Opinion

Expulsions locatives, la Confédération Nationale du Logement demande une trêve 12 mois sur 12

Au 1er novembre débute la trêve hivernale qui interdit les expulsions locatives et les coupures d’électricité et de gaz, jusqu’au 31 mars de l’année suivante. Pour la CNL, il faut aujourd'hui faire un choix politique, un choix de société, en interdisant les expulsions locatives.

Comment, alors que les salaires stagnent, que le nombre de chômeurs reste préoccupant, que les aides au logement ne sont pas revalorisées, les locataires peuvent-ils supporter une hausse de 32 % des loyers du parc privé, de 30 % dans le parc social ces dix dernières années ? Sans parler de l’augmentation des charges, de l’énergie, etc.

A partir du 1er novembre, les familles en difficulté, sous la menace d’une expulsion locative, pourront souffler… pendant 5 mois. Et après ?

Après… il y a fort à parier que les expulsions locatives vont reprendre et augmenter, tant la précarité touche un nombre croissant de personnes.

En dépit de ce constat, les politiques du logement menées ces dernières années n'ont dégagé aucune alternative à l'expulsion.

Parle-t-on d'austérité quand il est question de reloger dans des hôtels des familles expulsées ? Déclare-t-on publiquement que ce coût est bien supérieur au maintien dans les lieux ? Évidemment non.

A quelques jours du 1er novembre, la CNL demande une trêve hivernale, printanière, estivale, automnale. Ce n'est pas déresponsabiliser les locataires que d'interdire les expulsions locatives, c'est leur donner la possibilité d'être considérés comme des citoyens, des habitants à part entière à qui on donne la chance de sortir d'une spirale infernale.

 

La CNL demande :

  • Le gel immédiat, voire la baisse des loyers sur tout le territoire, dans tous les secteurs locatifs.
  • La construction de 250 000 logements véritablement sociaux par an.
  • La revalorisation de 25 % des aides personnelles et la prise en compte dans le calcul de la totalité du coût des charges locatives.
  • L’abrogation de la loi Boutin.