Opinion de gauche

Jérôme Durain satisfait du rejet de la version régressive de la droite sénatoriale

Cet après-midi, le Sénat a rejeté la proposition de loi créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie. Suite à de vifs débats entre la partie la plus conservatrice de la droite et la gauche, désireuse d’introduire un nouveau droit à mourir dans la dignité, la proposition a essuyé un large refus tant la dénaturation du texte initial était importante.

La semaine dernière, les débats sur la proposition avaient mené, sous l’impulsion de la droite majoritaire, à limiter les dispositions emblématiques du texte au point d’en faire une proposition de recul par rapport à la loi Kouchner de 1998. Le droit à une « sédation profonde et continue » était devenu intermittent, le caractère contraignant des directives anticipées était limité, tout cela contre l’avis des malades connaissant une fin de vie insupportable et souhaitant mettre un terme à leurs souffrances par consentement libre et éclairé. C’est également contre l’avis de 70% des français qui souhaitent, comme le texte émis par la commission le proposait, une avancée ambitieuse sur le sujet.

Il faut rappeler qu’il n’est en aucun cas question d’euthanasie, mais d’un droit à l’endormissement pour accompagner les malades dans le douloureux chemin jusqu’au décès. Il s’agit d’un nouveau droit à mourir dans la dignité, demandé par une personne condamnée et clairvoyante. 

Ainsi, avec le groupe socialiste, et une grande majorité de sénateurs de toutes sensibilités, j’ai choisi de voter contre l’intégralité du texte de loi. Il revient désormais à l’Assemblée Nationale la charge de redonner du sens à un texte symbole de modernité, correspondant aux revendications d’une majorité de nos concitoyens.