Opinion
Comment se faire couillonner en beauté ou l’exemple du gouvernement Valls
Publié le 18 Août 2015 à 09h46

En juin dernier, le gouvernement Valls avait décidé de mettre en place un barème pour les indemnités obtenues aux prud'hommes par les salariés abusivement licenciés, c'est-à-dire sans cause réelle et sérieuse. Une mesure qu’il avait fallu faire passer à coup de 49-3 et que…le Conseil constitutionnel vient de censurer. Retour sur ce qu’Adèle Pantre serait tentée d’appeler une « couillonade ».
« On ne fait pas de politique en amadouant les gens. La politique n’est pas une affaire pour enfants de chœur. La politique est une affaire d’intérêts. C’est un rapport de force. Il faut parler haut et ferme si l’on veut faire respecter son point de vue. Sinon, on est toujours couillonné. » Cette réflexion du général de Gaulle [1] n’est sans doute pas dénuée de fondements, encore moins de vérité. Et s’ils la connaissaient avant de se lancer dans ce qui s’est terminé en ce que l’on peut appeler une bérézina juridico-politique, Manuel Valls et Emmanuel Macron doivent aujourd’hui se mordre les doigts de ne pas en avoir compris plus tôt la sagesse. En effet, en tentant d’amadouer le MEDEF et les milieux patronaux, ceci en se mettant à dos de larges pans d’un électorat qui ne cessait déjà de se réduire comme peau de chagrin, ces derniers se sont bien fait couillonner.
Pour caresser lesdits milieux dans le sens du poil, le gouvernement socialiste actuel avait décidé en juin dernier de faire leur jeu, en satisfaisant une vieille revendication de ces derniers [2] : la mise en place d’un barème pour les indemnités obtenues aux prud'hommes par les salariés abusivement licenciés, c'est-à-dire sans cause réelle et sérieuse. Une décision loin de faire l’unanimité dans les rangs de sa propre majorité. Si bien qu’il lui avait fallu décider, pour faire adopter en deuxième lecture le projet de loi Macron la contenant, de recourir à l’article 49-3 de la Constitution [3]. Bref, tirer deux fois contre son camp : d’abord en trahissant son électorat avec une mesure qui va à l’encontre des intérêts de ce dernier, puis en étouffant la contestation et le débat d’idées, que le parti socialiste se fait pourtant fort, dans les déclarations de ses représentants, de souhaiter et défendre.
Un fait d’arme qui non seulement laissera des traces à gauche, mais s’avère au final vain puisque le Conseil constitutionnel, auquel l’opposition de droite a confié le soin de contrôler la conformité de la loi Macron aux normes supérieures qu’elle doit respecter – celles de la Constitution de 1958 -, a censuré, c’est-à-dire annulé, la décision du gouvernement de permettre aux employeurs de licencier abusivement et à moindres frais leurs salariés [4].
Conclusion ? En tentant d’amadouer les milieux patronaux, ceci en reprenant leur revendication, le gouvernement socialiste aura certes montré patte blanche auprès de ces derniers, même s’il n’est pas parvenu à les contenter de façon effective en raison de la décision des Sages de la rue Montpensier. Mais, ce faisant, il s’est aliéné nombre d’électeurs qui, le moment venu, lui adresseront la facture, soit en ne se rendant pas aux urnes, soit en changeant de crémerie. La défaite, après le déshonneur, si ce n’est pas là une belle façon de « se faire couillonner »…
Adèle PANTRE
[1] Cité par Alain Peyrefitte, in C’était de Gaulle. (tome 1. « La France redevient la France »), Editions de Fallois/Fayard, (1994) 2009, p 506
[2] Voir, entre autres choses, la synthèse des propositions du MEDEF intitulée « Un million d’emplois…c’est possible », rendue publique en septembre 2014 : http://gesd.free.fr/medefmillion14.pdf
[3] Voir mon opinion du 22 juin dernier, en ligne sur Info-Chalon.com : http://www.info-chalon.com/articles/opinion/2015/06/22/14563-grace-au-gouvernement-les-employeurs-pourront-bientot-licencier-abusivement-et-a-moindres-frais.html
[4] Décision n° 2015-715 DC du 05 août 2015, relative à la Loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite « Loi Macron : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2015/2015-715-dc/decision-n-2015-715-dc-du-05-aout-2015.144229.html ; Voir plus précisément les considérants 148 à 153.



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