Le Préfet de Saône et Loire se livre sur les dossiers du moment...

Préfet de Saône-et-Loire, Gilbert Payet nous a accordé une interview. Pour un vaste tour d’horizon des sujets importants.

RCEA
Les travaux du doublement de l’arrivée de la RN80 au Pont Jeanne Rose à Montchanin auront ils bien lieu à l’automne comme cela avait été annoncé ? Quel est le calendrier pour la portion Montchanin - Blanzy ?
«Les travaux préparatifs ont été engagés et sont déjà bien avancés. Le chantier débutera fin septembre début octobre pour ce qui concerne la portion entre le bas de la descente des Baudots et le rond-point du Pont Jeanne Rose. Ils se termineront en 2016. C’est également à cette période que débuteront véritablement les travaux entre Montchanin et Blanzy sur la RN 80, ainsi que la refonte du rond-point de Jeanne Rose».
Il avait été évoqué et envisagé de mettre un terre plein en béton pour sécuriser la traversée de Blanzy qui demeure dangereuse et accidentogène. Où en est-on ?
«Cela n’a pas été jugé opportun. Par contre, des travaux de sécurité viennent d’être réalisés, avec l’allongement de la bretelle d’entrée sur la RN70, pour les usagers venant de Blanzy et circulant en direction de Montchanin et de Chalon-sur-Saône».
Fabien Sudry s’était engagé à mettre en place une nouvelle signalisation pour mieux signaler  le rond-point du Pont Jeanne Rose, dans le sens Montceau - Chalon, où deux poids-lourds sont passés tout droit. Quand cela sera-t-il effectif ?
«Les enquêtes concernant les accidents de deux poids lourds au rond point du Pont Jeanne Rose ont clairement montré qu’ils étaient la conséquence d’endormissement. Pour tenter d’éviter de nouveaux accidents, tout sera traité dans le cadre des travaux de réaménagement du rond-point, avec une nouvelle signalisation, mais aussi de quoi alerter l’attention des usagers».
Quand les travaux de la sortie de l’Autoroute A6 à Chalon Sud seront-ils terminés ?
«Ils seront terminés à la fin de l’année et je l’espère, à la mi-décembre, si tout se déroule comme prévu et si on ne rencontre pas de difficultés particulières».
 

RADARS
Quand et où seront implantés de nouveaux radars ? Notamment le radar tronçon sur la voie de centre à centre entre Blanzy et Torcy ?
«Nous ne sommes pas dans une logique d’implantation de nouveaux radars, mais plutôt sur de meilleures implantations, notamment par des transferts. Par exemple, la radar tronçon situé dans le secteur de Saint-Vincent Bragny pourrait être réimplanté entre Blanzy et Torcy, sur la voie de Centre à Centre. 
Concernant les nombreuses infractions au niveau du passage à niveau de Marmagne sur la RD680, des études vont être menées et l’implantation d’un équipement du même type que celui pour le passage à niveau de Mesvres n’est pas exclue».

AGRICULTURE
Quelles mesures pour aider les éleveurs ?
«La meilleure des réponses, c’est d’avoir des prix décents. Un accord a été trouvé à l’initiative du Gouvernement qui a organisé une table ronde. Il faut que cela se mette en œuvre et on peut compter sur les agriculteurs et les éleveurs pour veiller au respect des engagements.
A côté de cela, un plan vise à apporter une aide aux éleveurs les plus en difficultés. Une cellule se réunira dès cette fin de juillet, pour des mesures très exceptionnelles d’aides, à la condition que les exploitations agricoles concernées soient viables. 
L’Etat va-t-il participer au financement de la modernisation de l’abattoir d’Autun, qui est vital pour les éleveurs, et pour le maintien des circuits courts ?
«C’est un abattoir de proximité qui plus est forme aux métiers de la boucherie. C’est aussi un abattoir sur lequel on peut s’appuyer pour développer et favoriser les consommations locales, c’est-à-dire les circuits courts. Il faut absolument que cet abattoir puisse être préservé. Sa situation s’est améliorée en 2014, avec des efforts de maîtrise des charges. L’Etat a lancé un appel à projets. A l’abattoir d’Autun de s’inscrire dans la démarche. Mais il faut que les investissements soient suffisamment avancés».
A quel niveau sont les réserves d’eau ?
«Les signaux ne sont encore par à l’orange, mais il faut être vigilant. Il y a quelques points de tension, comme sur la Grosne. On sera sans doute amenés à prendre rapidement des mesures préventives si l’absence de pluies persiste».
 

