Chalon sur Saône

Les dérives de Gilles Platret - maire de Chalon sur Saône pointées du doigt par la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l'Homme

Les dérives de Gilles Platret - maire de Chalon sur Saône pointées du doigt par la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l'Homme

C'est un fascicule réalisé par la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l'Homme qui pointe la gestion municipale de Gilles Platret, depuis son élection à la tête de la ville de Chalon depuis maintenant 15 mois. Et pour le moins que l'on puisse dire, ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère. Explications.

Ils sont déjà à l'origine de la bataille... remportée... contre la ville de Chalon sur Saône pilotée par Gilles Platret au sujet du fameux arrêté anti-mendicité. Rappelez-vous c'était le 25 mai de l'année dernière ! Gilles Platret prenait un arrêté interdisant "l'occupation abusive et prolongée des rues du centre ville". Un arrêté que la section chalonnaise de la Ligue des Droits de l'Homme qualifie d'"opération de communication politique". C'est donc la justice qui  a tranché en faveur de la LDH de Chalon sur Saône. Par ordonnance, le tribunal administratif de Dijon suspendait l'exécution considérant que "cet arrêté portait atteinte à la dignité humaine".

Pour la LDH, les choses à Chalon ont pris de "drôles de tournures avec le choix de la repression plutôt que celui de la prévention" déplore Francine Chopard. La LDH en profite d'ailleurs pour rappeler au maire de Chalon sur Saône "ses missions" lui demandant à demi-mot de ne pas empiéter "sur les missions régaliennes de l'Etat"

Vidéo-surveillance à contre-temps, armement de la police municipale après les attentats du 11 janvier... sont autant de points qui laissent perplexe la LDH, accusant Gilles Platret "de méconnaître son rôle de maire qui est celui de prévenir la délinquance et non de réprimer, action qui reste du seul domaine de compétence de l'Etat". Sur l'armement de la police municipale, la LDH dénonce "le flou". "On ne sait rien des tests psychologiques pour les agents municipaux appelés à détenir des armes ni de la formation au maniement".

Même dénonciation au sujet du Conseil des Droits et Devoirs des familles instauré après l'incident à la bibliothèque municipale des Près Saint Jean. Pour s'en convaincre, les membres de la LDH rappelle à l'élu "que la principale disposition de la loi initiale, le contrat de responsabilité parentale a été supprimé fin janvier 2013", précise également Nicolas Besseyre, Président de la section chalonnaise. 

La LDH dénonce les rapprochements de Gilles Platret avec une certaine droite un peu trop extrême.

Les membres de la section chalonnaise de la LDH en ont profité pour rappeler la campagne électorale menée par Gilles Platret, une campagne menée comme toujours à Chalon sur Saône depuis Dominique Perben, au centre droit. Dans le collimateur de la LDH, "la politique très stigmatisante à l'égard de certaines populations à Chalon sur Saône" avec bien évidemment en tête la suppression du menu de subsitution dans les cantines scolaires. Ils dénoncent cette "stratégie de communication reposant sur des coups médiatiques, opérés avec régularité, le tout pour maintenir la visibilité médiatique de Gilles Platret au niveau national et accessoirement au niveau local". La LDH s'est employée à noter le vocabulaire utilisé par le maire mais également ses actes, et pour eux le doute n 'est plus permis. Le recrutement de l'ancien directeur de campagne de Thierry  Mariani en qualité de directeur de cabinet ou  la participation à des célébrations comme celle du 26 mars "symbole des nostalgiques de l'Algérie Française" sont pour eux des preuves incontournables d'un glissement qu'ils jugent "inquiétant".

La LDH appelle de ses voeux un "changement de cap des politiques municipales menées à Chalon. Il est encore temps de se raviser, de concevoir et d'appliquer une autre politique. Une politique de prévention reposant sur des moyens financiers et humains décuplés, à destination de toutes ces structures qui ont déjà prouvé leur efficacité en matière de résorption de la violence". Une violence que la LDH de Chalon a tenu à relativiser en rappelant que jamais depuis 2005, la violence n'avait été aussi faible à Chalon sur Saône, citant les sources policières officielles. 

En attendant, comme un symbole fort, le 22 septembre prochain, c'est la présidente national de la Ligue des Droits de l'Homme qui tiendra une réunion publique. Le feuillet sera distribué dans les semaines qui viennent aux Chalonnais.

Laurent Guillaumé