Opinion de gauche

Les salaires baissent tandis que les patrons encaissent

 

Le patronat n’en finit pas de pleurer sur le coût du travail. En fait, une étude de l’Insee montre qu’il n’a pas à se plaindre. Le salaire net moyen du secteur privé et des entreprises publiques a baissé de 0,3% entre 2012 et 2013 si l'on tient compte de la hausse des prix. C’est la deuxième année puisqu’il avait reculé de 0,4% entre 2011 et 2012.

En 2013, le salaire net moyen correspondant à un emploi à plein temps s’est élevé à 2 202 euros mais la moyenne est tirée vers le haut par les salaires élevés. Un salarié sur deux (à temps complet) reçoit en net moins de 1 772 Euros par mois.

Tous les salaires inférieurs à 1 772 Euros nets reculent. Au-dessus, ils sont stables (sauf pour les 10% les plus élevés). Le salaire de toutes les catégories ouvrières baisse. Les salaires féminins restent clairement inférieurs à ceux des hommes.

Pendant ce temps, les patrons encaissent les milliards du CICE (crédit d’impôt compétitivité et emploi) et vont bénéficier de nouvelles exonérations des cotisations patronales. Tout ceci, sans aucun bénéfice visible pour l’emploi. D’ailleurs, même l’obligation d’informer les représentants du personnel de l’utilisation du CICE (contrainte vraiment limitée) n’est pas réellement respectée.

En six mois, au premier semestre 2015, 38 des grands groupes du CAC 40 ont réalisé 39,5 milliards d’euros de bénéfice net. Près de 11 milliards de plus qu’en 2014, pour la même période. Soit une hausse de plus de 37 %.

Mais peu importe, Hollande-Valls-Macron continuent de multiplier les marques de servilité à l’égard du MEDEF et d’enfumer les directions des confédérations syndicales par de pseudo-consultations sociales.

 

Sans complexe, ce que la droite n'a pas osé tenter, "la gauche" gouvernementale l'impose insidieusement.

Ce constat se vérifie également pour le code du travail, arraché et mis en oeuvre au prix de hautes luttes sociales, que le gouvernement s'applique méticuleusement à liquider à travers la loi Macron.

 

Où s'arrêtera l'outrance libérale de nos ignobles "polichinelles" au pouvoir ?

 

Jean-Guy Trintignac pour le NPA 71