EMPLOI
Comment évolue le chômage en Saône-et-Loire ?
«La Saône et Loire est le seul département de Bourgogne à avoir enregistré une baisse de demandeurs d’emploi de catégorie A. 
Nous avons enregistré une baisse du chômage chez les jeunes. A fin Mai, elle était de -0,3%. On note que les emplois d’avenir bénéficient plus aux jeunes femmes qu’aux jeunes hommes.
A côté de cela, le chômage des Seniors reste comme un point négatif, notamment pour ceux qui sont au chômage depuis plus de 3 ans La seule solution ce sont des accompagnements renforcés, pour les ramener sur le marché de l’emploi, y compris si c’est à temps partiel».
Quels sont les nouveaux outils pour favoriser l’emploi et donc faire baisser la courbe du chômage ?
«Il faut une relance dans le bâtiment, car elle a des effets induits. On doit favoriser toutes les mesures de relances. Cela passe notamment par une meilleure approche de la construction individuelle. Il y a une absence de documents d’urbanisme sur certaines communes. Il faut anticiper la question des coûts, des réseaux, mais aussi de contraintes environnementales croissantes. Il faut donc mener une réflexion avec les élus, pour alléger les tensions. Mais cela oblige à faire des choix».
Les chantiers de la RCEA vont-ils bénéficier à des entreprises locales ?
«L’Etat a voulu privilégier les entreprises locales. Et la majorité des chantiers seront réalisés par des entreprises locales (*)».

SECURITE
Est-il envisager de fermer la brigade de gendarmerie du Creusot, pour un regroupement général des effectifs de la communauté de brigades de Montchanin et du Creusot. Quelles sont les nouvelles organisations envisagées sur la Saône-et-Loire ?
«Non, pour le moment il n’est pas question de fermer physiquement la brigade de gendarmerie du Creusot. Il y a des réflexions sur des cas où pourraient avoir lieu des concentrations et des réorganisations. C’est le cas sur la Compagnie de Charolles»
Quels résultats dans la lutte contre la radicalisation islamique ? Des expulsions ont elles eu lieu ? 
«On a une surveillance spéciale et je le dis : On sera intransigeant sur les valeurs républicaines. Il n’y a pas eu d’expulsion en Saône-et-Loire».
 

ADMINISTRATION
Des fermetures de sous-préfectures sont elles envisagées en Saône-et-Loire ?
«Une réflexion a été engagée sur la carte des arrondissements, avec la volonté qu’ils épousent mieux les cohérences territoriales. Je crois plus à la mise en place de maisons des services publics, avec la volonté de servir la population»
A quand une nouvelle carte et quelles sont les communautés de communes qui devront évoluer ?
«Je vais entamer un tour pour rencontrer les maires des communes. L’objectif est que les intercommunalités soient plus performantes. Il faut travailler avec méthode. Le but est de réfléchir pour savoir quelle chance une intercommunalité apporte à un territoire. Je sais que des élus sont réticents. Les perdants seront ceux qui ne bougent pas. Mon objectif est donc de les convaincre qu’ils ont intérêt à agir, plutôt que d’être contraints par la loi. Il faut tendre vers plus de cohérence territoriale».

Recueilli par
Alain BOLLERY