Bourgogne

Entre bilan et campagne des régionales au Conseil Régional de Bourgogne

Entre bilan et campagne des régionales au Conseil Régional de Bourgogne

François Patriat, en soulignant le désendettement de la région Bourgogne a expliqué pourquoi, selon lui, la Préfecture de Région et le siège de la nouvelle région Bourgogne - Franche-Comté, doivent être à Dijon. Alors que se profilent les élections, le Front National a frappé fort et l'opposition a fait entendre ses différences. François Patriat a demandé à Christian Launay : «Où est votre charité chrétienne». Philippe Hervieu, pour EELV, a dit son admiration pour l'encyclique du Pape !

Une majorité, à dominante socialiste, qui défend son bilan et ses comptes. Une opposition qui essaye de trouver les failles. Un Front National offensif comme jamais, des Verts qui restent Verts… La première journée de la session du Conseil Régional, ce lundi, à Dijon, avait un vrai parfum de campagne. Etant entendu que chaque camp prépare ses listes pour le scrutin de la fin de l'automne qui concernera les électrices et électeurs de Bourgogne et de Franche-Comté.
En ce sens, François Patriat, «Fanfan» pour ses amis, s'est évertué à montrer et mettre en perspective les atouts de la Bourgogne, en soulignant sur «ses bons chiffres». 

