Chalon sur Saône

Le port de Chalon sur Saône prend des accents de plus en plus ferroviaires

Le port de Chalon sur Saône prend des accents de plus en plus ferroviaires

Signe que le transport fluvial a toujours du mal à percer à Chalon sur Saône comme à Mâcon

En Saône et Loire, l'activité d'Aproport sur les zones portuaires Chalon et Mâcon prend des accents de plus en plus multi-modales au point que la dénomination spécifique de "port" est en train de perdre sa logique historique. Du côté de la Chambre de Commerce et de l'Industrie de Saône et Loire, la logique voudrait qu'on utilise aujourd'hui plus que jamais la terminologie de plate-forme multimodale. Avec un chiffre d'affaire de 5,5 millions d'euros sur l'exercice écoulé, et une évolution plutôt stagnante du fait notamment d'une saison hivernale plutôt douce et donc d'une hémorragie du stock de sel de déneigement transporté, l'activité d'Aproport a su se diversifier au fil des années, avec un changement radical de politique interne qui suit la tendance nationale. 

Le ferroviaire prend désormais toute sa place

3,1 millions de tonnes traitées, 62 000 conteneurs manutentionnés, 11 kilomètres de voies ferrées internes à Chalon sur Saône, 8 kilomètres à Mâcon.. L'objectif est fixé pour que d'ici deux ans, le ferroviaire représente 30 % du tonnage traité par  Aproport. Et ce n'est pas la tendance du moment qui viendrait infirmer la stratégie. Les ports de Chalon sur Saône et Mâcon savent qu'ils payent aujourd'hui le prix fort sur le non-choix du canal Rhin-Rhône. Une réalisation qui aurait nécessairement totalement changé la donne aujourd'hui.

Pour appuyer sa logique de conquête, Aproport s'est dôtée d'une filiale logistique - Ports Inter -  chargée de concevoir ses chaînes logistiques et pilotée par Marie-Odile Guillaumet. Et la recette marche puisque cette année Ports-Inter est à l'origine d'un chiffre d'affaire de l'ordre de 3 millions d'euros. L'approche commerciale a donc évolué avec le temps, au point de proposer des offres clés en main aux entreprises du bassin, des offres naturelles pour Aproport mais qui ne l'étaient pas forcément pour les entreprises locales. Depuis maintenant 4 ans, le site de Mâcon est agréé Réseau Férré de France et depuis le 15 décembre dernier, c'est Chalon qui a recueilli l'agrément. Deux homologations qui permettent aux agents d'Aproport de prendre en main les convois ferroviaires directement depuis la gare pour les acheminer par la suite sur le réseau privé d'Aproport pour une prise en main. 

Aproport a donc poursuivi sa mutation quant à son personnel privilégiant des recrutements liés au ferroviaire. Ainsi à Mâcon, c'est un opérateur breton qui a sollicité Ports-Inter afin de constituer une chaîne logistique lui permettant aujourd'hui de livrer quelques 12 wagons de produits frais par jour. A Chalon, c'est la ligne ferroviaire directe vers le port du Havre qui révèle tout son intérêt et c'est bien là un atout sur lequel ils entendent développer le trafic. Un trafic qui devrait passer de 13 % aujourd'hui à 30 % d'ici 2 ans, insiste Pascal Leyes, Directeur de la CCI. 

Bien évidemment ce développement du ferroviaire ne saurait occulter la part importante que représente le traitement routier chez Aproport, puisque 53 % des tonnages traités le sont par la route et 34 % par le fluvial.

Cette année, Aproport a donc investi en privilégiant le ferroviaire, et notamment par l'acquisition d'une locomotive , d'une nouvelle pelle hydraulique, d'une mini-chargeuse pour le site de Chalon et d'un nouveau stacker Terex pour Mâcon. 

Les premières observations sur 2015

Les constats 2014  sont en train de se concrétiser sur l'année en cours avec une progression du tonnage de 3 % par rapport à l'année dernière. La voie ferrée connaît une progression de + 11 % alors que la voie d'eau est à - 1% et le routier à + 3 %. Le port de Chalon connait une croissance d'activité de + 17 % (dont 26 % pour le ferroviaire), alors qu'à Mâcon, la voie d'eau et la route sont en baisse respectivement de - 18 % et - 8 %. Des nouveaux trafics sont en projet pour l'année 2015 avec notamment le trafic de plaquettes de bois à destination de l'usine de pâte à papier à Tarascon, le transport de déchets de pneus sur barge pour une cimenterie au Maghreb ou encore le transport d'éléments de charpentes métalliques. 

Laurent Guillaumé