Saône et Loire

Synode de Taizé - On peut être décideur et avoir le sens de la solidarité

Synode de Taizé - On peut être décideur et avoir le sens de la solidarité

Présidé par Mgr. Benoit Rivière, le synode 2015 s’est tenu ce dimanche à Taizé. Près de 5 000 personnes venues de tout le diocèse y participaient. Au menu, notamment, un forum très suivi sur la solidarité dans le monde actif. Politique, banque, entreprise, collectivité…ça existe !

On peut être banquier, grand élu du peuple, élu plus modeste d’une petite collectivité locale ou chef d’entreprise….ça n’empêche pas d’avoir du cœur et d’être solidaire dans la vie quotidienne. C’est autour de ce thème « décideurs et solidaires » que se sont retrouvés en débat Philippe Beaumel, député de Saône-et-Loire, Sophie Zelbat, directrice du service Entreprises au Crédit Agricole Centre Est, Magali Ducroizet, première adjointe au maire de Digoin et en charge du CADA et Eric Michoux, fondateur de Réseau Galilé. Une heure très dense, animée par la gueugnonaise Christine Bernard. Maîtrisant bien son sujet elle a rappelé « Saint-Mathieu et Saint-Paul pour le partage du bien commun. » Ainsi que « mille ans solidaires initiés par l’Ordre de Malte prônant l’élan du cœur. » La solidarité ? C’est l’affaire de tous.  Philippe Beaumel estime, pour sa part « que c’est affaire de conscience »

Dans le monde bancaire…on sait faire. Sophie Zelbat a rappelé l’essence même de sa banque « on est là pour les jours heureux, mais aussi pour les mauvais jours, depuis quasiment vingt ans nous avons mis en place une structure d’aide à la précarité pour ceux qui veulent vraiment s’en sortir. » et d’annoncer à ce jour 67 000 dossiers traités au national dont 1 500 sur le Centre Est.  L’élue de Digoin, Magali Ducroizet connaît parfaitement le sujet, depuis vingt elle accueille des migrants et des réfugiés économiques ou politiques venus de tous les horizons. « Ce qui nous manque, c’est certain, c’est la baguette magique qui va résoudre tous nos problèmes. Mais il y a, dans nos collectivités locales, du structurel sur quoi s’appuyer. Des bénévoles aussi, toujours présents pour un coup de main. »

Dans l’entreprise, le mot « solidarité » coule de source selon Eric Michoux, le patron de Réseau Galilé et de s’en expliquer « nos entreprises sont des acteurs du social et en première ligne. Nous finançons le structurel des collectivités au travers de nos taxes les plus diverses. Nous en sommes un moteur financier essentiel. La solidarité c’est aussi le management de nos équipes au travers de la vision que nous en avons et qui permet, en période difficile, de croire en nos métiers, de croire en notre avenir. C’est aussi la solidarité intergénérationnelle qui est une réalité dans nos entreprises et gage de réussite. » Et de citer l’exemple très concret de Galilé 360 qui, au travers d’un réseau de mentors apporte à de jeunes créateurs d’entreprises tous les moyens techniques et administratifs dont ils ont besoin pour démarrer leur projet.

Du côté des élus, Philippe Beaumel souhaite que « la belle idée de solidarité rentre dans le quotidien décisionnel de l’Etat. « Lorsque nous votons un texte, comme ce sera le cas dans les semaines à venir pour le budget ce doit être un de nos axes essentiels de réflexion. » Et dans le cadre de l’accueil des migrants il pense « qu’avec nos propres moyens, nos propres responsabilités nous devons être en mesure d’apporter des solutions efficaces pour le bien de tous. » Il a également, au fil des débats, dénoncé la prédominance de l’argent sur les grandes décisions sociétales et qui en faussent le jeu.

Au jeu des questions-réponses chacun a pu apporter des précisions et en tout juste une heure permettre à chacun de se faire une idée plus précise de cette notion de solidarité appliquée à notre société.