Opinion de gauche

Il faut réserver à Hollande le sort que l’on réservait à Sarkozy dans la rue, demande le NPA


Depuis plusieurs mois désormais, on assiste à une accélération de la politique anti-sociale de ce gouvernement ultralibéral. La dernière annonce concerne le travail du dimanche à la Poste. C'est exactement dans la lignée de la loi Macron. C'est un pas vers la généralisation du travail le dimanche. On propose une exception, avant de la transformer en règle. Ce qui se passe à La Poste, si tant est que ça passe, n'est qu'une illustration supplémentaire de cette volonté de faire travailler les gens plus longtemps. La Poste supprime des emplois et demande en même temps à ses salariés de travailler plus longtemps. Cherchez l'erreur. C'est une opération politique pour tester les syndicats et les employés et savoir si, oui ou non, ils sont prêts à travailler le dimanche.
Tout ça c'est du "foutage de gueule". Quand les salariés font tous les efforts pour maintenir l'emploi, que les dirigeants affirment qu'il n'y a pas assez d'activité pour maintenir tous les postes, mais qu'en même temps ils  proposent de travailler le dimanche, ça commence à gronder fort. On sent une colère qui monte sensiblement.
Aussi le NPA a approuvé la décision de la CGT de boycotter l'indécente conférence sociale. Il faut refuser ce genre de mascarade, c'est la moindre des choses. Il faut construire une riposte à la politique du gouvernement, à ce type de piège consensuel, retrouver le mouvement syndical unifié pour lutter contre tous les mauvais coups qui sont annoncés. Pourtant, des protestations locales il y en a beaucoup; il y en a à La Poste, à Air France, dans les hôpitaux, dans les boîtes du privé qui résistent face aux licenciements. Le problème, c'est de les coordonner, de les unifier. Une mobilisation nationale fait défaut. 
Et le chantier de simplification du droit du travail, auquel le gouvernement Sarkozy n'avait osé s'attaquer est une touche supplémentaire de cette remise en cause générale du droit des salariés pour satisfaire le MEDEF. On s'attaque au contrat du travail, au code du travail, aux inspecteurs du travail, aux prud'hommes...  Ce gouvernement s'emploie à supprimer tous les obstacles qui régulent le marché du travail et les droits des salariés : employer plus facilement pour licencier plus confortablement. Les demandes patronales sont entendues comme jamais. 
Aussi, il ne faut pas s'étonner que les gens ne fassent plus de différence entre la gauche et la droite, qu'une frange de plus en plus importante des chômeurs, des précaires, des salariés qui ne cessent de se serrrer la ceinture, s'installe dans le renoncement électoral ou pire encore se réfugie vers l'extrême droite. Il faut réserver à Hollande le sort que l'on réservait à Sarkozy dans la rue. Il n'y a pas de raison que l'on ne consacre pas à un gouvernement de gauche qui mène une politique de droite, le même sort que l'on consacrait à un gouvernement de droite.
Jean-Guy Trintignac NPA 71