4200 signatures dimanche pour les partisans du Centerparcs du Rousset en Saône et Loire

Deux cents personnes vers 10 h 30, près de 400 une heure et demie plus tard. Le rassemblement des partisans du projet Centerparcs, initié par le collectif PAT 71 et « Charolais Brionnais en mouvement » a atteint son but, ce dimanche 30 aôut, au lac du Rousset. A moins d’une semaine de la clôture du débat public, prévu vendredi 4 septembre à Marizy, la mobilisation a été au rendez-vous.

Quand on traverse au volant de sa voiture la moitié du département pour se rendre au lac du Rousset, par les départementales et routes de campagne étroites, pas forcément en bon état, on se demande bien comment un groupe international comme Pierre et Vacances a pu avoir l’idée d’implanter un centre ici. Dans un endroit qui correspond en tout point à la triste définition d’un joli désert rural, agrémenté d’un lac sympathique. Pour les partisans du projet et habitants des alentours, ce choix de l’opérateur n’est pas une occasion à laisser passer.

A quelques mètres des rives, bien loin des soucis des pêcheurs du dimanche qui ont déplié cannes et posé musettes, un groupe de personnes de tout âge, revêtus d’un T-shirt fluo « Oui au Centerparcs, Le Rousset 2015 » s’agite. La plupart ont constitué en juillet le collectif PAT 71, qui avec l’association « Charolais Brionnais en mouvement », est à l’initiative de ce rendez-vous. Deux collectifs qui n’ont pas ménagé leur peine. D’abord en lançant une pétition sur internet pour le Centerparcs Saône-et-loirien et d’autre part en laissant de nombreux exemplaires de cette pétition chez les commerçants des villes et villages alentours ou en la faisant signer sur les marchés pendant l’été. Ce sprint dans la dernière ligne droite, juste avant la fin de la procédure de débat public a été plutôt payant. Ce dimanche la pétition, sous forme papier ou web comptait déjà 4200 signatures (1). Une annonce ponctuée par des applaudissements nourris de l’assistance.

« C’est une fierté pour le collectif de rassembler autant d’élus et de citoyens. On n’a pas le droit de laisser passer une opportunité pareille », a déclaré en préambule à la tribune, faite de belles bottes de paille, Pierre-Yves Lautissier, l’un des bras du collectif. « On voulait rassembler et aussi faire taire les opposants qui nous semblent minoritaires, poursuit-il pour Infochalon. On a assisté lors des réunions à beaucoup de « théâtre » de leur part. Aujourd’hui, les représentants des deux principaux partis du pays nous soutiennent, cela ne se voit pas tous les jours ».

« Nous pensions que de nombreuses personnes se contentaient de cautionner le projet en silence, sans avoir eu l’occasion de donner leur avis, complète Anthony Decercle, agriculteur à la Guiche, du même collectif. Un rassemblement comme aujourd’hui, nos actions depuis un mois nous permettent de collecter de nouvelles signatures.

Au pied des bottes de paille se sont succédé au micro le président du conseil départemental, André Accary, Arnaud Montebourg, ex-ministre et ex-président du CG 71, Marie-Claude Jarrot, maire de Montceau-les-Mines et présidente de l’association des maires de Saône-et-Loire, Michel Neugnot vice-président PS du Conseil Régional. Tous saluent la foule et répètent les mêmes arguments : dynamisme économique, emploi, chance pour la Saône-et-Loire, développement d’un territoire doublement frappé par la désertification et la crise. Pour Arnaud Montebourg, « la question environnementale n’est nullement traitée par les détracteurs, car il n’y a aucune contrainte » et « le projet ne bénéficie pas », (comme le camp d’en face l’a trop répété à son goût) de « subventions à fonds perdus ». Le représentant du Conseil Régional a lui rappelé que la décision régionale d’accompagnement du Centerparcs a été prise à une large majorité. Il s’agit d’éviter des « précédents fâcheux » où Pierre et Vacances avait été « découragé d’investir au lac de Chamboux (21) par une poignée d’opposants, le projet a été repoussé par 4 ou 5 individus » assène M. Neugnot. Un projet privé de 1500 lits, en partie soutenu par des fonds publics des collectivités a été abandonné par la société près de ce plan d’eau de Côte-d’Or. Les élus échaudés craignent que l’histoire et l’échec se répète d‘un lac à l’autre. « A vous de montrer que vous voulez ce projet ! ». André Accary a enfoncé le clou : « Tous ceux qui ont signé notre pétition de soutien sont de Saône-et-Loire. Ceux qui s’y opposent n’habitent pas la région ! Ne lâchez rien ! ». Marie-Claude Jarrot a continué sur ce ton en demandant à tous les maires présents de relayer dans leurs communes la pétition jusqu’au 4 septembre. Les représentants du MEDEF 71 n’ont pas été en reste : « 6000 emplois ont été perdus en Saône-et-Loire. Ne pas soutenir ce projet serait un non-sens.»

Les deux collectifs organisateurs ont donné à leur réunion en plein air une allure de pique-nique entre grillades et boissons fraîches. Entre deux bouchées, ils encouragent les curieux, habitués du lac et partisans de la première heure à parapher leur pétition et les poussent à parler au micro. Au-delà de la mobilisation du public, qu’ils espèrent large, il s’agit de faire comprendre à Pierre et Vacances que leur projet n’est pas rejeté par les habitants. Tel est leur principal espoir : que l’investisseur se sente bien accueilli au Rousset et surtout, ne se décourage pas.

Florence Genestier

(1) Sur le site change.org, la pétition ne recensait ce dimanche que 1366 signatures électroniques.

Les communautés de communes du Clunisois, du Charolais, Entre Grosne et Mont-Saint-Vincent se sont aussi associées à la journée. Ils encouragent les partisans du projet à s’exprimer sur le site de la CNDP http://cp-lerousset.debatpublic.fr/

La pétition des partisans du Center Parcs du Rousset disponible dans les mairies ou chez certains commerçants https://www.change.org/p/mme-la-pr%C3%A9sidente-du-d%C3%A9bat-public-oui-au-projet-center-parcs-du-rousset-71