François Patriat 
«C’est forcément avec un peu d’émotion que j’ouvre cette session, notamment dédiée à l’adoption du dernier compte administratif que j’aurai à vous soumettre en qualité de président de la région Bourgogne. 
J’ai en effet annoncé le 1er juin dernier que je ne briguerai pas un troisième mandat de président de région. 
Chacun sait que cela n’a pas été une décision facile à prendre entre la passion qui m’anime depuis toujours pour notre région et la raison qui commande de préparer l’avenir, en passant le relais avec la conviction du devoir accompli.
François Mitterrand disait qu’ « il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l’avenir ».
C’est donc en qualité de sénateur que je défendrai ardemment, à compter de 2016, les intérêts de la Bourgogne Franche-Comté.
Mais nous n’en sommes pas là, et j’entends me mobiliser plus que jamais durant ces six derniers mois. Mon engagement sera total pour finaliser l’ensemble de mes engagements afin de transmettre à la grande région une situation financière saine, des stratégies de politiques publiques claires et partagées et des dispositifs d’intervention efficaces, qui apparaitront au futur exécutif comme, d’évidence, devant être reconduits et élargis à la grande région.
Une situation financière saine 
Le compte administratif pour l’exercice 2014 décrit avec netteté le bilan financier de cette double mandature.
Même si je suis en accord avec Henry Ford pour constater qu’ « il manque au bilan d’une entreprise l’essentiel : sa notoriété et ses hommes », je vais tout de même dire la vérité implacable des chiffres du compte administratif.
Premièrement, la Bourgogne s’est désendettée durant les deux derniers exercices 2013 et 2014, conformément aux préconisations du CESER, dont je vous invite à lire l’avis expert et documenté sur le compte administratif.
J’aimerais connaître le nombre de présidents d’exécutif ayant piloté leurs finances pour reconstituer les marges financières de leurs successeurs ? 
La ratio légal qui rapporte la dette aux recettes de fonctionnement indique un taux d’endettement de 79% en Bourgogne, contre 103% pour la moyenne des régions, 122% pour l’Alsace notamment.
Deuxièmement, la Bourgogne dispose d’un taux d’épargne de 21,5% des recettes de fonctionnement, supérieur à celui de la moyenne des régions (21,1%).
Ce ratio signifie que la région réinjecte 21,5% de ce qu’elle économise en fonctionnement pour investir. 
Combien d’élus ont décidé d’assumer l’impopularité des baisses de dépenses de fonctionnement durant leur dernier mandat pour préparer l’avenir ?
La région Bourgogne, du fait de son action vigoureuse sur les dépenses de fonctionnement, a pu maintenir son effort d’investissement pour soutenir les équipements publics d’avenir.
Cette politique financière a ainsi permis de mobiliser 348 millions d’euros pour la part régionale des investissements du contrat de plan signé le 24 avril dernier.
Elle a aussi permis la mise en place d’un plan d’accélération de l’investissement, le 20 octobre 2014, pour soutenir les carnets de commande des entreprises bourguignonnes du bâtiment et des travaux publics.
Je vous présenterai en fin de matinée le premier bilan de ce plan d’accélération comme je m’y étais engagé : ce que nous avons dit, nous l’avons fait, et nous passerons 26 millions d’euros de marchés supplémentaires en 2015 pour les lycées de Bourgogne. 
Des stratégies claires et partagées
La région s’est fortement mobilisée au cours de ces dernières années pour rassembler ses financements, ceux de l’Europe et du contrat de plan, autour de stratégies cohérentes.
La formation et l’emploi, le développement économique, la transition écologique, l’aménagement du territoire reposent, aujourd’hui, sur des stratégies claires et partagées.
Je soumettrai demain à l’assemblée régionale l’adoption du schéma régional de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, qui constituera le socle stratégique des trois sources de financement que je viens de citer autour de priorités ciblées, efficaces pour notre territoire, et mises en cohérence avec les autres acteurs. Ce schéma est le seul en France à avoir été pensé, dès l’origine, par les deux régions à fusionner en 2016. Ce sera donc une stratégie Bourgogne Franche-Comté qui vous sera soumise.
Demain matin, je vous proposerai également l’adoption de 8 conventions régionales de cohésion sociale et urbaine qui marquent l’engagement de la région pour l’ensemble de ses territoires, en cohérence avec le schéma régional d’aménagement du territoire (SRADDT). Le point fort de ces contrats, c’est leur articulation avec les contrats de ville et la concentration des ressources publiques autour d’objectifs partagés et parfaitement lisibles pour les bénéficiaires. 
A l’occasion de la session d’affectation de cet après-midi, vous constaterez aussi la capacité qu’ont eue les quatre départements bourguignons et la région à coordonner leurs actions pour l’aménagement numérique du territoire. La région accompagnera financièrement les quatre départements à hauteur de 70 millions d’euros pour le déploiement des infrastructures haut débit en zone rurale. L’offre régionale de service wimax sera poursuivie en 2016 afin d’accompagner la montée en puissance des réseaux départementaux, permettant d’assurer une offre de transition, indispensable notamment pour les entreprises. Je tiens ici à souligner l’intelligence collective qui a présidé à cette coordination avec les départements.
Dernières illustrations de l’achèvement de la cohérence stratégique de l’action régionale : une communication vous sera faite à l’occasion de cette session sur le plan de développement rural (PDR) soumis à la commission européenne pour la mise en place du FEADER, pour 553 M€ au bénéfice des agriculteurs et des acteurs du monde rural pour 2015-2020. 
Nous adopterons aussi demain les contrats de plan Rhône et Loire, qui parachèvent le contrat de plan.
Des dispositifs de politiques publiques efficaces 
Comme vous le savez, les deux régions Bourgogne et Franche-Comté seront les mieux  préparées à la fusion parce que nous avons su anticiper la réforme et lancer sa préparation dès 2014.Nous avons présenté à l’occasion de la commission mixte du 17 juin, réunissant les représentants de l’ensemble des sensibilités politiques des deux régions, un premier état des lieux des politiques publiques, que nous complèterons à la rentrée. J’en retiens que la Bourgogne a su concilier à la fois sérieux budgétaire et capacité d’intervention en faveur des territoires.  La Bourgogne a développé des politiques efficaces pour les territoires ruraux, la rénovation urbaine, la cohésion sociale, la culture et le sport. Ces politiques sont le reflet de mon engagement politique pour une région présente, pour une région qui compte, pour une région des solidarités.
Les principaux dispositifs de politique publique régionale en Bourgogne se retrouvent en fil rouge des 371 rapports d’affectation qui vous seront soumis cet après-midi, pour un montant de 85 millions d’euros. Vous y trouverez la mise en œuvre des contrats de cohésion sociale et de l’aménagement numérique des territoires ruraux que j’ai déjà évoqués, vous y retrouverez aussi des actions efficaces et concrètes pour l’emploi, la formation, la culture et le sport. 
Nous voterons aujourd’hui le renouvellement du contrat d’appui à la performance et à l’évolution des compétences (CAPéCO) en faveur de la filière plasturgie, pour la période 2015-2017. Ces CAPéCO, qui permettent, dans un seul contrat, d’apporter aux filières économiques l’appui de la région en matière de structuration, de compétitivité et de formation, sont le symbole des dispositifs intelligents et efficaces qui devront être repris par la grande région. Le CAPéCO plasturgie a mobilisé 68 entreprises de la filière, qui ont bénéficié de 1,7 million d’euros de crédits régionaux au cours des cinq années passées. La filière a ainsi pu créer le cluster Plasti’Nano Bourgogne en association avec l’université et développer 72 projets innovants. 
Au cours de cette session, la région approfondira encore son effort incessant en faveur de l’apprentissage en adaptant ses formations au plan national de relance de l’apprentissage dans la fonction publique. Dès la rentrée 2015, en Bourgogne, ce sont 80 jeunes supplémentaires qui bénéficieront d’une voie d’insertion.
Au cours du budget supplémentaire, nous voterons aussi les crédits nécessaires à la mise en place du compte personnel de formation. La loi du 5 mars 2014 fait de la formation un droit attaché à la personne tout au long de la vie. Le compte formation, qui bénéficie aux demandeurs d’emploi est financé par un fonds paritaire national et la région prendra à sa charge la rémunération des stagiaires.
Cette session, c’est aussi la culture et le sport, que j’ai placés au cœur de mon action durant 12 ans. Nous voterons aujourd’hui plus de 500 000 € pour soutenir la création et la diffusion musicale au travers de festivals comme Chalon dans la rue, D’Jazz Nevers festival ou le festival international d’art baroque à Beaune. Pour le sport, nous voterons un soutien aux équipements sportifs, notamment à Mâcon et pour achever la dernière tranche des travaux de la tribune du parc municipal des sports Gaston Gérard à Dijon. La première tranche de travaux avait été financée à parts égales par le Grand Dijon, le département de Côte-d’Or et la région. Il s’agit désormais d’achever les travaux, comme s’y étaient engagées ces trois collectivités.
J’ai débuté ce propos introductif avec François Mitterrand, je l’achève avec lui, qui disait : « Être d’accord avec soi-même, je ne connais pas meilleur bulletin de santé !».
Le bulletin de santé de notre collectivité est bon car elle a construit son action dans la cohérence, la durée et le courage.
Cette cohérence devra se retrouver au cœur de la future région Bourgogne Franche-Comté, et j’y veillerai.
La cohérence trouvera d’abord à s’exprimer dans le choix de la future capitale régionale, c'est-à-dire dans le choix de son chef-lieu – siège de la préfecture de région – et de son hôtel de région – siège du futur conseil régional.
Je vous inviterai demain matin à rendre un avis sur le projet de décret du premier ministre proposant que la préfecture se situe à Dijon ; les élus de la future assemblée auront à décider de la localisation de l’hôtel de région au premier semestre 2016.
Pour moi, la cohérence et l’efficacité commandent que les deux sièges soient localisés au même endroit.
Comment imaginer une capitale coupée en deux ? À moins de se résoudre au modèle lorrain opposant Metz et Nancy et qui est un frein au développement de cette région.
La région Bourgogne Franche-Comté sera une petite région parmi les grandes et n’aura pas les moyens de se diluer dans des querelles de chapelles»
 

