Saint-Marcel

A saint-Marcel, l'opposition municipale dénonce le passage au payant des NAP

Monsieur le Maire,

Vous nous présentez ce jour un rapport relatif à la « tarification des Nouvelles Activités Péri-éducatives », ou, pour le dire plus clairement, à la fin de leur gratuité.

         Nous souhaitons tout d’abord revenir sur le choix opéré l'an passé de concentrer les NAP sur l'après midi du jeudi. Ce choix, que vous aviez présenté comme expérimental lors du Conseil Municipal de juillet 2014, se trouve aujourd'hui confirmé.

         Il nous semble donc nécessaire de réaffirmer ici notre opposition à cette organisation qui, si elle répond sans doute à des objectifs de rentabilité organisationnelle et financière, est en totale contradiction avec la volonté qui sous- tendait la réforme des rythmes scolaires : garantir aux enfants des journées de travail plus adaptées à leurs rythmes et ainsi favoriser leurs apprentissages.

         Ainsi que nous l'avions exprimé l'an dernier, les ateliers péri-éducatifs concentrés sur la demi-journée du jeudi après midi interdisent de réfléchir à une autre organisation à l'intérieur de la journée de classe. 

  • On  garde le strict minimum en  reportant simplement sur le mercredi matin le volume d'heures d'enseignement du jeudi après midi.
  • On oublie que la matinée supplémentaire devait permettre, grâce à des emplois du temps repensés, de répartir plus efficacement les activités dans la semaine et d'offrir davantage de souplesse dans l'organisation et l'accompagnement des apprentissages.

        Malgré ce choix, les NAP  vous apparaissent encore d'un coût trop élevé... Abordons donc maintenant la « nouveauté » de la rentrée 2015 : la fin de la gratuité.

         Sans doute dans votre argumentaire, insisterez vous sur la modicité du coût... Peut être même entendra t'on l'argument qui veut que la gratuité déprécie le service apporté...  Mais il n'en reste pas moins que c'est, là encore, un bien mauvais coup fait aux familles les plus fragiles financièrement... (Ajoutons que si la famille a 2, voire 3 enfants scolarisés en élémentaire, cela commence à peser).

         Même si, lorsque la fin de la gratuité se conjugue avec la concentration des temps éducatif sur le jeudi après midi, peu d'échappatoires sont possibles, le risque est donc bien réel de voir les familles aux plus faibles revenus se résigner à désinscrire leurs enfants...

         Du coup, le gain attendu reste très théorique : si la fréquentation venait à diminuer du fait de la fin de la gratuité, cela réduirait mécaniquement la contribution des familles ainsi que la subvention de la CAF. Au final, on pourrait bien se retrouver avec un coût sans diminution pour la collectivité et moins d'enfants bénéficiaires !

         S'agissant des Nouvelles Activités Péri-éducatives, nous défendons l'idée que la gratuité est un principe intangible : elle est la condition nécessaire de l'accès à tous…

A tous, et donc prioritairement à ces enfants de familles à faibles revenus qui ne sont, par ailleurs, ni membre de clubs sportifs ni adhérent d'associations culturelles. Ceux pour qui l'école et ce qui s'y rattache constituent les principaux vecteurs d'ouverture au monde. Les NAP sont pour eux l'opportunité de découvrir des activités, de vivre de nouvelles relations hors du cercle familial, de se trouver en situation de réussite,...

         Renoncer à la gratuité des NAP, c'est, au contraire, considérer celles-ci comme un service optionnel, totalement détaché de  l'activité éducative,  auquel chacun pourrait choisir d'inscrire ou non ses enfants, sans que cela porte  à conséquence... Et si le « choix » de ne pas les inscrire n'a d'autres motifs que financiers, cela n'est pas bien grave...

Renoncer à la gratuité, c'est, au final, mettre les NAP sur le même plan qu'une garderie périscolaire, c'est nier leur intérêt éducatif, c'est minorer la responsabilité de la collectivité dans le devenir des futurs citoyens.

         Notre vision est tout autre : pour nous, les NAP sont clairement situées dans le temps Educatif et  elles prennent tout leur sens dans les relations qu'elles nouent avec le temps scolaire.

  • D'abord, comme nous l'avons dit précédemment, en contribuant à offrir aux enfants des journées plus harmonieuses,
  • Mais aussi, surtout, dans la recherche de complémentarité et de coopération entre les enseignants et les éducateurs, autour de la construction d'un projet éducatif partagé.

Plutôt que sur le seul volet financier, c'est sur ce projet éducatif que nous aurions aimé, Monsieur le Maire, vous entendre... Mais jusqu'à présent votre silence est assourdissant.

Pour tout cela, Monsieur le maire, nous voterons contre ce rapport.