Opinion de droite

Et si une équipe française du nucléaire devenait enfin possible ?

Communiqué de presse de Marie Mercier,

Sénateur de Saône-et-Loire

 

 

 

         Areva, le géant français du nucléaire, a annoncé son plan de réduction des effectifs d’ici à 2017.

         Que faut-il en dire, avec la plus grande objectivité possible ?

         Tout d’abord, les difficultés d’Areva ne sont une découverte pour personne. Le groupe a enregistré 4,8 milliards d’euros de perte en 2014 – un record – et bloqué les recrutements dès le début de cette année 2015. Un constat que les pouvoirs publics doivent affronter avec calme et détermination. Une situation qui nécessite que chacun se place à la hauteur des enjeux, non pas dans un renvoi des responsabilités, mais dans la recherche d’un consensus autour de solutions visant à redessiner l’avenir.

         La crise du secteur de l’énergie, amorcée courant 2009, et l’accident de la centrale japonaise de Fukushima en 2011 ont mis à mal une entreprise qui n’a pas résisté à la compétition mondiale. Dans ce contexte d’urgence, l’Etat actionnaire a probablement tardé à se mobiliser et à donner les moyens nécessaires pour soutenir la filière nucléaire française. Aussi faut-il comprendre le cri de révolte de milliers de techniciens et d’ingénieurs qui ont bâti la réputation d’excellence du nucléaire français et qui assistent, impuissants, à son déclin.

         L’Etat semble aujourd’hui vouloir réagir, par l’entremise d’EDF se préparant à racheter la branche réacteur d’Areva, son fournisseur historique, ainsi que par une recapitalisation du groupe. Si beaucoup de questions subsistent – la complexité des structures et des enjeux doit être prise au sérieux – il est temps en effet que la paix s’installe entre EDF et Areva, que ces fleurons de notre économie s’unissent plutôt que d’alimenter la concurrence. Il est temps, surtout, d’assurer la survie d’Areva et d’une entreprise qui reste le premier employeur de Saône-et-Loire.

         Quatre des cinq syndicats représentatifs de l’entreprise ont décidé de signer l’accord visant à encadrer les 3 000 à 4 000 réductions d’effectifs prévues en France, dont 327 dans notre département. Tout est fait, à travers le dialogue social, pour éviter les licenciements contraints, au bénéfice des départs volontaires et à la retraite. Je souhaite soutenir cet effort commun, dans une période qui reste délicate. L’objectif qui doit nous réunir est bien de protéger les salariés d’Areva, de préserver l’emploi, et d’accompagner, en lui permettant d’innover et de prendre toute sa place dans le débat sur les énergies nouvelles, une filière qui repose sur un savoir-faire français reconnu dans le monde entier.

         J’en appelle à la responsabilité de chacun, et à la solidarité, pour redonner un avenir à toute une filière industrielle, et aussi penser l’économie de demain.