Emmanuelle Coint
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«Quand on jugeait sévèrement Monsieur Lagrange votre politique économique, on avait sans doute trop tort.
Pour le Wi Max, peu de personnes sont concernées malgré les millions mis sur la table.  Concernant des plans de coordination avec les départements, que penser des 40 millions mis sur la table, alors que la couverture d'un département c'est 200 millions.
Sur le dossier de la fusion, vous n'osez pas avancer au nom de la paix sociale.
Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire. Ne pas reconnaitre ses erreurs, c'est une faute. Vos vice-présidents rêvent tous d'être réélus. Les électeurs trancheront».

Christian Launay
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«Vous dressez un bilan positif, vous oublier de dire que la dette est passée de 100 à 500 millions d'euros. 
L'augmentation du chômage en Bourgogne, c'est une tragédie sociale.
A quoi sert l'impôt en Bourgogne ? Près de 120.000 euros vont être affectés à des actions internationales, avec l'accord de tous, sauf de notre groupe. Former des formateurs à Kaboul. Un projet infirmier au Burkina Fasso, une amélioration des conditions de vie au Cameroun, participation à la chirurgie esthétique à Wagadoudou. 
On voyage beaucoup en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest. C'est une obsession pour nos anciennes colonies, à l'exception de l'Indochine. 
La solidarité c'est de compétence de l'Etat.
On voyage aussi beaucoup en Afrique du Sud où 139 fermiers blancs ont assassinés l'an dernier.
Pourquoi vouloir s'occuper de la terre entière, alors qu'ici certains vivent dans la misère.
Il nous est demandé des subventions à une cinquantaine d'association pour un montant de 440.000 euros. L'une a retenu notre attention. 115.000 euros pour l'association des Régions de France.
Le numéro d'avril de cette association présente la menace Front National. Vous ne manquez pas d'air. La menace c'est le Front National, quand le chômage progresse ? Continuez à pressurer les PME. On attendra en 2017 les 200.000 chômeurs en Bourgogne. Vous êtes leur malheur. Vous avez créé les conditions d'une guerre, la plus terrible, civile. Combien de militants radicaux en Bourgogne. Vous vous efforcez de faire croire que vous contrôlez la situation. 
Le coût de l'immigration en Bourgogne, c'est par an entre 180 et 200 millions par an. Notre peuple est démoralisé à tous les sens du terme».

Philippe Hervieu
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«Le GIEC nous dit qu'on peut rester dans l'espoir, d'une augmentation de pas plus de deux degrés, à condition de réussir la conférence de Paris. En 2050 on aura la température de Séville. Les banques, comme le Crédit Mutuel ou la BNP financent les centrales à charbon qui produisent des gaz à effets de serre.
Je veux aussi rendre hommage à l'encyclique du Pape. Il résume ce que nous disons depuis longtemps».

François Patriat
«Monsieur Launay oui le danger c'est vous. Avec vos fausses promesses, vos fausses illusions. Pour moi mon prochain ce sont les gens qui meurent dans les bateaux, en Syrie. Elle est où votre charité chrétienne Monsieur Launay ?
Le gaspillage porte sur des sommes tellement modiques que oui j'en suis très fier. Ce sont les Bourguignons qui méjugeront pas vous».
ALAIN BOLLERY

 

Plus tard sur info-chalon.com :
Le débat sur le rapport de la
Chambre régionale des comptes

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