Saône et Loire

L'heure d'un premier bilan pour André Accary à la tête de la Saône et Loire

L'heure d'un premier bilan pour André Accary à la tête de la Saône et Loire

Président du Conseil départemental, a fait le point après six mois de gouvernance. Très haut débit, aides aux investissements des communes, agriculture, économies, perspectives d'avenir… André Accary veut changer la Saône-et-Loire.

Avec à ses cotés, Mathilde Chalumeau, Claude Cannet, Marie-Christine Bignon, Anthony Vadot, Frédéric Brochot et Fabien Genet, André Accary a tenu, ce jeudi matin, une conférence de presse, pour dresser un premier bilan après six mois de gouvernance. Une conférence pour un premier bilan, mais aussi pour évoquer l'avenir et répondre directement à l'opposition qui l'accuse d'avoir repoussé le vote du budget au mois de mars. En argumentant sa décision.
Malgré la nécessité de réaliser 16 millions d'euros d'économies en 2016 et 20 millions en 2017, André Accary se montre résolument optimiste. Il donne le sentiment d'aller de l'avant.
«On veut faire de la Saône-et-Loire un département incontournable. On a une ingénierie, un savoir-faire. Il faut redonner une nouvelle dimension à cette collectivité. Il faut faire des dépenses et dépenser mieux. Même si on veut nous étrangler financièrement, on va leur montrer que l'on est plus malin qu'eux», lance-t-il en faisant référence à «la baisse des dotations» qui frappe les collectivités et en particulier les départements.
Alors que la majorité socialiste du conseil départemental de la Nièvre vit des heures difficiles, avec une réorganisation des services qui a vu un vent de révolte de lever parmi les employés, André Accary et son équipe s'en tiennent à une méthode : «Avec les cadres du département, j'ai voulu avoir une approche à long terme. Les évolutions c'est avec le personnel, ce n'est pas contre eux. Il faut que ce soit un projet partagé. Je dis sans arrêt que l'on est tous dans le même bateau. C'est pour cela qu'il faut associer les personnels à la réflexion. On a besoin de leur savoir-faire».

6 mois et un gros succès pour l'appel à projets et ses 4 millions
«Six mois c'est le bon moment pour faire un point. Je n'aime pas les coups d'éclat, je fais peu d'interventions pour faire de l'intervention.
J'ai voulu rencontrer l'ensemble du personnel, mais je n'ai encore pas vu l'ensemble des 2300 salariés.
On a un vrai virage à donner à ce département. C'est l'affaire de tous. Les élus et les personnels.
L'élection c'était le 2 avril. On est début octobre. Ce n'est pas parce que je suis discret qu'on ne travaille pas.
J'ai pu lire des attentes très importantes. Je rappelle qu'il y avait la la loi NOTRE qui a enlevé la compétence générale. Elle est arrivée au mois d'août. On avait des incertitudes. Dont une majeure : Les Collèges. On devait les perdre, finalement on les garde. Les transports scolaires, on devait les perdre, on devait les garder, on les a reperdus et il n'est pas exclu qu'on le reprenne.
On a fait une campagne électorale sans connaître les compétences sur lesquelles on devra travailler. Le transport scolaire, c'est 25.000 jeunes.
On peut maintenant compléter notre travail de fond.
Reste l'incertitude financière. Le Préfet a reconnu que ce sont les départements qui connaissent le plus de difficultés pour bâtir des budgets.
On a mis en place les 100 projets pour l'emploi, avec 4 millions d'euros. C'est une vraie stratégie. On aurait pu les mettre sur nos propres investissements. On a fait le choix de les mettre à disposition des communes et des intercommunalités. Il y a 345 dossiers pour 32 millions d'euros d'investissements. Derrière c'est plein d'emplois. J'ai toujours dit qu'en situation de crise, il fallait soutenir l'emploi. Non on ne sait pas que l'on sort de la crise.
Bien que l'on n'a pas la compétence économique, on a décidé d'investir ces 4 millions d'euros. Les services travaillent sur les dossiers. La commission compétente se réunira le 19 octobre. Ca passera en novembre. Les travaux seront avant juin 2015.
Parmi les projets, il y a des travaux routiers, des projets scolaires, mais aussi liés à l'activité économique. On veut travailler sur un dispositif très attractif. Il y aura des priorités.
Un aménagement routier pour sécuriser une école, peut être prioritaire. Globalement ce sont projets qui font travailler les entreprises du département. Cela incité les élus à sortir les travaux.
L'intérêt du dispositif, c'est que c'est immédiat»

Très haut débit : On accélère
«Ce qui a pris du temps, c'est le très haut débit. qui va représenter 172 millions d'euros de travaux.
Je rappelle que quand on a repris le dossier, techniquement la Saône-et-Loire y allait seule. J'ai passé des semaines pour y aller à six départements.
Si la Saône-et-Loire avait été seule, on prenait un risque économique majeur pour la suite. A six on est plus sécurisés, car on représente plusieurs millions d'habitants. On a négocié cela pendant plusieurs mois. Je ne voulais pas d'étiquette. C'est pour cela que la Nièvre est avec nous. Le fait d'être plus fort, nous apporte une garantie supplémentaire. Aucun territoire ne sera oublié. On va forcer les opérateurs à aller partout. D'ici 2022. Et 2020 en grande partie. Le démarrage du très haut débit c'est en 2017. Notre priorité ce sont les zones économiques. On travaille sur le palliatif. La fibre n'ira pas sur des maisons isolées. On a la volonté d'être attentif à tout le monde»
Fabien Genet complète «Il faut déjà commencer. Demain il y a les travaux, et il y a le financement. Pour le département c'est 60 millions d'euros. On refuse l'idée de fracture numérique».
Et André Accary de conclure : «Oui c'est un dossier majeur pour le département. Le territoire de Belfort et la Haute Saône devraient nous rejoindre»

