Opinion

"La transition énergétique, avec un soutien massif à la filière des énergies renouvelables, donnera du travail aux salariés d'AREVA et ouvrira des postes aux nouvelles générations"

La faillite d’Areva signe la fin d’une époque, celle du nucléaire-roi à la française. C’est un signal d’alarme. Faute de réaction, elle pourrait entraîner EDF dans sa chute. Toutes les solutions proposées par le gouvernement exposent les salariés au risque de perdre leurs emplois ou à des conditions de travail dégradées,  s’il n’y a pas de réorientation stratégique et financière immédiate en faveur de la transition énergétique.

La filière des énergies renouvelables en pleine croissance, avec un prix en baisse et des innovations émergentes en matière de stockage assurera la sécurisation des parcours professionnels.

A quelques mois de la COP21 sur le climat à Paris, il est temps que l'Etat joue son rôle de stratège dans ses entreprises à capitaux publics, à commencer par son principal énergéticien. Profondément endetté, EDF ne pourra pas s’engager dans la transition énergétique si elle doit mener de front la remise à niveau de ses centrales, la construction d'un nouveau parc et le sauvetage d'Areva. Elle doit aussi conserver le savoir faire et les emplois garantissant la sûreté des installations nucléaires, parmi les plus dangereuses du monde, et investir dans la formation et la reconversion, parce qu’il y a encore de très nombreuses années d’activité dans l’amont et l’aval du cycle, le démantèlement, la gestion des déchets, etc.

D’autres industriels, EON, Siemens, GDF-Suez, ont fait clairement le choix de privilégier le monde de demain plutôt que celui d’hier.  Rater la mutation industrielle majeure de ce siècle,  et toute la plus-value qu'elle représente en matière de compétitivité, de débouchés sur les marchés internationaux,  c'est se priver d'emplois locaux pour aujourd'hui et pour demain.

Les financements publics ne doivent pas servir à renflouer un secteur en perdition au risque de gaspiller l'argent du contribuable et de ne pas assurer l'avenir des travailleurs du nucléaire. 

 

François Lotteau, tête de liste départementale des écologistes de Bourgogne Franche-Comté

Marie-Claude Colin Cordier porte parole EELV 71