Chalon sur Saône

Tribunal correctionnel de Chalon - 
Une semaine de vacances avec la victime... avant de passer devant les juges !

Tribunal correctionnel de Chalon - 
Une semaine de vacances avec la victime... avant de passer devant les juges !

Rudy, un Chalonnais de 34 ans, était convoqué lundi après-midi devant le tribunal correctionnel de Chalon, pour des violences commises sur sa compagne, le 28 mars dernier, au domicile du couple. Mais tout cela, semble-t-il, c’est du passé...

Le prévenu n’a-t-il pas annoncé à la barre qu’il venait tout juste de passer une semaine de vacances avec la victime. « C’est « Je t’aime, moi non plus » a commenté Me Jean-Luc Seriot, conseil de la défense.
Si Rudy a accusé sa compagne d’être jalouse, on ne peut pas dire qu’elle est rancunière. Après ce qu’elle a encaissé ce 28 mars 2015, la jeune femme aurait très bien pu mettre un terme à sa relation. D’autant plus que, quelques jours après les faits, tandis qu’elle se trouvait hospitalisée, son compagnon est venu la voir dans sa chambre et l’a une nouvelle fois menacé, en lui disant notamment «  La correction, tu la méritais bien ».
C’est en effet une véritable correction que la victime a subie. Dans ses réquisitions le substitut Anne-Sophie Kopacz a ainsi rappelé que la jeune femme présentait cinq fractures, ayant nécessité deux interventions chirurgicales, qu’elle avait eu un traumatisme crânien avec perte de connaissance et qu’elle avait fait l’objet de 2 mois d’ITT. Et pour couronner le tout il lui a taillé profondément le talon, sans véritable explication.
« C’est une accumulation de rancœurs, qui a conduit à ce déferlement de violences » a fait remarquer Me Seriot. En tout cas, le 28 mars 2015, à l’issue d’un concert, le couple a reçu des amis pour « boire un coup » et, lorsque les amis sont partis, elle lui a reproché de ne pas avoir tenu sa promesse, à savoir finir la soirée tous les deux.
« Il faut que le prévenu prenne enfin ses responsabilités » a estimé la représentante du ministère public, avant de requérir notamment 16 mois de prison, dont 10 mois avec sursis. « Comme on a pu le constater, le climat est à l’apaisement. Nul doute que mon client va entendre l’avertissement que vous allez lui donner » a indiqué Me Seriot, en s’adressant à la présidente Claire Cousseau-Foucault.
Finalement le Tribunal a suivi exactement les réquisitions du parquet, en condamnant Rudy à 16 mois de prison, dont 10 mois avec sursis, assorti d’une mise à l’épreuve de 2 ans, avec obligation de travailler ou de suivre une formation et de se soigner.

Gabriel-Henri THEULOT