle du viticulteur. Là-bas on discute, et on déguste, le tout pour 5 euros, le jeudi à 18h30 et le vendredi à 17h30 (quelques places sont vacantes pour le jeudi) », indique le directeur artistique. Hormis ces réjouissantes considérations, notons « Le fruit est dans le verre » (vendredi à 17h, samedi à 11h), où l’on apprendra à « Robe Grenat (2, place de l’église) à se délecter de cinq vins de la Côte chalonnaise, ceci sous la conduite du spécialiste maison.

Dorénavant ce sera « Terroir sans frontières »

En ce qui concerne la planification, Philippe Perrousset n’a pas varié d’un iota. « On est sur les mêmes recettes que d’habitude. Mes choix, mes envies sont respectés, ce sont les musiques et les musiciens que j’aime bien. J’écoute des choses très antinomiques. C’est une programmation tous azimuts, avec des choses nature ou relevées à la sauce rock, électro avec les Coréens. C’est une big découverte. » A chaque endroit, son particularisme. « Chez Besson ce sont des jauges plus réduites avec une écoute, de 400 à 600 spectateurs selon le style. Au Domaine Thénard c’est généralement plus musclé. Il y  a une étude sociologique à faire par rapport au public aux multiples visages qui fréquente les Musicaves. Des contrastes étonnants ont été relevés. Avant, je disais « Festival sans frontières », maintenant j’annonce « Terroir sans frontières ». Avec une signature authentique des artistes qui se produisent, sont engagés dans leur démarche artistique, et autres. A l’image de ce petit bijou formé par la guitare électrique de Serge Teyssot-Gay, qui a fait les grandes heures de Noir Désir, et par le oud du musicien syrien Khaled Al Jaramani (au chant également). »

 

Renseignements/Réservations :

www.lesmusicaves.fr

                                                                                               Michel Poiriault