Saône et Loire

Le vaccin contre la grippe peine à séduire en Saône et Loire

Le vaccin contre la grippe peine à séduire en Saône et Loire

Moins de la moitié de la population à risque concernée par la grippe se vaccine chaque année. Depuis 2008, la vaccination perd des points. La caisse primaire d’assurance maladie de Saône-et-Loire déplore cette situation et rappelle que la grippe peut se révéler cruelle.

Valide six mois et actif quinze jours après l’injection, le vaccin contre la grippe demeure une cuirasse bienvenue quand l’épidémie se déclenche. Oui mais voilà, en France comme dans d’autres pays européens, si l’on sait qu’un taux de vaccination de 75% des populations à risques permet d’éviter 3000 décès annuels, il reste inférieur à 50%. Méfiance grandissante de la population envers la vaccination en général, doute sur sa réelle efficacité, minimisation du risque, toutes les excuses sont bonnes pour s’en passer. Quelques couacs de communication par le passé du ministère de la Santé autour de campagnes maladroites n’ont pas arrangé les choses. « La persistance de contre-vérités et de stéréotypes dans l’opinion », premier ennemi du vaccin ? Depuis 2008, la population la plus exposée aux syndromes grippaux boude davantage la démarche. La baisse des vaccinations volontaires inquiète la CPAM et les professionnels de santé.

S’il est difficile de lutter contre des idées reçues, et une culture ancrée qui privilégie le curatif à la prévention, le vaccin demeure le moyen le plus efficace d’éviter les complications. Remboursé à 100% par les caisses d’assurance maladie, il est élaboré chaque année à partir de trois souches différentes. L’an dernier, l’épidémie grippale, a connu un pic en janvier a entraîné la mort de 18.300 personnes, principalement des seniors en France. Trois millions de consultations médicales, trois mille hospitalisations dont la moitié sévères, voilà le bilan pour l’an dernier. « Sept personnes sur dix admises en réanimation au cours de l’hiver dernier n’étaient pas vaccinées contre la grippe ».

En Saône-et-Loire, la CPAM a invité par courrier 105.000 personnes à franchir le pas. En France, dix millions de personnes sont jugées à  risques : les plus de 65 ans ou celles atteintes par une affection de longue durée comme le diabète, l’asthme restent les plus exposées et composent la grande majorité des hospitalisés chaque année.

« Le meilleur moyen de lutter contre la grippe, c’est encore de ne pas l’avoir » insiste le Dr Guy Delorme. Le vaccin permet à l’organisme de fabriquer des anticorps. Au mieux, on n’attrape pas la grippe car il est bien ciblé. Au pire, ça atténue les symptômes. C’est un coup de pouce bienvenu quand on souffre d’une maladie chronique qui mobilise déjà l’organisme. »

Pour l’instant, ces dernières semaines, seuls 23 cas de grippe ont été recensés en France. Autant dire que le virus n’est pas encore arrivé. Mieux vaut selon les professionnels de santé ne pas attendre que celui-ci se développe et se balade dans le pays. La campagne de vaccination actuelle a démarré à la mi-octobre et s’achèvera fin janvier. Le vaccin est disponible en pharmacie. La CPAM espère donc cette année que ses appels à la prévention seront entendus.

 

F.G.

 

La vaccination contre la grippe saisonnière :http://www.ameli.fr/assures/prevention-sante/la-vaccination-contre-la-grippe-saisonniere.php

 

Photos : Guy Delorme, médecin conseil chef du conseil médical de l’assurance maladie et Hélène Paillard, sous-directrice régulation à la CPAM71