Chalon sur Saône

Le maire de Chalon sur Saône dénonce le mépris des professionnels des arts de la rue

Le maire de Chalon sur Saône dénonce le mépris des professionnels des arts de la rue

« Les contribuables Chalonnais ont le droit d’être respectés »

Le lancement du spectacle Mù, place Mathias, a été l'occasion hier soir d'une regrettable démonstration d'ingratitude de la part de la Fédération nationale des Arts de la Rue.

Cette dernière en effet, prenant le public en otage, a cru bon de fustiger la décision, prise par la Municipalité par souci d'économie, de ne pas organiser de vin d'honneur d'inauguration cette année pour le festival (7 000 € ont ainsi été économisés). Plus encore, après une tirade sur la préservation des budgets de la culture par rapport à tous les autres budgets, la Fédération nationale citant un certain nombre de partenaires du festival, a volontairement omis de remercier la Ville de Chalon.


Face à de tels excès d'ingratitude, rappelons quelques chiffres. Les arts de la rue (festival et fonctionnement annuel du centre national des arts de la rue) coûtent chaque année au contribuable chalonnais plus d'un million d'euros. A l'Etat 370 000 €. A la Région Bourgogne 104 400 €. Au Grand Chalon 100 000 €.  Au Département de Saône-et-Loire 47 000 €. Alors, qui paie le plus ?

On accuse la Ville de Chalon, asphyxiée financièrement par l'incurie de la gestion 2008-2014 et étranglée par les baisses de dotations de l'Etat (1,5 million d'euros en moins chaque année), d'avoir baissé sa subvention aux arts de la rue. C'est doublement injuste. D'abord parce que, ne pouvant pas faire autrement, elle n'a pas ciblé spécialement les arts de la rue, elle a dû imposer une baisse de dotations à l'ensemble de ses propres services publics et à toutes les associations qu'elle subventionne. Ensuite parce que, même en ayant baissé sa subvention aux arts de la rue, elle continue d'en être le premier financeur -et de loin- à hauteur de 57%. L'Etat, chaleureusement remercié par la Fédération nationale des Arts de la Rue, n'assure que 20%. Cherchez l'erreur !

La Ville de Chalon demeure ainsi la première ville de France par sa participation financière aux arts de la rue. Et, au-delà des subventions qu'elle verse, il faut également compter les heures effectuées par ses propres services techniques (de l'ordre de 200 000 € supplémentaires) C'est sans doute ce qui lui fait mériter une telle ingratitude de la part de la Fédération nationale des Arts de la Rue, qui n'hésite pas à tromper le public d'une façon on ne peut plus honteuse.

Eh bien, non ! Un tel comportement ne peut laisser personne indifférent. Le contribuable chalonnais a le droit de savoir dans quel mépris on le tient, alors que, depuis 29 ans, il a déjà versé au total de l'ordre de 50 millions d'euros pour les arts de la rue.

L'ingratitude de certains n'a pas de limite. La patience du contribuable chalonnais si.

Gilles Platret

Maire de Chalon sur Saône