Chalon sur Saône

Bouquiniste et créateur d’un roman noir, Thierry Blandenet va jusqu’au bout de ses idées

Bouquiniste et créateur d’un roman noir, Thierry Blandenet va jusqu’au bout de ses idées


Officiellement, Thierry Blandenet s’est mué en bouquiniste depuis le 1er juin dernier, au n°7 de la rue Thalie à Chalon-sur-Saône, au Salon Louisy, ville où l’activité ne court pas les rues. Si l’amoureux du livre ne dispose pas, il s’en faut, d’un stock phénoménal, vous pouvez néanmoins compter sur lui pour que vos goûts en la matière soient habilement orientés.

Il éprouve un faible pour le roman noir

 

« Je souhaite en vivre », déclare en préambule Thierry, qui a tout de même un domaine de prédilection. « Je vends des romans classiques, d’histoire, sur le passé de Chalon, l’art pictural, etc. J’ai à peu près cinq cents ouvrages, et je préfère conseiller aux gens ceux que j’ai lus. Il faut cependant savoir que je suis plutôt spécialisé dans le roman noir. » Revenu cette année dans la région avec compagne et enfants, où une partie de leur famille réside, celui qui est originaire de Bey, a pris ses distances avec Paris, où il travaillait dans une grande épicerie fine du 7ème arrondissement. Désormais c’est le cap de bonne espérance qui s’offre à lui après s’être libéré d’un semblant de joug, avec toutefois une nébuleuse à juguler. « Le livre, ça représente beaucoup de choses, c’est tout, c’est ma vie, ma passion. J’écris depuis très longtemps ». Bien dans ses baskets présentement avec ces effleurements tactiles et ces effluves singuliers des pages se tournant avidement, les recommandations de bon aloi. Quid de l’avenir ? Nul ne sait…Le cicérone en tout cas part avec un moral d’acier. « Sur le roman noir il y a de la demande. Dans la capitale il y a une seule librairie dans le 11ème, laquelle marche très bien. J’ai effectué des études littéraires et fait toutes les périodes. J’aimais beaucoup Faulkner. Certains de ses romans sont considérés comme noirs. C’est une perception assez intéressante de la société, le roman noir», décrit-il sûr de son fait.

 

Le romancier ménage le suspense…

 

Il est parfois des concours de circonstances qui révolutionnent peu ou prou le cheminement intérieur. La preuve. « Un jour, il y a quatre ans, j’ai participé à un concours de nouvelles. J’ai obtenu le 2ème prix à Amiens, et finalement l’une de ces nouvelles s’est achevée en roman. Je l’ai envoyée à un éditeur numérique à Marseille. Nous sommes allées au Salon du livre de Paris en 2013, puis j’ai décidé d’imprimer moi-même, avec le bouche-à-oreille. Là, je cherche un éditeur papier. » « Les corps sans mémoire », voici l’énigmatique titre de ses triturations de l’esprit. « Ca se passe sur deux périodes dans les années 80. Une jeune fille est tuée, elle sortait avec un compositeur. J’ai imaginé l’accuser du meurtre, sauf que vingt ans plus tard on ne peut pas affirmer que ça a été lui, car il est mort. Le frère du compositeur va voir un inspecteur qui, lui-même, appréciait le groupe…C’est un mélange de flash-back, d’allers-retours, l’on redécouvre beaucoup de  références musicales de l’époque. Il y a du suspense. J’essaie de trouver un style poétique. Pour l’instant les retours sont bons. J’ai par exemple bénéficié d’une chronique positive. » Moment privilégié pour se goinfrer de lectures sans autre forme de procès, l’été s’avère l’intervalle idoine pour s’extraire du carcan de la réalité bassement matérielle. Au cas où la plume de Thierry serait susceptible de vous procurer du délassement intellectuel, deux solutions se présentent à vous : soit rencontrer le paternel du bouquin dans son antre, une citadelle prenable moyennant 12,00 euros, soit commander sur Amazon. Pour la suite, le quadragénaire est ouvert à tous types de proposition relatifs à la promotion de l’écrit, l’important étant de rencontrer les lecteurs et de jaboter…L’auteur a déjà bien entamé la suite de sa vision romanesque, laquelle devrait arriver au monde dans un an. Le pli est pris…

 

Renseignements pratiques

C’est ouvert de novembre à mars de 10h à 19h, et le reste du temps de 10h à 20h. Contacts au 07.52.64.06.09, ou sur [email protected]

                                                                                              Michel Poiriault