Bourgogne

Ville de Chalon /Ligue de Défense Judiciaire des Musulmans - Les à-côtés de l’audience…

Ville de Chalon /Ligue de Défense Judiciaire des Musulmans - Les à-côtés de l’audience…

Le tribunal administratif de Dijon examinait ce matin à dix heures la demande de reféré suspension introduite par la Ligue de défense judiciaire des Musulmans (LDJM) visant à annuler la décision prise par le maire de Chalon-sur-Saône de ne plus proposer de repas de substitution aux enfants lorsque du porc sera servi. En attendant le récit détaillé de l’audience, voilà un petit apéritif des « à-côté »

« Vous, vous savez apprécier les beaux mecs ! ». Voilà le genre de réflexion à laquelle on s’expose quand on désire naturellement prendre en photo les avocats de la Ligue de Défense judiciaire des Musulmans à l’issue de l’audience. Il est comme ça, Karim Achoui. Content de lui et d’avoir plaidé plusieurs minutes pour défendre la ligne de son association et de son combat en faveur des droits des musulmans, qu’il estime bafoués par le maire de Chalon. Incapable de passer inaperçu, de ne pas vanter ses mérites, réels ou imaginaires.  

Une heure auparavant, dix minutes avant le début prévu de l’audience des référés spécialement consacrée à l’examen de la fin des menus de substitution au porc dans les cantines de Chalon-sur-Saône, Me Karim Achoui, du barreau d’Alger et Jean-Baptiste Jacquenet-Poillot, du barreau de Dijon répondaient aux questions des journalistes de la presse nationale et locale au pied de l’escalier du tribunal. Karim Achoui, passe la robe avant que les caméras se mettent à enregistrer. L’attroupement médiatique, s’il n’est pas inhabituel sur les marches du TA dijonnais reste pourtant rare, le volet administratif judiciaire ne passionnant guère les rédactions.

En plein été, on débat laïcité et tranche de porc. La fin du menu de substitution au porc dans les cantines chalonnaises, annoncée ce printemps par le maire Gilles Platret via un communiqué de presse et une lettre aux parents d’élèves a défrayé la chronique et ravivé une polémique centenaire. Karim Achoui, président fondateur de la ligue de défense judiciaire des Musulmans en 2013 dit avoir été averti par une sympathisante chalonnaise de l’association, choquée par la décision de Gilles Platret. « A la LDJM, nous souhaitions via ce référé suspension exprimer notre vive inquiétude face au maire de Chalon qui à notre avis a surréagi aux événements de janvier 2015 en prenant cette décision. Pour plaire à son maître Sarkozy, il a supprimé les repas de substitution dans les cantines de sa ville, c’est une réaction épidermique de sa part. Nous estimons que sur le fond cette décision est illégale et sur la forme, très précipitée. Au final, cela aboutit à une discrimination». Quelques marches plus haut, Mes Philippe Petit et Sara Lekki, du barreau de Lyon et mandatés par la ville de Chalon-sur-Saône écoutent leur confrère controversé et connu faire sa conférence de presse au débotté. Pas longtemps. Agacé par une des formules de l’ex-avocat des voyous, l’avocat lyonnais préfère entrer et se rapprocher de la salle d’audience. Dans le couloir du tribunal, la présidente, Mme Laurent et la greffière, accompagnées de quelques fonctionnaires observent ce manège. Trop de médiatisation nuit semble penser le petit groupe et le retard invariablement pris ne semble pas particulièrement apprécié. L’audience ne commencera pas à dix heures. Me Petit, lui, défenseur de Gilles Platret et de la ville se contente de piques en attendant que le groupe se glisse dans la salle d’audience : « Il y a le show bizness et ensuite, il y a le droit ! Pour ma part, moi j’ai oublié mes plumes ! » nous glisse-t-il quand on lui demande les raisons de son énervement sur les marches…

(A suivre)

Florence Genestier