Chalon sur Saône
Est-on bien dans sa tête à Chalon-sur-Saône ?
Publié le 26 Septembre 2015 à 19h26
Psychopraticienne et art-thérapeute, superviseur des pratiques professionnelles, formatrice en art-thérapie, psychopratique, posture professionnelle, Mylène Berger a pignon sur rue à Chalon, y exerçant depuis 2003. Simple partie d’un tout sans que cela ne soit péjoratif-le landerneau local ad hoc- l’une des particules du bloc de garants de la science de l’âme a complaisamment accepté de lever le voile sur des aspects susceptibles de gêner aux entournures M. et Mme Tout-le-Monde.
Voyez-vous de plus en plus de monde dans votre cabinet ?
« A mes yeux, les gens consultent davantage. Il y a de plus en plus de gens qui se font à l’idée d’une thérapie. Avant, c’était tabou, maintenant c’est devenu un acte normal de faire attention à soi. Du coup, grâce à ce fait, à vouloir s’élever humainement, ils ne s’intéressent plus seulement au corps physique, mais au corps psychique, plus seulement parce qu’ils ne vont pas bien, mais aussi pour aller mieux. Ces personnes se questionnent sur le sens de leur vie, ce qui leur arrive, leur relation au monde, les choses répétitives…Elles veulent développer leur qualité d’être, même si se soigner reste la démarche principale. Il y a le soin quand on ne va pas bien, et le soin de confort.»
Quels sont les pourcentages de femmes et d’hommes ?
«Comme dans beaucoup d’activités de soin de soi, il y a plus de femmes. Je ne me l’explique pas, mais il me semble que celles-ci vont davantage aller faire du yoga, de la sophrologie, solliciter un thérapeute, tandis que les hommes choisiront un sport. J’ai l’impression que c’est plus naturel pour une femme, cependant de plus en plus d’hommes consultent. Dix ans en arrière, la différence était vraiment frappante. Ils s’ouvrent plus aux soins, pour eux-mêmes. Chacun vient pour une raison précise, hommes et femmes s’inscrivent dans le monde d’une autre manière avec la conscience qu’ils sont précieux. Ca me fait du bien, pourquoi ne le faisais-je pas auparavant ? La thérapie est une relation très particulière, très belle. Le thérapeute est toujours en empathie avec son patient, les retours qu’il fera vont forcément panser des endroits blessés, et ça remet la personne droite, ossaturée. Il a un effet miroir sur quelqu’un. »
De quel ordre sont les difficultés rencontrées par les dames et demoiselles ?
« Elles sont victimes d’un mal-être, sont confrontées à des remises en question, se sont annulées durant toute leur existence, et elles prennent conscience de quelque chose. Il y a une alarme d’existence qui se caractérise par des angoisses, des troubles. Elles sont déterminées à aller au bout. Ca m’émeut de voir comment elles se prennent en main, avec cette vie qui passe et qu’il ne faut pas gâcher. »
Qu’est-ce qui turlupine les hommes ?
« Il y aura toujours une raison très précise. C’est très factuel : une séparation, un deuil, la perte de son boulot, un burn-out, les relations extra-conjugales, etc. Les hommes consulteront plus en thérapie de couple. Tous ceux qui ont tenté l’expérience se rendent compte que ça ne fait pas mal, alors ils continuent. D’autre part le nombre de personnes âgées est grandissant, sachant que c’est plus difficile pour elles de changer. Néanmoins, elles peuvent faire évoluer les belles choses en elles, pour être actrices de leur temps, de leurs dernières tranches de vie, en profiter. Toutes disent que si elles avaient su, elles seraient venues plus tôt. Les gens consultent maintenant de manière libre et autonome, affranchis des croyances.»
Quelles sont les tendances lourdes qui se détachent ?
« Ce sont tous les maux d’être. Chaque personne est singulière. Angoisse, insomnie…ce sont des tas de petits symptômes qui mettent en insécurité. Dépression, états dépressifs, maladies psychiques de type psychose, chacun s’en remettra en parallèle à un psychiatre. Pour cette dernière catégorie, lorsque la maladie est acceptée, on veut aller en plus faire des psychothérapies, de l’art-thérapie. Les gens deviennent acteurs plus qu’avant de leur affection. En outre on parle de plus en plus des maladies psychiques ; on voit comment les personnes et leur famille sont informées. On sent les prémices d’une ouverture. »
Y a-t-il des comportements qui vous inquiètent ?
« Je constate un nombre croissant d’adolescents qui consultent pour des phobies scolaires chez moi. Cela ne m’étonne pas. Le regard des jeunes sur eux-mêmes est excessivement jugeant. Le phénomène de considération est très important chez eux : les pressions scolaires, l’orientation, les attentes de résultats, la manière dont c’est géré, etc. Peut-être les enfants perçoivent-ils que c’est plus difficile d’arriver dans la vie ? A la pression extérieure s’ajoute une pression intérieure. Je pense qu’on va en parler de plus en plus… »
Renseignements pratiques
Exit la rue Denon. En effet, Mylène Berger officie depuis le 1er septembre dernier au 9 ter rue des pattes à Chalon-sur-Saône. Contacts au 06.83.31.23.16, ou à cette adresse : www.psyartformation.com
Michel Poiriault
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