Givry

Le tango de Batacazo a fait tanguer et chavirer les cœurs en mal de sensations fortes

Le tango de Batacazo a fait tanguer et chavirer les cœurs en mal de sensations fortes

Une sérieuse portion de l’essence de l’âme des villes de Buenos Aires et Rosario en Argentine, de Montevideo en Uruguay, a été transposée comme par magie mercredi soir au Domaine Besson de Givry. Par magie ? Pas vraiment…Convié à ouvrir le bal des Musicaves 2015, le groupe Batacazo a fait du tango son passeur d’émotions, et promu cette danse sociale à nulle autre pareille.

Un couple de danseurs-illustrateurs aux avant-postes

De la musique savamment dosée, des chansons éloquentes de par l’unité du style qui s’en dégageait, de la danse révélatrice (tango, milonga, candombe, valse), le triptyque avait la tête sur les épaules, et l’esprit dirigé vers certaines contrées d’Amérique du sud. Avec Gaspar Pocai au bandonéon et au chant, Sergio Saraniche à la guitare, Xavier Gainche au piano, Chloé Bousquet au violon, et Aurélien Deléron à la contrebasse, le cinq majeur a permis à ses notes moult envolées majestueuses pour que des tangos des années 30-40, ou alors plus contemporains via en particulier des compositions, reflètent toute la gamme que cette dualité homme-femme autorise au cœur de l’action. Justement, elle l’a été, personnifiée par Gustavo Gomez et Leslie Hassid, vitrine de cet art de vivre. A de nombreuses reprises le duo a fait sienne la pseudo-fusion des corps par l’entremise des étreintes sensuelles, n’ayant de cesse de prioriser l’aspect charnel à fleur de peau. Dans ce jeu permanent de la séduction où les arabesques dessinées, parfois rageusement, traduisent une fierté ombrageuse, et où les rythmes virevoltants aux accents trépidants sont autant d’équations à plusieurs inconnues…Protéiforme, la noblesse du tango aura ondulé au gré des flots musicaux ne laissant ni vainqueur ni vaincu, si ce n’est le public. On s’y serait cru à force de suivre le mouvement…D’ailleurs, invités à se lever de leur siège pour créer en dansant un climat passionnel, bon nombre de spectateurs ont lors du rappel fait ni une ni deux, et incité leurs jambes et leurs bras à crier victoire…

 

Photos de Maria-Corinne Deliry                                                    Michel Poiriault