AGRICULTURE : Etre efficace»
«C'était urgent de le traiter. En 10 ans, je rappelle que le budget du département consacré à l'agriculture avait baissé de 40%.
Moi je veux accompagner de la manière la plus efficace. Ce n'était pas notre compétence, mais c'est un engagement de cette majorité. Ce n'est pas forcément des aides directes, mais cela peut être sur les volets formation ou expertises, proposées par la Chambre d'Agriculture.
Le département ne peut pas avoir de moyens par rapport à l'effondrement des cours.
On va accompagner le dispositif de l'Etat, en complément, pour la FCO. Avec un accompagnement logistique, avec le laboratoire. On suit le dossier au jour le jour. Ce sera modeste, mais efficace»
Frédéric Brochot ajoute : «Pour les journées expertises, un nombre sera déterminé au début de l'année. Le monde agricole ne veut plus de rustines, il veut du long terme et c'est cela que l'on va faire»

SOLIDARITE : «Que l'argent aille à ceux qui en ont besoin»
Pourquoi une cellule de surveillance ? Tout cela s'est fait en parfaite concertation avec la Préfecture et la CAF, ce qui veut dire que cela est validé par l'Etat. Nous on souhaite que l'argent aille à ceux qui en ont besoin. La seule annonce d'un dispositif dissuasif portera ses fruits. Il faut montrer aussi dans ce département que l'on ne fera pas tout et n'importe quoi, car c'est 60% du budget. Les gens qui ont besoin d'être soutenus, doivent pouvoir compter sur le département. J'aurai aimé entendre l'opposition sur Rebsamen qui veut contrôler les demandeurs d'emploi.

ECONOMIE : «Ne pas garder ce qui ne marche pas»
On a pris des mesures pour réaliser des économies rapides. J'avais dit ce qui marche bien on garde et ce qui ne marche pas on ne le garde pas. On a arrêté la stratégie Creative LaBourgogne. On a réuni l'ensemble des ambassadeurs. Il fallait arrêter, parce que ce n'était pas lisible. C'est 300.000 euros par an. C'est déjà un million d'économies.
Bâtir une stratégie pour le tourisme, il faut mettre tous les acteurs autour de la table. C'est avec les communautés de communes qu'il faut travailler, puisque la compétence leur est revenue. On a renouvelé le magazine départemental qui paraîtra tous les deux mois. C'est 100.000 euros d'économies».

PERSPECTIVES «Se dépêcher pour le budget 2016 ce serait écarter l'avenir»
«Maintenant il faut travailler pour l'avenir. La première pierre c'est le budget 2016. Et il faut penser à 2017 et 2018. Nous il faut trouver 16 millions. Anthony Vadot travaille avec les services sur plusieurs années. On évalue les hausses d'accompagnement obligatoire. Pour le RSA, le gouvernement décide et c'est le département qui paye. On passe de 16 à 17 millions.
Oui pour le budget 2016, on doit tenir compte des difficultés de 2017.
On travaille sur la mutualisation avec les autres départements. On a un référent par département, chez nous c'est Fabien Genet. Avec des pistes de réflexion intéressantes. Acheter 4 camions de pompiers, c'est pas comme en acheter 20.
Pour les services sociaux, il faut regarder ce qui marche bien ailleurs.
L'efficacité de la mutualisation, je ne l'estime pas avant 2018 - 2020.
Se dépêcher de faire le budget 2016, comme le demande l'opposition, ce serait écarter l'avenir.
Moi je suis là pour six ans. Le report du budget c'est du bon sens. Le Gouvernement avait promis une réforme de la DGF, mais elle ne ne sera pas. Je rappelle que l'on connait les dotations fin mars et que l'on est sur un budget de 700 millions d'euros. 2% de variation ce n'est pas rien. Moi je veux faire un budget sincère.»
Et Fabien Genet d'ajouter : «En plus de la baisse de dotations, il y a l'effet ciseau avec l'augmentation des charges, notamment sociales».

3 axes pour l'avenir
«Aucun territoire ne sera oublié : Le très haut débit certes, mais c'est aussi une révision totale que l'on peut apporter aux territoires. On ira à la rencontre des élus avant la fin de l'année. Mise en place des conférences territoriales et présentation du projet début 2016
Un territoire attractif : Mise en valeur du tourisme, y compris économique. On veut mettre en-avant une communication sur le thème, ce département on veut y vivre et travailler. Il faut mettre tout le monde autour de la table.
Un département moderne, juste et solidaire : Lancement du dispositif pour les malentendants.
Avoir une offre spécialisée pour les seniors et les personnes en situation de handicap. Un nouveau schéma pour les personnes âgées et en situation de handicap.
Aide au retour à l'emploi, avec un travail de fond sur l'apprentissage. Il faut s'en donner les moyens. Il y avait trois apprentis dans le département, alors que l'on a plus de 100 métiers. Il faut que l'on soit attractif. On veut travailler sur une plateforme d'apprentissage pour établir un lien avec les entreprises»


Alain BOLLERY